Le dernier week-end des championnats d’Europe à Londres n’a pas vraiment souri aux nageurs luxembourgeois.
Ni Julie Meynen ni Julien Henx ni Raphaël Stacchiotti n’ont été à leur meilleur niveau lors des deux dernières journées de compétition.
Début de compétition tambour battant : le record national pulvérisé de Julien Henx sur 50 m pap, le premier jour, et bien sûr le point d’orgue avec les trois énormes courses de Raphaël Stacchiotti sur le 200 m 4 nages, avec, au final, la sixième place européenne pour l’Ettelbruckois. Mais la fin de compétition a été plus compliquée pour les nageurs d’Ingolf Bender.
Usé tant physiquement que psychologiquement, Raphaël Stacchiotti passe à côté de son 100 m nage libre (51″16, 71e/88) puis de son 100 m pap (54″95, 55e/61). L’ancien double champion d’Europe juniors du 200 m 4 nages souhaitait se réserver pour le dernier gros rendez-vous de la saison, le 400 m 4 nages. Désireux de battre son record national (4’17″20 aux derniers JO de… Londres), voire même de se rapprocher des minima A pour Rio (4’16″71), Raphaël Stacchiotti savait qu’il devait être très rapide dès les séries. Pour avoir un tout petit espoir de se retrouver en finale. En effet, sur une telle distance, c’est séries puis finale directe. Il fallait donc prendre l’une des huit premières places à l’issue des séries.
Si on regarde les chronos d’hier matin, pour aller en finale il fallait nager en… 4’19″39. Un temps pas impossible, mais loin d’être évident pour autant. Et il faut aller beaucoup plus loin dans le bilan des séries pour trouver trace de Raphaël Stacchiotti. Dixième et dernier de sa série avec un chrono de 4’25″68, il ne pointe qu’au 26e rang sur les 40 nageurs en lice : «Une course presque chaque jour, ça joue sur l’énergie et la condition. Mes bras et mes jambes m’ont fait souffrir. J’étais complètement mort», confiera l’Ettelbruckois à l’issue de sa course. On peut le comprendre.
Et malheureusement, les autres Luxembourgeois en lice ce week-end, en l’occurrence samedi, n’ont pas non plus atteint leur objectif. Auteur d’un superbe 50 m pap, Julien Henx était ensuite resté un peu en retrait sur le 100 m nage libre, échouant à 4 centièmes de seconde de son record national. Une déception pour lui, qui expliquait avoir perdu un peu le rythme après deux jours sans compétition.
Il comptait sur le 50 m nage libre pour remettre les pendules à l’heure. C’est sur cette distance qu’il se voit avoir la plus grande chance de réaliser les minima pour les JO de Rio, l’objectif absolu pour un jeune homme qui a tenté le pari de l’exil du côté de Talence après avoir dressé le constat qu’il devait changer quelque chose. Mais malheureusement, Julien Henx ne parviendra pas à se rapprocher de son record national (22″97) et encore moins du chrono demandé pour s’ouvrir les portes du Brésil (22″27).
Il devra se contenter de la cinquième place de sa série, dans un temps de 23″37, synonyme de 48e place sur 70 crawleurs : «J’étais très nerveux. J’ai surnagé et je n’ai pas appliqué ce que j’ai fait à l’entraînement. Je voulais nager vite, mais la manière n’y était pas», indique le Dudelangeois. Et d’ajouter : «Ça fait six jours entre les deux courses. Au sprint, c’est dur de tenir la forme aussi longtemps. En plus, cela fait 10 jours que je n’ai pas fait de musculation», maugrée-t-il. «Ce n’est pas ce que je suis capable de faire», conclut-il.
Pas de demi-finale pour Meynen
Julie Meynen est, elle, sûre à 99 % d’être à Rio, mais l’Ettelbruckoise avait à cœur de valider définitivement ce billet en franchissant la barrière des 25″28 sur le 50 m nage libre, elle qui a échoué à trois centièmes lors du dernier Euro Meet. Passée au travers de son 100 m (56″32, 41e/82) mardi, elle espérait rectifier le tir samedi, pour le 50 m. Malheureusement, elle ne va pas réussir dans son entreprise. Le temps en lui n’est pas mauvais (25″69), mais malheureusement, ça ne lui permet pas d’avoir une nouvelle chance de nager. Cette 20e place l’empêche de disputer les demi-finales et d’avoir le droit de tenter à nouveau d’abaisser sa marque.
Ça s’est joué à 17 centièmes. Rageant. Au final, Julie Meynen, qui participait à ses premiers championnats d’Europe seniors, repart de Londres avec un sentiment mitigé : «C’était une mauvaise semaine pour moi mais ce n’est pas la fin du monde. J’ai peut-être perdu une bataille mais pas la guerre! Il faut se remettre dans l’eau et continuer à travailler dur», commente-t-elle. Mais il lui reste encore plusieurs occasions de réaliser ce fameux chrono. Histoire d’aller à coup sûr à Rio. Et d’avoir le droit de nager autre chose que le 50 m nage libre.
Romain Haas