Alignés tous deux sur le 50 m nage libre, Pit Brandenburger et Julien Henx n’ont pas vécu la même journée, vendredi.
Pour l’un comme pour l’autre, il s’agissait du premier contact avec la compétition depuis de très longs mois. Difficile de savoir à quoi s’attendre après avoir passé les onze derniers mois à alterner entre entraînement et confinement.
Pit Brandenburger et Julien Henx sont les deux seuls nageurs luxembourgeois engagés dans les championnats de France de Saint-Raphaël, dans le sud de la France. Et les deux n’ont pas vraiment connu le même type de journée. Pour la seule fois de ces championnats, les deux athlètes grand-ducaux étaient alignés sur la même distance, à savoir le 50 m nage libre. Une distance olympique, la seule sur 50 m, et une possibilité, toute relative, de valider un hypothétique billet pour les prochains JO. Mais d’un côté, on a un Pit Brandenburger qui vise plutôt le 200 m nage libre, qui se courra samedi, et de l’autre, un Julien Henx qui mise tout exclusivement sur le sprint. D’ailleurs, la suite de son programme est composée du 50 m pap samedi, puis du 50 m brasse le lendemain.
Les attentes des deux hommes n’étaient donc pas franchement les mêmes pour chacun. Pour Pit Brandenburger, qui défend les couleurs d’Antibes, il s’agissait de rentrer dans la compétition et de retrouver des sensations. Pour Julien Henx, le but était, au-delà du fait de se faire plaisir, de réaliser un temps proche de son record national (22“69), histoire d’avoir l’opportunité de nager l’après-midi.
L’Antibois ne boxe pas dans la même catégorie. D’ailleurs, il est monté sur le plot très tôt, puisqu’il était engagé sur les séries dites lentes. Au final, il signe un chrono de 24“13, qui le classe 45e sur 55 classés.
Reprise compliquée pour Henx
Une entrée en matière qui lui convient tout à fait : « C’était une course pour me remettre dedans. Je pense que si je la refais deux ou trois fois, je nage 23“5 facile. Mais j’ai perdu l’habitude et j’ai commis pas mal d’erreurs. Malgré tout, c’est très proche de 23“9, mon meilleur temps. Donc ça va. » De toute façon, on n’attendait pas Pit Brandenburger au tournant sur ce sprint. Mais les indicateurs sont plutôt positifs et on a hâte de voir la suite.
Quelques heures plus tard, c’était donc au tour de Julien Henx de se présenter sur le plot de départ. Engagé dans la même série qu’un certain Florent Manaudou, le Dudelangeois a lui, en revanche était très loin de son meilleur niveau. En effet, il ne réalise que 23“69, soit le 34e chrono des engagés, à une seconde pile de son record national : « Je n’ai pas raté mon départ. J’ai fait ma course. Je me sentais bien, je n’étais pas nerveux et je voulais prendre du plaisir », résume-t-il. Il faut dire qu’il n’abordait pas ces championnats dans les meilleures dispositions. Malade du Covid en octobre, il a passé trois semaines sans nager du tout. Comme il ne pouvait pratiquement pas s’entraîner avec son coach Arslane Dris à Talence, il a passé la grande majorité de ces derniers mois à faire ses séances sans son mentor. On ajoute à tout cela un énorme travail physique en musculation, qui fait qu’il doit s’adapter à un nouveau corps et on comprend mieux ce qui s’est passé pour cette première journée de compétition: « Cela ne fait qu’une semaine que j’ai repris avec Arslane, onze mois qu’on ne s’est pas vus tous les jours, j’ai nagé moins, j’ai pris du poids, ma position est différente. En plus, j’ai été malade trois semaines. Aujourd’hui, c’est un peu un cumul de tout cela qui explique la performance. »
Mais ne comptez pas sur lui pour se morfondre. Dès la fin de sa course, il regardait avec envie vers la suivante : « Samedi, c’est le 50 m pap, c’est ma meilleure nage. Il faudra être fort et continuer sur le chemin sur lequel je me trouve. À l’issue du week-end, on pourra faire le bilan et regarder où il faudra ajuster les curseurs. »
Romain Haas