CHAMPIONNATS DU MONDE À BUDAPEST À partir d’aujourd’hui débutent les Mondiaux. Dans une piscine que Julien Henx connaît par cœur. Et qu’il apprécie.
Julien Henx et Budapest, c’est une longue histoire. En effet, ce matin, il participera à sa quatrième grande compétition dans la capitale hongroise. Un endroit qu’il apprécie particulièrement : «Je suis arrivé dimanche. J’ai nagé dans le bassin de compétition dimanche et lundi. La piscine est exceptionnelle, comme d’habitude.» Avec toutefois une petite différence par rapport à ses précédents rendez-vous internationaux sur place : «C’est la première fois que je nage ici en petit bain. Je trouve que le bassin est tout petit. Il a l’air minuscule!», sourit le Dudelangeois, qui défend depuis quelques mois les couleurs des Sharks. Et qui participe à ses quatrièmes Mondiaux en petit bassin. Alors que l’autre Luxembourgeois présent, Joao Carneiro, en lice demain, découvrira la compétition planétaire.
Dans un lieu où les nageurs sont toujours aussi bien accueillis. Avec, notamment à leur disposition une piscine quasiment neuve. Et un immense bassin de récupération de 50 m avec 20 plots : «Pour moi, c’est la plus belle infrastructure que j’aie vue en Europe.» C’est donc là, dans ce lieu exceptionnel, qu’il sera ce matin au départ de la première de ses deux épreuves dans ces Mondiaux : le 50 m pap, avant le 50 m nage libre en fin de programme, samedi.
Retour aux sources
Un retour aux sources pour un nageur qui affectionne particulièrement le petit bain. Mais qui en a été privé pendant de longs mois : «Quand je m’entraînais à Bordeaux, on avait entraînement au moins une fois par semaine en petit bassin. Mais depuis que je suis revenu au Luxembourg, en 2021, je ne me suis plus entraîné en petit bain. En plus, comme je me concentrais sur le 50 m, ça veut dire qu’il n’y avait pas du tout de virage. Et forcément, tu perds un peu au niveau technique.»
Mais depuis cette année, il a goûté à nouveau aux joies du petit bain : «Jobrane (NDLR : Touili, son entraîneur) voulait qu’on puisse s’entraîner en petit bain. Alors maintenant, avec Olivier (NDLR : Havé, son partenaire d’entraînement), on installe nous-mêmes un mur dans notre virage afin de pouvoir travailler cela. Au début, c’était un peu compliqué à mettre en place, mais maintenant, on sait exactement quoi faire, c’est l’affaire de cinq minutes. Et ce qui est bien, c’est que si on est en bassin de 25 m, ça n’empêche pas les nageurs qui sont dans les autres couloirs de rester sur le bassin de 50 m, ce qui ne serait pas possible avec un vrai mur.»
Une motivation retrouvée
À désormais 29 ans, Julien Henx n’est plus un perdreau de l’année. Et il fait même désormais figure de vétéran au sein de l’équipe nationale. Malgré tout, une fois la déception de sa non-qualification olympique passée, il a retrouvé la motivation de ses vingt ans. Et a décidé de se lancer un nouveau défi : «Je pense que ne faire que des 50 m, ça m’a étouffé. Ça me fermait la porte pour les relais et j’avais peur de me sentir mal pour un 100 m. Maintenant, j’ai de nouveau envie de nager. Je sens que je digère mieux les séances. D’ailleurs, avant à l’entraînement, je sortais dès que j’étais fatigué. Maintenant, il faut me dire de sortir, car je ne suis plus fatigué», sourit le Dudelangeois. Qui a d’ores et déjà le regard tourné vers cet été et les championnats du monde de Singapour, où il a prévu de s’aligner non seulement sur 50 mais également sur 100 m pap.
Mais d’abord, il a deux 50 m à son programme dans cette semaine magyare : «J’aurais bien voulu faire un 100 m. Mais je n’avais pas les temps. On a tenté de se qualifier sur 100 m pap, mais avec seulement huit semaines d’entraînement, ça faisait trop short. On a essayé, ça n’a pas fonctionné. Maintenant, ce n’est pas l’objectif principal, qui est le grand bain cet été.» Pour se préparer, il a notamment enchaîné les 50 m lors des championnats d’hiver, où il a remporté les quatre titres individuels, même s’il a dû partager celui du 50 m brasse avec Albert Chaussard : «J’avais 11 courses. Je savais que les deux 50 m s’enchaînaient, donc je ne pouvais pas les faire à bloc. J’ai aussi participé au 4×100 m nage libre, c’est moi qui suis parti en tête, j’ai fait 49″8 et ça m’a fait plaisir de nager sur 100 m!»
Quant à ses attentes en termes de performance, Julien Henx ne veut pas se prononcer : «Je n’ai pas d’attente spécifique. On est en train de s’entraîner plus sur le 100 m, donc c’est normal de perdre de la vitesse. Cette compétition, pour moi, c’est plus un passage. Un moyen de voir où j’en suis. Bien sûr que j’espère nager vite, mais c’est une étape sur le chemin qui mène au 100 m pap de l’été prochain. Donc, si je suis rapide c’est très bien, mais sinon, pas de souci.» Il espère être capable de battre son meilleur chrono de la saison (23″76 à Gand) et s’il y a moyen de se rapprocher de son vieux record national (23″15 en 2019), il ne dirait, bien sûr, pas non.
Sans Marchand, pas sans enjeux
De nombreuses stars ont décidé de renoncer à ces Mondiaux. C’est notamment le cas de Léon Marchand, épuisé par sa longue et brillante saison. Plusieurs autres délégations étrangères seront aussi privées de leurs têtes d’affiche, à l’image de l’Italien Thomas Ceccon, du Hongrois Kristof Milak, de l’Australien Kyle Chalmers, de l’Américaine Katie Ledecky ou encore de la Suédoise Sarah Sjöström…
Mais certaines seront présentes. À l’instar de la Canadienne Summer McIntosh. La triple championne olympique de Paris, alors âgée de 17 ans, visera ses premières médailles planétaires en petit bassin. Son duel avec Lani Pallister sur 400 m promet d’être l’un des moments forts de la semaine. Après son triomphe en Coupe du monde, l’Américaine Kate Douglass sera aussi très attendue, tout comme sa compatriote Regan Smith ou le Suisse Noé Ponti, très en forme à l’automne.
Enfin, la compétition marquera le retour d’un nombre important de nageurs russes, puisqu’ils seront 27 dans la capitale hongroise. C’est la première fois depuis l’exclusion du pays en raison de l’invasion en Ukraine qu’autant de nageurs russes participent à une compétition internationale.