55ᵉ CIJ MEET Le Differdangeois a abaissé son chrono à chacun de ses quatre 50 m nage libre. Pour terminer avec une victoire en skins en 22″29.
Il n’attendait pas spécialement grand-chose de ce CIJ Meet. Il faut dire que Rémi Fabiani avait d’ores et déjà l’esprit à la semaine prochaine, à l’occasion du Giant Open, son premier gros rendez-vous de la saison du côté de Nice. Mais l’étudiant de CBU, en Californie, qui a décidé de rentrer en Europe en fin d’année dernière pour mettre toutes les chances de son côté de se qualifier pour les JO de Paris, ne s’interdisait rien non plus :
«Le CIJ, ce n’est pas le meeting ultime, c’est plutôt le Giant Open qu’on vise. Mais on va commencer à jouer un peu. On a bien bossé sur des détails qui n’allaient pas lors des derniers championnats du monde (NDLR : à Doha, il y a un mois). On a réussi à corriger des choses. On verra comment ça a évolué», confiait-il avant de se mettre à l’eau. «L’objectif, c’est de se rapprocher de la qualification.»
Un billet direct pour Paris qui se joue en 21« 96, soit 13 centièmes de mieux que son superbe record national, lors des Euro U23 à Dublin, à l’été dernier. Pour se rapprocher d’un tel chrono, il avait quatre occasions. En effet, le format de ce CIJ Meet, habituellement réservé aux plus jeunes nageurs, permettait aux meilleurs de faire 4 courses : les séries le vendredi, la demi-finale le samedi, la finale le dimanche puis la finale skins en fin de programme.
Ça avait démarré timidement pour lui, vendredi avec un chrono modeste de 22″67. Qui s’expliquait notamment par une entrée à l’eau complètement ratée puisqu’il a ouvert les doigts en plongeant, le ralentissant considérablement.
Le lendemain, il progressse et signe le meilleur temps des demies avec 22″49 : «C’était mon premier vrai bon premier start du week-end. Je manquais un peu de vitesse au début mais je sens que je nage mieux. J’ai hâte d’être à demain», confiait-il à l’issue de sa course.
Et hier, il a débuté sa journée en terminant deuxième de la finale (22″43), derrière le finaliste olympique néerlandais Thom de Boer (22″17). Et il a enchaîné avec les skins, sans le nageur batave, qui avait dû repartir, et s’impose en abaissant encore son temps pour terminer avec un excellent 22″29.
Tout simplement son deuxième meilleur chrono en carrière : «C’est bien. 22″29, je suis content. C’est rassurant. Surtout par rapport aux risques pris. J’ai changé physiquement, j’ai pris du poids, j’ai plus de force. Ça fait du bien de placer un temps vraiment bon.»
Et, comme à Dublin l’été dernier, c’est lors des skins qu’il a claqué son meilleur chrono : «J’ai une propension à nager plus vite deux heures après la course précédente. J’étais en confiance. J’y suis allé pour donner tout ce qui reste. Et même encore plus dans les dix derniers mètres. J’étais prêt à souffrir. Et ça se voit visuellement sur les dix derniers mètres. Après coup, je filme ma course en mettant un chrono à côté et je regarde où je suis à 21″9. Et je ne suis vraiment pas loin.»
Christophe Audot, le DTN, tient à souligner que cette perf a été réalisée alors que Rémi Fabiani est à la moitié de son affutage. Vu qu’il est programmé pour le week-end prochain, à Nice.
Des satisfactions dans tous les sens
Derrière, en deuxième position, on retrouve Julien Henx (22″87), soit un centième plus lent que son chrono en demi-finale, lui-même bien meilleur que son entrée en matière (23″10). Mais moins vite que son meilleur temps de la saison, avec un joli 22″74 en finale, achevé au pied du podium.
Un bilan globalement positif pour le Dudelangeois : «J’ai fait deux fois mon SB, ça fait quatre ans que je n’avais pas nagé aussi vite, donc je ne peux pas être déçu. Je sais que je suis encore très loin des 21″9, mais on fait étape par étape. J’ai déjà nagé cinq fois en 22″ cette saison, ça ne m’était jamais arrivé. Il y a beaucoup de choses à analyser.»
Outre les deux sprinteurs, une kyrielle de nageurs luxembourgeois se sont mis en évidence. Même s’il n’y a pas eu de qualification directe pour les Euros juniors à Vilnius, plusieurs «ont fait la moitié du chemin». Et Christophe Audot d’énumérer : «Emma Barthel fait 2e sur 400 m 4 nages en 5’10 », les minima sont à 5″08. Albert Chaussard nageait 1’06″7 sur 100 m brasse, il a fait 1’05″8 et les minima sont à 1’04″8. C’est le même temps que Finn (Kemp) au même âgé. Anton Fedoseev explose ses records sur 200 et 400 m 4 nages…» Sans oublier Maud Allar, qui s’est rapprochée de son record national.
Mais il ne s’agit pas là des seuls motifs de satisfaction : «À tous les niveaux, les nageurs ont performé. Ceux qui ne sont pas dans le cadre top mais juste en dessous ont réalisé de superbes perfs, comme Leeloo Reinesch par exemple. On a Florian Frippiat qui signe un record personnel sur 200 m pap et qui nage deux fois 54″ sur 100 m pap alors que c’est dur à l’entraînement pour lui en ce moment. Et on a des anciens comme Jackie Banky qui a fait pas mal de podiums et des bons temps… Il y a eu plein de records personnels, une super ambiance. C’était un vrai bain de jouvence!»
Les «Américains» sur le pont
Alors que Léon Marchand écrivait de nouvelles pages de l’histoire de la natation universitaire américaine, Ralph Daleiden était lui aussi engagé sur les championnats de conférence Pac-12. Le spécialiste du crawl a pris la 5e place de la finale du 200 yards avec un temps de 1’32″78.
Sur la distance reine, le 100 yards crawl, il se classe 6e en 42″22 après avoir nagé 42″07 en finale. Il s’agit à chaque fois de meilleurs temps pour le Luxembourgeois, qu’on retrouvera bientôt sur les finales des championnats NCAA.
Hier, il a fait un test chronométré en m. Et il a claqué 48“64, à un centième de son record national avec un passage aux 50 m en 22“9. De bon augure pour la suite!
En Floride, c’est Finn Kemp qui s’éclate. Le nageur des Sarasota Sharks a pris la 3e place du 200 yards 4 nages en 1’48″57. Bien mieux que sa série où il avait nagé en 1’50″64.