Le plus grand rendez-vous de la natation au Grand-Duché n’a peut-être jamais été aussi prestigieux. Les stars vont se bousculer. Les locaux vont devoir cravacher.
On ne va pas se mentir, la natation n’est pas le sport le plus connu, le plus médiatisé au monde. La plupart des champions peuvent sans l’ombre d’un problème s’arrêter à la terrasse d’un café pour prendre un verre… ce qui n’est évidemment pas la même histoire quand on est un joueur de foot très connu par exemple.
Mais il y a toujours des exceptions à la règle. Et il y a certains noms qui résonnent bien au-delà de la chapelle de leur propre sport. À n’en pas douter, en parlant de natation, celui de Florent Manaudou fait partie de ceux-là. Si, aujourd’hui, vous arrêtez quelqu’un dans la rue et que vous lui parlez du petit frère de Laure, on peut être à peu près sûr que ça dira quelque chose à votre interlocuteur. Bien plus que si on évoque une Katinka Hosszu, un Ben Proud ou encore une Sarah Sjöström, qui sont tout autant de références planétaires de la natation internationale.
Florent Manaudou à l’Euro Meet pour la première fois
Eh bien justement, pour la première fois depuis sa création, l’Euro Meet va accueillir Florent Manaudou. La nouvelle a été confirmée il y a quelques semaines à l’occasion d’un communiqué indiquant que l’équipe Energy Standard serait bien présente au Luxembourg au sortir d’un stage en Afrique du Sud. Une équipe au sein de laquelle figure le champion olympique de Londres en 2012. Florent Manaudou, c’est la dernière superstar que les organisateurs de l’Euro Meet ont réussi à attirer.
Depuis ses débuts, il y a désormais 22 ans, à l’initiative de Gérard Decker, ancien président de la FLNS et de Nory Kruchten, qui a été, en son temps, patron de la Ligue européenne de natation, l’Euro Meet n’a cessé de grandir.
Au départ, la manifestation réunissait 365 nageurs venus de 16 pays pour un total de 1 113 départs et un budget de 37 500 euros. Cette année, on parle d’une énorme machine qui réunit 785 athlètes venus de 29 nations, de 3 000 départs et d’un budget de 250 000 euros.
Au fil des ans, les noms se sont faits toujours plus ronflants, les chronos n’ont cessé de s’abaisser. À tel point que certains records du meeting ne feraient pas pâle figure en finale d’un grand championnat.
Il y a quelques années, on comptait les stars sur les doigts d’une main. On se souvient d’un Ian Thope au crépuscule de sa carrière, qui ne valait plus grand-chose dans l’eau mais dont l’attitude et la sympathie auprès des jeunes chargés de s’occuper des affaires des nageurs avaient laissé un souvenir impérissable à ces gamins.
«Qualifying Event» pour Tokyo-2020
On a eu droit à Alain Bernard, qui était venu en 2011 alors qu’il était encore champion olympique.
En 2013, la Hongroise Katinka Hosszu avait décidé de se servir de ce rendez-vous hivernal au Luxembourg pour enquiller les courses… et amasser les euros. En effet, elle avait pris le départ de toutes les épreuves féminines, de quoi largement rentabiliser une présence qui n’est, les organisateurs tiennent bien à le préciser, jamais rémunérée.
Depuis l’année dernière, on est encore monté en gamme, avec une retransmission au niveau européen. Et en 2020, l’Euro Meet sera la première manche de la LEN Cup, un circuit prestigieux qui compte quatre étapes en tout, à savoir Eindhoven en février, Paris et Rome en juin.
Évidemment, en cette année olympique, l’événement luxembourgeois bénéficie du statut de « Qualifying Event ». En clair : si un nageur effectue les minima requis pour aller à Tokyo, sa performance sera validée.
Cette année, peut-être plus encore que les précédentes, on peut s’attendre à ce que ça aille très, très vite. Il n’y a qu’à regarder les noms des inscrits, notamment sur le 50 m nage libre, le 50 m pap ou le 200 m nage libre, tant chez les messieurs que chez les dames, pour comprendre qu’il faut se précipiter à la Coque, dès ce vendredi.
Romain Haas