Même s’il n’est pas au mieux actuellement, Ralph Daleiden devrait décrocher son premier titre national sur la distance reine, lors des championnats d’hiver à Differdange.
Il n’a que 18 ans et pourtant, cela fait des années qu’il fait parler de lui. Mais c’est vraiment en 2021 que Ralph Daleiden a explosé : d’abord aux Europe en mai à Budapest, où il signe un hallucinant 49« 14 lancé dans le relais qui pulvérise le record national du 4×100 m nage libre puis aux Europe juniors à Rome, début juillet, où il améliore à deux reprises la marque de référence de la distance reine pour devenir le premier Luxembourgeois à briser la barrière des 50« (49« 97). Vous avez dit fusée ?
Le jeune homme a ensuite validé, mi-octobre, son billet pour les Mondiaux en petit bassin d’Abou Dhabi (16-21 décembre) en remportant la finale B à Saint-Dizier (48« 62 contre 48« 88 demandés). Nouveau patron grand-ducal du 100 crawl, le protégé de Maël Rugani n’a pourtant toujours pas connu les joies d’un titre national. Une anomalie qui devrait être logiquement corrigée ce week-end, à la piscine Aquasud de Differdange. Même si tous les voyants ne sont clairement pas au vert le concernant : «Ça ne va pas top. Je suis très fatigué à cause de l’école», confie celui qui passe le bac cette année. «C’est un moment très stressant, entre l’école et la natation, je ne sais pas trop comment faire.» Résultat, si tout se passe malgré tout à peu près bien sur le plan scolaire, c’est plus compliqué dans l’eau : «Depuis deux semaines, mes séances ne sont pas bonnes sur le plan qualitatif. Je suis lent. Sans explosivité. Sans énergie.»
Attention. Lent et sans énergie n’a pas la même signification pour vous et moi et pour lui : «Si je fais mieux qu’à Dudelange (NDLR : 49″45), je serai très content.» S’il y parvient, le seul danger pourrait venir de Pit Brandenburger. En effet, Max Mannes est resté en Suisse, Rémi Fabiani étudie en Californie et Julien Henx, qui rentre tout juste d’un stage à Tenerife avec Julie Meynen sous la direction d’Arslane Dris, ne s’alignera que sur les 50 m pap et crawl, ses deux distances sur les Mondiaux. On l’aura compris, sauf catastrophe, il devrait bien décrocher sa première médaille d’or en championnat national.
Mais évidemment, il ne s’agit là que d’une étape. Ralph Daleiden n’est pas programmé pour régner uniquement sur la natation grand-ducale. Comme l’expliquait Raphaël Stacchiotti dans nos colonnes à l’issue des JO de Tokyo : «Il fait partie de la relève», comme en atteste sa place de finaliste aux Euro juniors de Rome, où il avait terminé 6e.
Après le bac, Tucson Arizona !
Si, après ces championnats il lui restera deux semaines très costaudes niveau examen, il aura ensuite quelques jours une fois arrivé aux Émirats arabes unis pour se focaliser entièrement sur la natation. Il a d’ailleurs pris récemment une décision concernant son avenir, qui passera par les États-Unis : «L’année prochaine, si tout va bien, je serai à l’université de Tucson. J’ai eu des contacts avec plusieurs universités. À la fin, il en restait deux, Utah et Tucson. Tucson me paraissait d’un meilleur niveau en natation et d’un niveau comparable sur le plan scolaire. Et puis surtout, la météo est bien meilleure en Arizona, où on peut s’entraîner toute l’année dehors.» Pour rappel, Utah est un État où le mercure peut descendre très allègrement en dessous de zéro.
Coïncidence, quand Ralph Daleiden a voulu se renseigner sur la vie d’étudiant athlète auprès de Rémi Fabiani, qui a rejoint cette année les Lancers de CBU, ce dernier se trouvait justement… à Tucson : «Je n’ai pas très bien compris ce qu’il faisait là-bas, mais il m’a dit qu’il s’y entraînait justement. Et que la piscine était très belle.»
Outre Ralph Daleiden, inscrit dans de nombreuses courses mais qui devrait en sélectionner seulement quelques-unes, on suivra donc les Mondialistes Julie Meynen, Julien Henx et Monique Olivier, qui seront tous en action. Sur le plan purement national, il sera intéressant de voir ce que fera un Stefan Vanderschrick, qui pourrait bien monter sur le podium du 100 m nage libre. Florian Frippiat ou le jeune Finn Kemp, auteur d’un début de saison canon, seront également à surveiller de près.
Romain Haas