Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Rémi Fabiani améliore de sept centièmes son record national du 50 m nage libre, désormais fixé à 22″47. Mais le nageur luxembourgeois espérait aller encore plus vite.
Il ne savait pas trop à quoi s’attendre : «Je me sens plus fort. L’objectif est déjà de battre mon record. Cela fait deux ans que je n’ai pas nagé un PB», confiait Rémi Fabiani au moment d’évoquer ses objectifs dans ces championnats du monde nippons.
Alors que tous ses compatriotes en ont terminé depuis plusieurs jours, lui a dû patienter jusqu’à la fin du programme pour enfin pouvoir se mettre à l’eau. Dans la nuit de jeudi à vendredi, il était engagé dans la 8e des 13 séries du 50 m nage libre. Détenteur du record national (22″54, à Rome en 2021), le nageur des Lancers de CBU remporte sa série avec, à la clef, un nouveau record national : 22″47.
Au terme d’une course très solide, comme le confirme Christophe Audot, le DTN : «Il n’y a pas d’erreur majeure. En termes de fréquence, on est bien. Dans le tempo aussi, la technique est en place. Sur le temps de réaction, il peut faire un peu mieux, mais ça n’impacte pas sa course.
Il faut peut-être chercher des dixièmes supplémentaires dans le relâchement. Mais c’est un record national, il n’y a pas de souci là-dessus, cela faisait deux ans qu’il se cassait les dents dessus. On peut toujours espérer mieux, mais je pense que c’est un process qui est en cours. Des courses à ce niveau, il faut les nager. Ce n’est pas un meeting normal, il y a beaucoup plus de stress. Ça aurait été bien de pouvoir nager deux fois, mais le niveau est incroyablement élevé.»
On peut choisir de voir la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine. Mais réaliser un record national dans le plus gros rendez-vous de l’année est forcément quelque chose de positif. Et ça confirme la très belle saison de Rémi Fabiani : «Il est très régulier depuis plusieurs mois.
Il est sur un plateau de performances qu’il n’a jamais été capable de faire jusqu’à présent. Il est sur le bon chemin. Chaque pas en avant est bon à prendre. Maintenant, il va falloir poser les contours de la saison prochaine. Se poser les bonnes questions. Il y a peut-être des choix stratégiques à faire. S’il veut se concentrer sur le 50 m nage libre, il va y avoir un gros travail de musculation à effectuer.»
Gagner en force et en puissance
Racé, félin, le jeune Luxembourgeois a certes gagné en muscles depuis qu’il est aux États-Unis, mais il reste un athlète très fin qui n’a rien à voir avec un golgoth comme Florent Manaudou ou Kyle Chalmers. Et il partage l’avis du technicien : «J’ai fait une très belle course techniquement. Bon départ, bonne coulée, bonne reprise. Je n’ai pas de reproche technique à me faire. C’est un petit pas point de vue natation, mais un grand pas point de vue mental. C’est bien d’avoir passé ce cap. Ça reste un record national. Maintenant, j’aurais aimé aller plus vite. Je pense que si j’avais nagé l’après-midi, j’aurais peut-être pu nager en 22″3. Si je veux aller encore plus vite, je vais devoir acquérir davantage de capacités physiques. Devenir plus fort. Plus explosif. Ce n’était pas forcément au centre de mes préoccupations, mais si je décide de rester sur 50 et 100 m, il va falloir que je me concentre là-dessus pour obtenir un gros gain de force et de puissance.»
Il lui reste encore un rendez-vous. Samedi, il sera au départ du 50 m dos : «C’est du bonus, mais j’aimerais bien voir ce que ça peut donner.» Avec un record en 26″00, il espère signer un nouveau meilleur temps et, pourquoi pas, se rapprocher du record national de Max Mannes (25″70 en décembre 2021).
Et quoi qu’il se passe, il ne sera pas encore en vacances. En effet, à l’instar de son compatriote Ralph Daleiden, il sera dès la semaine prochaine à Dublin, pour participer aux tout premiers Euro espoirs de l’histoire. Une nouvelle occasion de confirmer ces bonnes sensations. Et, pourquoi pas, d’aller encore plus vite!
