La nageuse luxembourgeoise va passer les prochaines semaines à Budapest. Elle a en effet été retenue pour participer à la prestigieuse compétition de l’International Swimming League. Le graal pour les nageurs.
Julie Meynen va écrire l’histoire… encore un peu plus. La sprinteuse grand-ducale, coupée dans son élan au début de la crise du coronavirus alors qu’elle semblait en grande forme et partante pour aller chercher le malheureux centième qui lui manquait pour définitivement valider son billet pour Tokyo, va retrouver la compétition.
Ses brillantes performances, notamment ses 12e et 17e places aux derniers Mondiaux de Gwangju, respectivement sur les 50 et 100 m nage libre, ont en effet tapé dans l’œil de l’International Swimming League (ISL), circuit fermé, rémunéré et réservé aux nageurs de très haut niveau, qui a vu le jour l’an passé.
Coronavirus oblige, cette fois, pour la deuxième édition, toutes les équipes (désormais au nombre de dix) se retrouvent pendant plusieurs semaines dans un seul et même endroit. Et c’est Budapest qui a été choisi pour accueillir la crème de la crème de la natation internationale.
Julie Meynen, recrutée par l’équipe des Toronto Titans, va donc vivre une nouvelle aventure. Au milieu des tout meilleurs nageurs de la planète. Elle a rejoint la capitale hongroise en début de semaine, histoire d’encaisser le décalage horaire avant de participer à sa première rencontre, ce week-end.
Une année de plus aux États-Unis
Jetlag ? En effet, alors qu’elle en a terminé avec ses études à Auburn, celle qui a été désignée athlète de l’année par son université des Tigers a décidé de rempiler une année supplémentaire en Alabama : « Elle a choisi de rester avec ses entraîneurs jusqu’à Tokyo », explique Christiane, sa mère. Dès qu’une opportunité s’est présentée, elle a sauté dans le premier avion venu pour traverser l’Atlantique : « On craignait qu’elle soit bloquée tout l’été et finalement elle a eu l’autorisation fin juillet. Dès que l’ambassade a eu le droit de recevoir du public, Julie s’y est rendue. Deux jours plus tard, elle avait son visa et le lendemain, elle était dans l’avion. » Seulement, ce n’est plus en tant qu’étudiante athlète qu’elle est revenue sur le sol américain. Mais avec un visa professionnel, qui lui interdit donc d’avoir une activité professionnelle – elle espérait donner des cours de natation, de fitness – et donc de mettre un peu de beurre dans les épinards. Elle doit donc se débrouiller avec les 1 500 dollars mensuels alloués par l’ISL.
Alors qu’elle avait l’habitude de s’entraîner à 5h quand elle était étudiante, elle peut faire la grasse mat puisqu’elle ne se met à l’eau qu’à 8h. Sur place, elle loue un petit appartement, qu’elle partage avec son chien, Kingyo (poisson rouge en japonais), qu’elle a adopté au mois de mai : « Elle fait famille d’accueil pour les chiens maltraités. Quand elle est rentrée en Europe, il est venu avec. Elle l’avait enregistré comme emotional support dog. » En clair, son compagnon, avec qui elle se lance dans de longues promenades, a pu avoir sa place dans l’avion en tant que soutien psychologique.
Au niveau de l’entraînement, la meilleure nageuse de l’histoire du Luxembourg ne fait plus officiellement partie de la NCAA si bien qu’elle doit prendre d’autres créneaux. Et ses entraîneurs doivent effectuer des séances en plus pour Julie Meynen, ainsi que quatre autres nageurs qui ont fait le même choix, histoire d’être dans les meilleures conditions sportives pour préparer l’échéance olympique.
Ce week-end, elle a donc quitté les États-Unis pour rejoindre la Hongrie, où elle va séjourner jusqu’au 21 novembre. Sur place, évidemment, toutes les mesures sanitaires sont prises afin que tout se passe bien. Bien sûr il a fallu donner un test négatif pour intégrer la bulle et tout le monde sera régulièrement testé tout au long de la compétition.
Julie Meynen devrait débuter ce week-end, puisque les Titans affronteront les Aqua Centurions, les Tokyo Frog Kings et les LA Current. Et elle a visiblement hâte d’y être : «J’ai vraiment hâte de nager à nouveau en compétition. En plus, face aux meilleurs sprinteurs du monde, ça me motive d’autant plus, moi et mon équipe», confie-t-elle dans le communiqué de la FLNS.
Romain Haas