[Natation] Carneiro, sous la minute

CHAMPIONNATS DU MONDE À BUDAPEST Joao Carneiro est devenu le troisième Luxembourgeois de l’histoire sous la minute sur 100 m brasse en petit bassin (59“82).

Avec un record personnel sur la distance en 1’00″03, le premier objectif de Joao Carneiro à l’occasion de sa toute première apparition en championnats du monde, était bien sûr de faire tomber cette barrière. Et, pourquoi pas, de se rapprocher du record national de Raphaël Stacchiotti (59″48), seul nageur grand-ducal, avec Laurent Carnol (59″54), à avoir cassé la minute.

Mercredi matin, il découvrait pour la première fois une chambre d’appel mondiale. Et même s’il a déjà vécu la même chose au même endroit il y a trois ans – il avait alors battu le record national du 200 m pap alors qu’il n’avait que 17 ans –, les championnats d’Europe et les championnats du monde sont deux compétitions différentes : «J’étais stressé. Mais alors que, normalement, j’aurais commencé à tourner, à bouger dans tous les sens, cette fois, je suis resté calme. Je n’avais même pas pris mes écouteurs. Je ressentais l’ambiance de la piscine. Je ne parlais à personne. Je visualisais ma course. J’avais à la fois envie d’y aller et également un peu peur. Mais ça s’est bien passé.»

Engagé dans la quatrième des huit séries, il savait qu’il y avait du lourd qui arrivait derrière lui : «Des mecs comme Michael Andrew, comme le Chinois Quin, je les vois à la télé normalement. D’un côté, ça motive. Mais ça stresse aussi un peu.» Il a néanmoins réussi «à rester dans (s)a bulle» et à faire sa course. Une course qui s’est globalement bien déroulée, même si la fin a été un peu rude : «C’était la première fois depuis un an que je nageais à fond un 100 m brasse. Et je dois dire que les 25 derniers mètres ont vraiment piqué un peu.» Cela ne l’empêche toutefois pas de battre son record personnel pour devenir le troisième Luxembourgeois sous la minute avec un temps de 59″82, synonyme de 44e place : «Au moment où je touche le mur, sans regarder le chrono, je me dis que ça peut aller dans les deux sens. J’avais un bon feeling, même si ça ne veut pas toujours dire grand-chose.»

«Je suis content. Et même suis soulagé»

Et après avoir visionné les images, il sait qu’il est loin d’avoir réalisé la course parfaite : «Si on prend tout en compte, nager le matin, le stress des championnats du monde, le fait d’être trop à droite au lieu d’être au milieu, si bien que je tourne beaucoup trop aux virages, je pense qu’il y a la marge pour aller chercher ces quatre dixièmes (NDLR : qui manquent pour aller chercher le record national).» Et de se montrer optimiste pour la suite : «Je préfère faire ce temps en commettant des erreurs plutôt que de nager un tel chrono en ayant nagé parfaitement.» Avant de conclure : «Je suis content. Et même soulagé!»

Même bilan positif pour le DTN, Christophe Audot, présent sur place : «Joao réalise une très bonne course à plusieurs niveaux. Déjà, il réalise son record en devenant seulement le troisième Luxembourgeois sous la minute. Ensuite, je sais qu’il n’était pas forcément le meilleur en coulée et dans les virages. Mais il a su s’exprimer pour raisonnablement sortir de sa zone de confort, histoire de tester ses limites. Sur le dernier 25, il explose un peu. Mais c’est une question d’agencement technique et de rythme pour qu’il aille chercher les 59 secondes. C’est super. Très rassurant!», savoure le technicien.

Les deux nageurs engagés dans ces Mondiaux en petit bassin vont désormais avoir droit à un peu de répit. On retrouvera Julien Henx et Joao Carneiro en lice samedi, respectivement sur les 50 m nage libre et 50 m brasse. Histoire de finir en beauté cette compétition magyare.