Dernier Luxembourgeois à entrer en lice, Rémi Fabiani prend son mal en patience. Et a envie d’aller très vite.
Depuis le début de ces championnats du monde, on peut dire que le bilan des Luxembourgeois est plutôt très bon. Record de la saison pour Pit Brandenburger, qui espérait plus, record de la saison, meilleur temps du matin et troisième meilleur chrono en carrière pour Julien Henx.
Et, bien sûr, le coup de tonnerre Ralph Daleiden, qui explose son record national du 100 m nage libre de près d’une seconde pour claquer un énorme 48″77, synonyme de 26e place sur la planète dans la course reine absolue.
Les trois nageurs grand-ducaux ont répondu présent. Mais il ne faut pas oublier qu’ils sont bien arrivés à quatre à Fukuoka, il y a plus d’une semaine. Et alors qu’un Julien Henx, par exemple, en a terminé de sa compétition depuis dimanche, Rémi Fabiani, lui, attend toujours de pouvoir pénétrer dans la chambre d’appel. Et de s’installer sur les plots.
Le nageur, qui a achevé sa deuxième saison universitaire du côté des Lancers de la California Baptist University, sera engagé sur deux distances : le 50 m nage libre aujourd’hui et le 50 m dos demain. Et il aborde ce double rendez-vous avec beaucoup d’ambition. Mais peu de certitudes : «Le 50m dos, c’est du bonus pour moi, même si je peux me surprendre sur cette distance. Sur le 50m crawl, je ne sais pas trop ce que je peux viser.
D’abord un meilleur temps (NDLR : son record national est de 22″54), je crois que je n’en ai plus nagé depuis 2021. Je fais une très bonne saison, je suis déjà allé plus vite que l’année dernière aux championnats d’Europe alors que j’étais en semaine de travail. Je pense être un bien meilleur nageur maintenant. Et l’objectif, c’est de se rapprocher d’une qualification olympique.»
Pour aller à Paris, il y a un temps B et un temps A. Mais vu l’incertitude du B, Rémi Fabiani n’a qu’un seul chrono en tête : «Je me concentre sur 21″96, le temps A.»
Pas le droit à l’erreur
Quel temps signera-t-il dans la nuit d’hier à aujourd’hui ? Impossible à dire. Comme l’explique Christophe Audot, le 50 m nage libre est une course qui ne pardonne pas la moindre erreur : «Sur un 100 ou un 200 m, tu as le temps de rattraper de petites erreurs. Sur un 50 m, ce n’est pas le cas. La moindre faute a de très grosses conséquences. Ça met davantage de pression au staff et au nageur.
Rémi sera en survitesse, il sera lâché à très haute vitesse et au moindre freinage, il se retrouvera sous l’eau», explique le DTN de la FLNS. Qui pense que le garçon sera motivé par ce qu’il a vu, notamment de Ralph Daleiden : «Ça va lui faire du bien. Lui aussi voudra sa part du gâteau.» Le technicien se risque à un pronostic : «22″2, 22″3, ce serait déjà énorme. Mais c’est du 50 m. Petit détail et grosses conséquences.»
Si le coach a parfois laissé au nageur le choix de rester à la maison, ce dernier n’a pas voulu rester dans la chambre : «Dès que quelqu’un part à la piscine, je vais avec. Même si ce n’est que pour faire 1 km facile. Même juste 500 m, mais au moins je prends le bus et je ne suis pas tout seul. Quand tu restes dans la chambre, tu es mou!»
Quand, malgré tout, il doit rester en chambre, il a pris de quoi s’occuper : «J’ai trois livres. Un sur l’immobilier aux USA, un de Jordan Peterson et un roman fantastique. Sinon, je fais des sorties avec Christophe ou notre guide. Comme cela, je ne reste pas trop longtemps sur le téléphone ou les réseaux sociaux.»
Mais maintenant que l’heure approche, il se réjouit : «Après avoir vu Ralph, le bassin a l’air rapide. Il y a de bons plots, la température de l’eau est bonne, il y a une bonne atmosphère, il ne fait pas trop chaud dans la piscine. On verra bien ce que ça va donner.»