À 15 ans, Rémi Fabiani a fait feu de tout bois lors de ce week-end au 49e CIJ Meet, le grand rendez-vous des jeunes pousses de la natation. À n’en pas douter, un garçon à suivre!
Rémi Fabiani n’avait pas trop de pression au moment d’aborder ce CIJ Meet. En effet, le nageur du SL avait d’ores et déjà son billet pour les prochains EYOF, à Györ, en Hongrie. Mais cela n’a pas empêché l’élève de Christophe Audot, passé auparavant entre les mains de Cyril Menzin de se donner à fond lors de ce week-end de compétition : « Ce qu’il a fait est très fort », apprécie Ingolf Bender, l’entraîneur national.
« J’étais qualifié sur le 200 m dos. Et là, je me suis qualifié pour les 50 et 100 m nage libre », précise modestement le principal intéressé. Et encore, ça c’était avant de poursuivre sur sa lancée sur le 100 m dos. Mais ce qu’il oublie de préciser, c’est qu’il a tout simplement explosé tous ses temps.
De 25″26, il passe à 24″90 sur le 50 m nage libre (minima : 24″99). Sur le 100 m nage libre, il pulvérise son nouveau record personnel de 7 dixièmes (53″75 contre 54″45) et passe sous la barrière demandée des 54″14 pour aller en Hongrie. Même motif, même punition en dos. Il avait déjà son billet grâce à ses 2’11″64 à Amiens sur le 200 m dos il y a deux semaines… qu’à cela ne tienne, il abaisse son chrono de référence pour le porter à 2’09″49 : « Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas amélioré en dos », sourit-il. Et hier, il a bouclé son festival sur le 100 m dos en améliorant de plus d’une seconde sa marque de référence. En 1’00″52, il fait bien mieux que ses 1’01″72 en mars et réalise donc les minima pour Györ, fixés, sur cette distance à 1’01″61.
De grandes ambitions
Cette superbe performance globale est le fruit du travail des entraîneurs du SL, à savoir Christophe Audot et Cyril Meltzing, qui s’en occupait avant qu’il ne rejoigne le groupe de Christophe Audot en début de saison : « Depuis que je m’entraîne avec Christophe, j’ai gagné en force et j’ai beaucoup amélioré ma technique », constate celui qui a débuté la natation parce qu’il aimait gagner : « Quand j’étais tout petit, j’ai fait du basket. Mais à l’école, j’étais le meilleur en natation et j’ai décidé d’en faire mon sport. Ça m’a tout de suite plu », précise Rémi, qui a grandi en regardant les perfs de Raphaël Stacchiotti. Et qui avait également comme modèle les Français Camille Lacourt et Jérémy Stravius.
« Mon objectif, c’est de participer à des grands championnats. De faire les Mondiaux. De participer aux Jeux! » Christophe Audot a, bien sûr, apprécié ce qu’il a vu : « Rémi est quelqu’un de très aquatique, de très coordonné. Il apprend vite, il a un excellent toucher avec l’eau. Son évolution physique, son travail depuis deux ans, sont vraiment excellents. Il a beaucoup travaillé sur le plan de la maturité. Il commence à comprendre ce qu’il faut faire. Et j’espère bien que ses performances vont le motiver pour continuer. »
Cyril Menzin abonde dans le même sens : « On lui a laissé le temps de mûrir et on a eu raison de le faire. Il a été énorme! »
Rémi Fabiani peut repartir à l’entraînement. Il sait qu’il va avoir un été chargé. Et qu’on va forcément attendre beaucoup d’un garçon aussi prometteur.
Romain Haas