Habitué des grandes compétitions internationales, ce seront pourtant les premiers mondiaux pour un Joao Carneiro… bien décidé à ne pas amuser le terrain.
Si Joao Carneiro a déjà vécu de grandes compétitions internationales, c’est toutefois la première fois qu’il participe à des championnats du monde : «Ce sont mes premiers pas chez les grands. Je suis content d’y être. Je ne sais pas comment ça se passe. Mais je m’attends à une compétition très, très dure. Beaucoup plus qu’un championnat d’Europe. Surtout en petit bain.»
Le petit bassin n’est clairement pas la tasse de thé du nageur, installé depuis plusieurs années à Lisbonne. Et qui a changé de club durant l’été : «J’étais au Benfica avec un entraîneur avec qui j’avais planifié mon futur pour les prochaines années. Mais ce dernier a décidé d’arrêter. Je l’ai mal vécu. J’étais triste. Énervé. Et finalement j’ai choisi de partir.» Il rejoint donc Belenenses, où se trouve un entraîneur particulièrement bon pour s’occuper des brasseurs.
Nouvelle méthode d’entraînement
Justement, c’est vers cette discipline que celui qu’on a davantage l’habitude de voir en pap (NDLR : il est recordman national du 200 m+) a décidé de s’orienter : «La saison dernière, je me suis qualifié pour (les championnats d’Europe de) Belgrade sur 100 m brasse. On a testé la brasse dans les stages en fin de saison; à Belgrade j’ai fait aussi un 200 m qui s’est bien passé en 2’15“, en nageant sérieusement seulement un mois. Donc, on s’est dit qu’il y avait beaucoup de potentiel dans cette nage.» Il va donc ajouter une corde supplémentaire à son arc, sans toutefois complètement délaisser le pap : «Le gros but, c’est le 100 et 200 m brasse. Mais c’est toujours pratique d’avoir aussi le 200 m 4 nages et le pap.»
Au Portugal, il doit s’adapter à une nouvelle méthode d’entraînement : «C’est très différent. Le coach travaille beaucoup en vitesse pure ou en travail très long, et pas du tout en intermédiaire, comme j’en avais l’habitude. En plus, on a trois malentendants dans le groupe, donc les choses prennent un peu plus de temps.» Et de nouveaux horaires : «Je nage plus tard le soir, je dors moins la nuit. C’est dur de gérer mais je m’adapte, donc ça passe. Je dois faire confiance au coach.» Il s’est donné jusqu’à la fin de cette année avant de faire un premier point pour discuter de la suite.
Budapest, où il s’était révélé en 2021
En attendant, il sera dès ce matin dans la superbe piscine de Budapest. Là même où il s’était révélé au grand public en pulvérisant le record national du 200 m pap, détenu alors par un certain Raphaël Stacchiotti, à l’occasion des championnats d’Europe, en 2021 alors qu’il n’avait que 17 ans. Sur ces championnats, Joao Carneiro, qui, il le dit lui-même, n’est pas un grand amateur du petit bain («Je ne suis pas à l’aise. Je ne suis pas un mec naturellement rapide. Pas un vrai sprinteur. Alors j’ai beaucoup travaillé sur la fréquence.»), ne se présente pas moins au départ avec des ambitions.
Et si son record personnel sur le 100 m brasse, l’une des deux distances sur lesquelles il s’aligne en Hongrie, est de 1’00“03 (l’an passé au Portugal), il entend bien l’abaisser : «Clairement, l’objectif c’est de casser la barrière de la minute.» Voire même un peu plus : «Si je bats le record national de Raphaël (NDLR : Stacchiotti, 59“48), je serai vraiment content. Mais je ne vais pas me taper la tête si je n’y parviens pas. Maintenant, j’aime bien me fixer des challenges. Me pousser un peu.»
Et bonne nouvelle, alors qu’il n’était pas qualifié officiellement, vu qu’il avait réalisé les minima sur une compétition qui n’était pas qualificative, le nageur luxembourgeois, qui achève ses études en économie, a finalement pu s’inscrire sur le 50 m brasse, en fin de programme, samedi : «Ce serait bien d’avoir une course supplémentaire», confiait-il avant d’apprendre qu’il nagerait bien deux fois à Budapest.