STAGE Après un an sans compétition ou presque, le groupe de Christophe Audot effectue son premier stage depuis une éternité. Sous le soleil de Lanzarote.
Une saison, ça se prépare. L’idée n’est pas de bêtement se jeter à l’eau, de battre le plus vite possible des bras et des jambes et d’espérer claquer un chrono. Non. Au contraire. Tout doit être pensé. Réfléchi. Anticipé.
Alors que le Luxembourg est en période de vacances scolaires, se posait un choix pour Christophe Audot, qui entraîne Raphaël Stacchiotti mais également Joao Carneiro, Rémi Fabiani et Pit Brandenburger, quand ce dernier n’est pas à Antibes : «On devait choisir entre la compétition et l’entraînement. Ce ne sont pas des choix évidents à prendre, car on avance un peu à l’aveugle en ce moment en espérant que nos décisions seront les bonnes», confie le technicien français.
Et il a donc privilégié l’entraînement. Avec un stage du côté de Lanzarote : «On y était déjà allé une fois et ça s’était très bien passé. Il n’y a pas eu de surprise. Et surtout, on avait une certaine assurance de pouvoir voyager et peu de perspectives d’annulation. On a tout ce dont on a besoin. Et après un an à la cave, ça fait du bien de voir le soleil.»
Effectivement, la dernière grosse compétition de Raphaël Stacchiotti remonte à Nice en février 2020. En mai, il a repris l’entraînement, puis a mis les bouchées doubles à l’été. En effet, il savait qu’il allait devoir observer une pause, puisqu’il allait devenir papa de jumelles début septembre. Le temps de s’adapter à sa nouvelle vie de famille, il n’a repris l’entraînement biquotidien qu’au mois de décembre. On ajoute à cela un changement professionnel avec un nouveau poste de directeur des sports à la mairie de Bissen et on comprend pourquoi sa première sortie à Marseille il y a deux semaines était très loin d’être convaincante.
C’est en ayant conscience de tout cela que Christophe Audot a mis sur pied ce stage, qu’il décrit lui-même comme «très dur». Au programme, pas des kilomètres à ne plus savoir qu’en faire. Mais pas mal d’intensité : «Tu commences à taper dans les allures de course. Il y a beaucoup de répétitions à haute intensité. Tu commences à refaire tes gammes, t’adapter aux stratégies de course. C’est la période la plus dure. Mais en même temps, c’est moins ingrat pour le nageur, qui voit la corrélation entre ce qu’il fait et les courses. On commence à travailler la puissance, la vitesse, l’explosivité. Le nageur retrouve un sens à ce qu’il fait. On réapprend à nager vite. Mais comme on est encore au début, on n’est pas tous les jours dans les meilleures conditions pour le faire.»
La grosse inconnue du calendrier
L’idée étant donc de préparer les nageurs pour les prochaines échéances… même si le calendrier reste la plus grosse inconnue à gérer : «Pour le moment, il y a une compétition prévue à Dudelange le 1er mai et ensuite ce seront les championnats d’Europe à Budapest.» Raphaël Stacchiotti, déjà qualifié pour Tokyo, doit être à son top en fin de saison, pour performer aux JO qui constitueront le dernier rendez-vous de son illustre carrière. Pit Brandenburger, «en pleine reconstruction», se concentre également sur la fin de saison, afin de préparer la suivante. Quant aux deux jeunes, ils ont des échéances plus rapprochées. Et notamment Joao Carneiro. En effet, la nouvelle pépite a explosé ses chronos persos, tant et si bien qu’il n’est plus qu’à un petit centième de la qualification pour les championnats d’Europe de Budapest sur le 200 m pap (2’03″71 contre 2’03″70 demandés) : «On va peut-être essayer de lui trouver une compétition pour qu’il aille chercher ce centième. Même si ce serait du bonus», indique encore Christophe Audot. C’est de toute façon de bon augure pour les Euro juniors au mois de juillet, pour lesquels il est d’ores et déjà qualifié.
En attendant, c’est en petit comité qu’ils profitent de Lanzarote. Arrivés dimanche, ils repartent dans une dizaine de jours : «Il y a vraiment très peu de monde. Personne dans l’hôtel. On croise peut-être une dizaine de personnes, donc, aucun risque de cluster. Et puis c’est très propre, il y a du gel hydroalcoolique partout, le masque est obligatoire. On ne l’enlève que pour s’entraîner et manger. Et c’est un vrai plaisir de pouvoir manger tous à table sans masque.»
Christophe Audot se verrait bien refaire un stage au mois de juin, une fois le bac passé. Ensuite, ce sera le prestigieux Sette Colli de Rome avant certainement d’enchaîner rapidement avec le point d’orgue de la saison : les JO.
Romain Haas
Un trio à Stockholm
Alors que leurs compatriotes sont en pleine préparation, trois nageurs luxembourgeois participent à partir d’aujourd’hui à Stockholm à un très gros meeting international. On retrouvera ainsi en action Monique Olivier, Max Mannes et Lou Jominet.