Grâce à leur victoire sur Bertrange, les basketteurs eschois envoient le Sparta en play-downs à l’issue de la 17e journée de Nationale 1.
Stefan Svitek fait le ménage devant Thierry Abdiu pour permettre à Jerrell Williams de filer au panier. (Photos : Julien Garroy et JJ Patricola)
Le coup de poing rageur de Patrick Arbaut en dit long sur la frustration de l’arrière du Sparta. Il reste environ deux minutes à jouer et l’affaire est entendue depuis bien longtemps : pour la première fois depuis une éternité, le Sparta va jouer les play-downs. La faute à une énième défaite, la 11e en 17 journées, des hommes de Bob Adam.
Avant le match, tout le monde connaissait les enjeux de la rencontre, qualifiée de «match de l’année» par Franck Mériguet, le technicien eschois. En effet, il suffit aux locaux de ne pas perdre de plus de 12 points pour valider leur billet pour les play-offs. En face, le Sparta n’a pas le choix et doit réaliser un parcours parfait pour espérer voir le Top 6.
On s’attend donc à voir deux formations très motivées entrer sur le parquet. Seulement, après la minute de silence en hommage aux victimes des attentats en France la semaine dernière, le spectacle n’est pas à la hauteur des espérances. L’adresse n’est en effet pas au rendez-vous d’un côté comme de l’autre et, hormis la moisson de Troy Gottselig, la nouvelle recrue bertrangeoise aux rebonds défensifs, il n’y a pas énormément à se mettre sous la dent.
Mais les choses vont s’accélérer, avec Jerrell Williams et un très percutant Pit Biever qui permettent à Esch de se détacher avec 10-0. Il faut dire que s’il brille en défense, Gottselig est repoussé loin de la raquette par Svitek alors que Pit Biever s’occupe du cas Patrick Arbaut. Et comme Brandon Beasley n’y est pas, les locaux prennent les devants face à un Sparta qui semble perdu.
Obligé de gagner, Bertrange est mené 42-21 et on voit mal comment les mouches pourraient changer d’âne. Mais c’est sans compter sur Thierry Abdiu. Auteur d’une rentrée impressionnante, l’ailier, de retour à son meilleur niveau, se démultiplie des deux côtés du parquet. Intraitable en défense, il brille en attaque, palliant en partie l’apathie des deux Américains du Sparta (11 points à deux à la pause). Tant et si bien qu’à la mi-temps, il n’y a plus que 9 points de retard…
> Svitek s’occupe de tout
Les acteurs de la rencontre savent que la reprise sera cruciale. Mais une fois que la seconde période débute, on ne voit plus qu’un homme : déjà auteur d’une claquette au buzzer pour stopper le retour en forme du Sparta avant la pause, Stefan Svitek a décidé de prendre les choses en mains. Auteur d’un écran dévastateur qui libère Hodges, en feu, le géant slovaque va faire parler toute sa science du jeu. Même s’il ne décolle pas de 10 cm et qu’il est plus lent que tous les autres joueurs sur le terrain, c’est bien lui qui fait la différence et enfonce définitivement un Sparta aux abois.
La cause est entendue depuis longtemps et le dernier quart ne restera pas dans les annales du sport. Pas plus que ce match. On retiendra l’essentiel : le Basket Esch élimine le Sparta de la course aux play-offs et qualifie par là même les Pikes.
De notre journaliste Romain Haas