Le pilote luxembourgeois a trouvé une nouvelle écurie pour participer à l’une des plus prestigieuses épreuves d’endurance. Le tout, dans un contexte forcément très particulier.
Il y a quelques semaines que Chris Leesch a repris le chemin de la compétition. Après avoir regoûté avec bonheur à la vitesse lors du championnat d’Espagne, le motard grand-ducal va enfiler son autre casquette, ce week-end : celle de pilote d’endurance.
Habitué à se trouver au guidon d’une Suzuki du Team JEG Racing, le Luxembourgeois savait depuis quelque temps qu’il devrait trouver une autre solution s’il voulait participer aux 24 heures du Mans. En effet, avec la situation actuelle, la priorité de l’écurie n’était pas à cette participation.
Pas de souci pour Chris Leesch : «L’équipe m’a aidé à trouver une autre formation. J’avais le choix entre trois écuries et j’ai choisi OG Motorsport BY Sarazin. C’est une équipe solide, sérieuse, avec des mécanos expérimentés et qui savent de quoi il parle. Et je vais faire équipe avec deux pilotes français qui ont de l’expérience», se réjouit le motard luxembourgeois.
«En position d’underdog»
Nouvelle moto, une Yamaha, nouveaux pneus (des Dunlop), nouveau Team : évidemment, Chris Leesch part avec une longueur de retard sur la plupart de ses adversaires. Mais cela ne l’inquiète pas outre mesure. Il faut dire que les ambitions sont présentes : «L’objectif, c’est de jouer la victoire en Superstock. Comme l’an passé avec mon autre équipe. La différence c’est qu’on était favoris alors que cette fois, le Team sera plutôt en position d’underdog.»
C’est un Chris Leesch très fit qui est arrivé sur le circuit du Mans dès mercredi : «Pendant deux semaines, je me suis bien préparé au Luxembourg. Pas de moto mais beaucoup de VTT avec une grosse intensité. Et un travail physique en salle où on se concentre sur l’intensité, bien plus importante que la force pure ou les muscles sur la moto.»
Une première journée consacrée à des contrôles techniques et à peine deux heures sur sa machine, juste le temps de constater que Le Mans, en mode Covid, c’est quand même pas du tout la même chose : «C’est très bizarre. D’habitude, il y a 80 000 personnes et maintenant, il n’y a pratiquement personne à part les pilotes, le staff, les officiels et des journalistes. Bien sûr, une fois qu’on enfile le casque, on n’y pense plus mais ce n’est pas pareil que d’habitude.» Et de préciser : «L’ambiance est vraiment particulière. Tout est en quantité réduite, il n’y a pas d’animation, pas de food village, pas de grande roue. Pour venir, tout le monde a dû passer un test moins de 72 heures avant d’arriver sur le circuit, on porte le masque tout le temps, sauf quand on enfile le casque. Tout cela fait qu’il y a un manque d’adrénaline. Ce n’est pas la même excitation. Généralement, quand on est au Mans, on n’a qu’une seule envie, c’est d’y aller. Mais là, c’est beaucoup plus calme», indique-t-il.
Bien sûr, c’est la même chose pour tout le monde et il faudra bien faire abstraction de ce contexte si particulier et qui devrait malheureusement perdurer encore quelque temps.
«Ce n’est que du positif»
C’est ce qu’il s’est déjà évertué à faire jeudi, quand les choses sérieuses ont vraiment débuté. Au programme : deux séances d’essais libre, une séance de qualification et une séance d’essais de nuit. Pour établir la grille de départ, on prend le meilleur temps de chaque pilote sur l’ensemble des deux séances qualificatives (la seconde ayant lieu ce vendredi) et on fait la moyenne.
Mais en endurance, la place sur la grille n’est pas ce qui compte. Et justement, ce n’est pas le fort de sa machine : «On sait que ce sera compliqué en qualification. Les pneus Dunlop ne sont pas réputés pour être aussi performants que ceux de la concurrence dans ces conditions. En revanche, ils le sont sur une course de 24 heures et c’est bien cela qui compte», résume Chris Leesch, qui se met beaucoup moins de pression qu’en vitesse : «En vitesse, on est toujours à la limite de la limite, on n’a pas de droit à l’erreur. En endurance, on sait qu’on peut avoir un relais plus tranquille, on peut se garder un peu de marge. Il y a plein de facteurs qui entrent en ligne de compte et ça m’enlève de la pression. Ce n’est que du positif !»
On suivra avec attention le parcours de la Yamaha n°66 !
Romain Haas