Muller, les chances de remporter un tournoi s’amenuisent

Battu en demi-finale par le Chypriote Marcos Baghdatís, 7-6 (4), 3-6, 6-7 (4), Gilles Muller voit ses chances de remporter un tournoi d’ici la fin de l’année se réduire.

Le n°1 luxembourgeois a calé sur la fin à Atlanta, où la finale s’est disputée hier soir (en dehors de nos horaires de bouclage) entre John Isner et Marcos Baghdatis.

On avait vraiment l’impression qu’il y avait quelque chose à faire sur ce coup-là. Raté. Et cela va devenir de plus en plus compliqué d’aller chercher un titre cette saison pour Gilles Muller. Il devrait trouver plus de résistance qu’à Atlanta dans les tournois à venir, dès cette semaine à Washington (ATP 500) où il retrouvera Richard Gasquet dès le 2e tour s’il bat le Tunisien Malek Jaziri (n° 77). Sur sa feuille de route américaine, Muller enchaînera avec les deux Masters 1000 de Montréal et Cincinnati, avant l’US Open. On veut bien être optimiste mais ce n’est pas là-bas que Muller ira chercher un titre. Ce serait énormissime.

Ensuite, ça reste encore flou même si on peut s’attendre à le voir à Metz fin septembre (il n’a loupé qu’une des quatre dernières éditions), voire du côté de la Chine une semaine plus tard, en ce qui concerne les tournois ATP 250, tournois qu’il estime (à juste titre) être à sa portée.

Après un mois de pause au lendemain d’un parcours avorté à Wimbledon où il a été battu d’entrée par Jo-Wilfried Tsonga, Muller avait hérité d’une partie de tableau plutôt abordable pour sa reprise à Atlanta (ou d’une partie de tableau qu’il a rendue facile) avec ces deux Américains, Donald Young (n° 54) et Jared Donaldson (n° 156), qu’il a dominés sans le moindre souci lors des deux premiers tours, 6-2, 6-1 et 6-3, 6-2.

«Ce n’était pas assez»

Il a bénéficié d’un petit coup de pouce de la part du Japonais Go Soeda (n° 114), aussi, qui a créé une des surprises du tournoi en battant un Adrian Mannarino (n° 27) certainement fatigué et encore déçu d’avoir vu le titre lui échapper à Bogota.

Face au Japonais en quart de finale (7-5, 6-1), le Luxembourgeois a donné raison à des statistiques qui, aujourd’hui, penchent plus que jamais en sa faveur : en cinq confrontations (dont deux en phase finale sur le circuit World Tour), Muller a battu Soeda à chaque fois, ne concédant qu’un set au tie-break contre dix sets remportés, donc. Son service s’est amélioré au fil de la semaine jusqu’à ce «match très solide» face à Soeda.

On voyait, sans doute un peu tôt, cette finale face à John Isner. Des retrouvailles après les seizièmes de finale en début d’année, à l’Open d’Australie, où Muller avait vaincu l’Américain pour la première fois de sa carrière (7-6 (4), 7-6 (6), 6-4).

Sauf qu’il y avait Marcos Baghdatís à écarter auparavant, un joueur qui n’avait plus atteint de finale depuis 2011. S’il est revenu dans le top 50 dans un relatif anonymat, le Chypriote (ancien n° 8 mondial, en 2006) a réussi dans la nuit de samedi à hier, en écartant le Luxembourgeois 7-6 (4), 3-6, 6-7 (4), à atteindre cette finale à Atlanta. Comme Muller en 2012, qui, lui, avait chuté face à un autre Américain qui est sorti de sa retraite pour se faire plaisir en double, Andy Roddick.

Muller, lui aussi, avait fini par se voir en finale face à Isner, cette année, avec la perspective de rafler ce titre après lequel il court depuis le début de sa carrière. Forcément, cette défaite face à Baghdatis – au terme de leur premier affrontement – a eu de quoi le toucher.

«C’est très décevant de perdre ce match si serré, a-t-il réagi. Je pense que j’avais assez d’occasions pour le remporter. Mais malheureusement, je n’ai pas pu en profiter. J’ai montré de belles choses en revenant deux fois au 3e set (NDLR : de 2-4 à 5-4 et de 5-6 à 6-6 en débreakant). Mais ce n’était pas assez.»

Muller devrait se retrouver aux alentours du 49e rang mondial aujourd’hui. Pour le reste, il va encore falloir attendre.

Raphaël Ferber