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[Natation] Championnats nationaux : les nageurs luxembourgeois au rendez-vous


Florian Frippiat a signé le seul record national de ces championnats. Il tient enfin son record sur 100 m pap! (Photo : luis mangorrinha)

Des courses inhabituelles, de bons chronos, du sourire et du plaisir : la der de la saison.

Une semaine après la fin de championnats d’Europe historiques, mais surtout épuisants tant physiquement que mentalement, la plupart des nageurs luxembourgeois, exception faite de Joao Carneiro, qui est reparti au Portugal, étaient sur les plots de la Coque, ce week-end, à l’occasion des championnats nationaux.

Un rendez-vous à la saveur forcément particulière pour les meilleurs nageurs, qui avaient, dans leur grande majorité, décidé de s’aventurer dans des terres inexplorées. On a ainsi vu Ralph Daleiden en dos ou Rémi Fabiani en brasse, ce qui a eu le don de bien faire marrer le DTN, Christophe Audot.

Daleiden se fait plaisir…

Mais chassez le naturel et le compétiteur revient au galop. Et ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas nagé l’une ou l’autre discipline depuis un bail que les garçons en sont moins compétitifs. Et ils n’ont clairement pas amusé le terrain, à l’image du 50 m dos de Ralph Daleiden, qui s’est surpris dans l’exercice, avec une victoire en 25″75, tout près du record national de Rémi Fabiani, qui avait nagé 25″68 à Nice, plus tôt cette saison. Le patron du 100 m nage libre, distance sur laquelle il ne s’est, cette fois, pas aligné, a globalement vécu un très bon week-end : «La semaine après les championnats d’Europe, c’était très dur. J’étais fatigué. Je n’avais pas envie de nager. Mais j’étais quand même content de participer aux championnats et de nager des trucs que je ne fais, pour ainsi dire, jamais.»

Il n’a pas vraiment été aidé par la programmation, notamment samedi. En effet, sitôt son 50 m dos terminé qu’il devait se remettre à l’eau pour la finale du 50 m pap : «Ce n’était pas idéal. Les dix derniers mètres, j’ai senti que mon dos était fatigué. Mais je suis content. Je nage 24″59 en étant presque deuxième derrière Julien (Henx).» Il a tout de même nagé deux 100 m nage libre, en relais. Samedi, sur le 4×100 m mixte, il a bouclé ses deux longueurs en 49″25 et hier, il a lancé son relais en 50″59. Il faut dire qu’il devait être fatigué de tous les efforts concédés durant le week-end.

Dimanche matin, il avait signé une très belle victoire sur le 200 m nage libre, distance dont il est désormais le recordman national (1’49″42). Il l’emporte en 1’50″35. Avec le sentiment de pouvoir aller bien plus vite : «J’étais très facile. Je me suis un peu endormi dans le troisième 50 m. Normalement, c’est le troisième qui fait mal, j’avais peur de ne pas pouvoir revenir. Mais finalement, je pense que je pouvais aller chercher le record.»

… Fabiani aussi !

Rémi Fabiani avait le sourire malgré la déception de ne pas aller à Paris. Photo : luis mangorrinha

Son grand pote Rémi Fabiani se montrait lui aussi très content de son week-end : «Je me suis fait plaisir. Je suis un peu en vacances», sourit le Differdangeois. Qui avoue avoir eu un peu de mal à accepter que ce soit Ralph Daleiden à qui on propose d’aller aux JO et pas à lui : «Mais maintenant, ça va. Je suis là pour m’amuser», explique celui qu’on a notamment vu batailler sur le 50 m brasse (3e en 29″66) et prendre la deuxième place du 200 m nage libre, en 1’53″38, nouveau record personnel. Place désormais à du repos bien mérité. Et notamment un petit trip à Zion Park, aux États-Unis, loin de la civilisation, histoire de recharger les batteries.

Henx retrouve le sourire

Le sourire était décidément le maître mot de ces championnats. C’est en tout cas le mot employé par Julien Henx pour évoquer son week-end : «Sur le 50 m pap (NDLR : victoire en 24″10), c’est la première fois depuis longtemps que j’ai souri. Je me sentais bien, j’ai vraiment senti l’eau. Je reprends du plaisir.» Une notion qu’il avait mise de côté durant toute cette période durant laquelle il a fait beaucoup de sacrifices pour tenter d’aller chercher, en vain, une qualification olympique.

Mais le nouveau nageur des Sharks ne compte pas s’arrêter là. Et il a déjà le regard tourné vers l’avenir : «J’ai besoin de changer des trucs. Je pense m’orienter vers le 50 et le 100 m pap. Et je suis content de faire partie de l’équipe nationale avec Rémi et Ralph. J’espère les avoir un peu tirés vers le haut. En tout cas, on s’entend tous très bien, et ça, c’est vraiment cool», concède le jeune homme de 29 ans, qui repart avec les titres sur 50 m pap et 50 m nage libre.

Kemp, prophète en son pays

Finn Kemp était le seul nageur élite à avoir axé ses championnats sur ses courses de prédilection. Il a facilement remporté les 50 (29″03) et 100 m brasse (1’03″82) ainsi que le 200 m 4 nages (2’06″87), devant Rémi Fabiani (2’08″49) et Florian Frippiat (2’09″09).

Frippiat tient son record !

De son côté, Florian Frippiat avait un objectif depuis le début de la saison : le record national du 100 m pap. Après un 200 m décevant samedi, où il s’est «contenté» de 2’06″16 alors qu’une semaine plus tôt il avait claqué un énorme 2’01″93 aux championnats de France de Chartres, il a facilement remporté sa série sur 100 m pap, en 55″00. Pour aller chercher le temps de référence toujours détenu par Julien Henx (54″29 en 2018 à Tarbes), il devait encore grappiller sept dixièmes : «Si je n’y arrive pas, je nagerai encore en Belgique dans quelques jours. Sinon, vacances!»

Et la bonne nouvelle est qu’il peut partir en vacances. À l’issue d’une belle bagarre avec Ralph Daleiden, qui pulvérise son record personnel (55″86) pour le porter à 54″66, Florian Frippiat boucle ses deux longueurs de bassin en 54″18! : «Je pense que la course s’est jouée dans les 25 derniers mètres. Là, où d’habitude je craquais un peu. Cette fois, j’ai su trouver le petit boost pour finir fort et faire mon premier retour en moins de 29 secondes. Et je pense que je peux remercier Ralph pour la course. C’est ce qui m’a aidé à avoir ce petit boost sur la fin!»

Les patronnes répondent présentes

Leeloo Reinesch a dominé les épreuves en pap. Photo : luis mangorrinha

Chez les dames, pas de razzia non plus. Mais on peut dire que, un peu comme pour les messieurs, il y en a eu pour tout le monde. Jackie Banky repart avec quatre titres nationaux supplémentaires (50 et 100 m dos, 50 et 100 m nage libre), autant que Lou Jominet, qui a tout pris sur les longues distances (200, 400 et 800 m nage libre, 400 m 4 nages). En pap, domination sans conteste de Leeloo Reinesch (victoire sur les trois distances), tout comme Liz Calmes en brasse. En l’absence de Maud Allar, partie pour les championnats d’Europe juniors en Lituanie, elle était bien la meilleure brasseuse du plateau.

Et encore…

En l’absence de certains ténors, Anton Fedoseev en a profité pour garnir son armoire de trophées, en remportant les titres sur 200 m brasse, 400 m nage libre et 400 m 4 nages.

Ces championnats, s’ils n’avaient finalement pas un énorme intérêt pour les top nageurs, devaient en revanche permettre aux jeunes pousses de se mettre en avant. Et ce fut le cas. On a, par exemple, vu Joyce Bleses réaliser le temps pour intégrer le cadre A de l’équipe nationale juniors avec un 100 m nage libre avalé en 59″71. Le DTN a également vu beaucoup de choses intéressantes : «Le Redangeois Lennox Scheeck a fait un 100 m bien nagé en 1’14″. Francesco Ruiz Aguilar fait un bon 400 m nage libre en 4’43″. Il y a plein de choses à souligner», se réjouit-il.

On peut également noter qu’à l’occasion du relais 4×100 m nage libre differdangeois, Pit Brandenburger, qui a pourtant mis un terme à sa superbe carrière, a accepté de rendre service. Il a bouclé son 100 m en 53″12, un temps encore très honorable, et repart avec une belle médaille d’or. Il faut dire que Rémi Fabiani, auteur d’un énorme 49″31, a permis au SCD de battre d’une demi-seconde le SL.

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