Au pays du cristal de Bohême, la jeune vague du cyclo-cross s’apprête à casser la hiérarchie dans les championnats du monde 2015, samedi et dimanche, à Tabor (République tchèque).
Mathieu van der Poel est le grand favori de la course élite, malgré son jeune âge. (Photos : AFP)
Le Néerlandais Mathieu van der Poel, l’un des grands favoris de la course élite, aurait dû concourir dimanche en espoirs (moins de 23 ans). Tout comme le Belge Wout Van Aert, l’un de ses adversaires directs.
C’est dire que Tabor, au sud-est de Prague, pourrait marquer un changement d’époque dans une discipline dominée par les Belges et l’enfant du pays, le Tchèque Zdenek Stybar, un Flamand d’adoption.
Blessé au début de la saison hivernale, Stybar ne peut défendre le titre devant ses supporters nationaux, sur le circuit où il s’était imposé en 2010. Il laisse la voie libre à la génération montante et au Belge Kevin Pauwels, le lauréat de la Coupe du monde qui, à l’âge de 30 ans, n’a encore jamais endossé le maillot arc-en-ciel en élite (3e en 2011, 2012, 2014).
Numéro un au classement mondial, Pauwels, qui a fait le déplacement en camping-car au contraire de ses coéquipiers (qui sont venus en avion), est le premier atout d’une sélection belge aux habitudes conquérantes. En 2012, à domicile, les Flamands avaient confisqué les sept premières places.
> Le prodige Van der Poel
Depuis, Niels Albert a arrêté sa carrière à cause de problèmes cardiaques et Sven Nys a lutté contre les atteintes de l’âge. Au crépuscule de sa prestigieuse carrière (38 ans), Nys, légende du cyclo-cross, affirme encore croire en ses chances dans une course abordée sans responsabilité : « Le parcours sera enneigé et verglacé. J’adore ça ! »
Le champion de Belgique Klaas Vantornout, autre candidat au podium, sait mieux que personne se faire oublier pour surgir le jour du rendez-vous. Mais le clan belge, qui a été contraint par une cour d’arbitrage d’intégrer Tom Meeusen dans la sélection (son nom avait été évoqué dans une affaire de dopage), a tout à redouter de van der Poel, éblouissant, dimanche dernier, sur ses terres de Hoogerheide lors de la dernière manche de Coupe du monde.
Champion du monde juniors, tant en cyclo-cross que sur route, le petit-fils de Raymond Poulidor a tout du prodige. À 20 ans à peine, il est en mesure d’imiter son père Adri, grand coureur de classiques des années 1980 et champion du monde en 1996 à l’âge de 36 ans après avoir accumulé les podiums (5 fois deuxième).
« Il n’a pas de point faible », admire Martial Gayant, le directeur sportif du Français Francis Mourey. « Il est à l’aise sur tous les terrains. Mais il ne faut surtout pas commettre d’erreur dans le choix du matériel sur ce terrain. Et, dans une course d’un jour, tout peut arriver. »
Les Pays-Bas aligneront une autre carte maîtresse dans ces compétitions. Marianne Vos, un phénomène de son sport, compte 7 titres mondiaux en cyclo-cross. Depuis 2009, la championne olympique sur route n’a pas été battue aux Mondiaux hivernaux.
Le Quotidien