CHAMPIONNATS DU MONDE À BUDAPEST Julien Henx a signé son record de la saison. Même s’il espérait un peu mieux.
Les championnats du monde en petit bassin sont partis à Budapest. Et c’était également le cas pour le premier des deux Luxembourgeois engagés dans cette compétition. Hier matin, on a ainsi retrouvé Julien Henx au départ de la 6e des 9 séries du 50 m pap. Une course qu’il n’avait plus disputée à haut niveau depuis belle lurette.
Et ça s’est forcément senti dans ces deux longueurs de bassin, avalées, sans respirer, en 23“69, soit 7 centièmes de mieux que son record de la saison. Mais un chrono qui lui a seulement permis de terminer 10e et dernier de sa série, et de se classer 44e sur 77 concurrents au départ : «Bien sûr, j’aurais aimé aller plus vite. Je pense que j’étais un peu trop crispé dans ma nage en général. En même temps, c’est seulement le deuxième 50 m pap en petit bain que je fais à fond. Et je sens qu’il me manque des repères pour refaire des courses à haut niveau. Ces derniers temps, j’ai davantage travaillé le 100 que le 50. Et depuis février, j’ai complètement délaissé le 50 m pap pour me concentrer uniquement sur le 50 m crawl. Et forcément, ne pas nager une discipline pendant autant de temps, ça laisse des traces», explique le nageur des Sharks.
«Le niveau est dingue»
Maintenant, il sait aussi que, même à son meilleur niveau, il aurait fini très loin : «En regardant la liste de départ de ma série, je m’étais dit que peut-être en nageant 23 bas, j’avais une chance de terminer dans les trois premiers, même si je ne m’étais pas fixé de but précis en termes de chrono. Après, je n’ai pas fait une mauvaise course, je n’ai pas mal nagé. Mais comparé aux autres, c’est un autre monde. Même avec 22“6, tu es 22e. Le niveau est ouf! Ça nage proche du record du monde le matin, c’est complètement dingue. Et c’est peut-être ça qui m’a le plus choqué.»
Il préfère donc retenir le positif. Et notamment, le fait de réaliser son meilleur chrono de la saison : «Je vais essayer de ne pas être déçu. On voit que je suis plus explosif avec plus de repos. Maintenant, il me manque la répétition des efforts à haut niveau. J’ai fait un bon premier 25 m, un bon virage, mais après, le retour était plus dur. Je n’ai pas l’habitude de nager à ces vitesses à l’entraînement. Et ce qui est bien, c’est qu’après la course, ça ne laisse pas de trace. Je ressens que le fait de nager plus va m’aider beaucoup à plus long terme. Sur les deux longueurs, je n’ai pas respiré et je n’ai même pas pensé à respirer, tout cela ce sont de bonnes infos pour la suite.» Par «la suite», il entend la saison en grand bassin et notamment les mondiaux de Singapour, l’été prochain, où il espère pouvoir s’aligner sur le 100 m pap.
En attendant, il lui reste encore un rendez-vous, en fin de programme. Samedi, il sera au départ d’une course qu’il connaît par cœur, le 50 m nage libre : «Souvent, quand ça ne passe pas en pap, ça passe bien en crawl. Pour le moment, je me sens beaucoup plus à l’aise en crawl. J’espère être capable de nager proche de mon record (NDLR : 21“57 en 2022).»
Présent sur place, le DTN Christophe Audot salue la décision du nageur de repartir sur de nouvelles bases alors qu’il va sur ses trente ans. Et il se montre optimiste pour la suite : «Techniquement, j’ai trouvé qu’il manquait un peu de relâchement. Il était trop crispé. En revanche, on voit qu’il ne manque ni d’engagement, ni de vitesse. Le caractère explosif est là. Je pense qu’il sera mieux en crawl qu’en pap. Et que, rapidement, il fera de meilleures choses.» C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Résultats et programme
Mardi
50 m nage libre : 44. Julien Henx (Lux) 23“69
Mercredi
100 m brasse : Joao Carneiro (Lux)