Eric Leyder, le responsable de l’organisation des Mondiaux de cyclo-cross à Belvaux les 28 et 29 janvier 2017, fait le point à quelque trois mois de l’évènement.
Pour le moment, rien ou presque n’indique sur le site de Belval qu’à la fin du mois de janvier 2017 se tiendront là les Mondiaux de cyclo-cross. Eric Leyder, le patron de l’organisation, nous renseigne sur l’avancée des travaux…
Le Quotidien : Le parcours des Mondiaux est-il tracé?
Eric Leyder : Sur le papier, oui. Sur le terrain, non. On attend la première semaine de janvier pour procéder au traçage définitif. On le fera avec Adrie van der Poel (champion du monde en 1996 et père de Mathieu, champion du monde 2015), qui est déjà venu repérer les lieux avec notre comité d’organisation (NDLR : Roger Hutmacher, Eric et Christian Leyder).
Reste-t-il des gros travaux à effectuer?
Non. Nous avons le feu vert, puisque tous les gros travaux ont été réalisés. Il reste juste un camion de terre à étendre pour aplanir un passage un peu trop pentu. C’est tout. Mais nous n’avons pas besoin de bulldozers. Le parcours est devant nos yeux. Pour le reste, on utilisera la nature telle qu’elle est.
Le plus gros du travail est donc fait?
Oui, on a vraiment bien avancé en ce qui concerne le terrain, c’est-à-dire les câblages électriques, les arrivées d’eau, la préparation des issues de secours. Pour le reste, en ce qui concerne la vente des tickets, les points de restauration, l’organisation en elle-même, le travail continue. Et c’est bien normal puisqu’il reste quand même trois mois et demi.
Pour le moment, nous n’avons pas trouvé de problèmes que nous n’avons pas su résoudre. Nous en aurons d’autres à régler jusqu’au jour J. Mais nous les réglerons. Je me suis rendu compte au fil des semaines, depuis que nous travaillons sur ces Mondiaux, que c’est un peu comme si nous organisions non pas une, mais 20 manifestations. Mais nous avons une grande équipe et beaucoup d’aide de la part de nos partenaires. Depuis une semaine déjà, 15 personnes travaillent tous les jours sur place.
Vous vous déplacez sur les épreuves internationales?
Nous avons des personnes du comité d’organisation qui le font et le week-end dernier, nous étions à Valkenburg pour la première manche européenne de la Coupe du monde. J’ai rencontré les responsables de l’organisation des Mondiaux-2018. Et on a rencontré des responsables de la commission cyclo-cross de l’UCI comme le Suisse Beat Wabel (NDLR : ancien compétiteur de haut niveau). Ils se montrent rassurants, car ils savent qu’on travaille étroitement avec Adrie van der Poel.
Et puis, ces représentants de l’UCI sont venus récemment sur place pour se rendre compte par eux-mêmes de nos infrastructures, comme les salles de réunion ou la salle de presse qui seront installées dans le lycée. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour préciser, par rapport à une question parlementaire de Nancy Kemp- Arendt, que la cantine scolaire continuera de fonctionner normalement jusqu’au vendredi après-midi précédant les Mondiaux.
Quant à la salle de sport dont nous avons besoin durant cette dernière semaine de janvier, une solution alternative sera trouvée pour les élèves. Nous avons un très bon contact avec la direction du lycée et tout se passera bien. Nous avons les infrastructures qu’il faut pour organiser un tel évènement. La billetterie, la sécurité, le flux du public, la restauration, tout est calculé.
Combien de spectateurs attendez-vous pour ces Mondiaux?
On table sur 30 000 spectateurs. Pour le week-end. Je n’aime pas le préciser, mais je dirais quand même 10 000 spectateurs le samedi et 20 000, le dimanche.
Et s’il s’avère qu’il y en aurait moins, votre budget serait-il déficitaire?
Non, car on a été prévoyant. On a tablé sur moins, alors que beaucoup nous prédisent un public de 40 000 spectateurs sur les deux jours. Bon, on préfère parler de 30 000 spectateurs.
C’est dans l’air du temps, parlez-nous des mesures de sécurité qui s’imposeront à vous?
Le dispositif antiterroriste échoie forcément aux services de police. Nous nous chargerons de la fouille des personnes à l’entrée du circuit. Mais c’est sûr que par rapport au contexte international, on a dû revoir nos plans de départ.
Revenons au volet sportif. Jempy Drucker, que vous connaissez bien, nous expliquait récemment qu’il avait hésité à tenter de se positionner pour ces Mondiaux, mais qu’il préférait se concentrer sur son activité de routier…
Je le connais bien, Jempy, et je le comprends parfaitement. Au fond de lui, il aurait aimé prendre le départ, mais son sens du professionnalisme lui dicte de respecter son employeur qui le rétribue pour ses services sur route. J’ai donc tiré une croix sur une éventuelle participation de Jempy. Je ne peux pas lui en vouloir.
Du coup, l’attente sera grande par rapport à Christine Majerus…
Christine a réalisé deux top 10 chez les dames (9e en 2014 et encore 9e en 2016). En se consacrant encore plus au cyclo-cross comme elle l’a décidé, je la vois bien grimper de deux ou trois places ici en janvier prochain.
Vous évoquez 30 000 spectateurs pour ces Mondiaux, mais combien de Luxembourgeois?
(Il rit) C’est la grande question qui nous anime. Une grande inconnue également. Je pense que tous les Luxembourgeois qui s’intéressent au sport et au cyclo-cross seront là. Et il y en a comme on peut le voir lors des grands moments. Le défi sera aussi d’attirer un public qui ne connaît pas le cyclo-cross.
D’ailleurs, je voudrais rendre hommage au travail de Michel Wolter, l’entraîneur national, car cela commence déjà à porter ses fruits pour la relance de la discipline au pays. Je dois dire que je sens que la fédération nous soutient. On travaille également beaucoup avec Eldoradio et sur les réseaux sociaux pour attirer vers nous tous ceux qui voudront faire la fête. Les Mondiaux de cyclo-cross, c’est toujours une grande fête. Nous allons d’ailleurs travailler avec des DJ connus au Luxembourg. On veut un championnat du monde luxembourgeois et non un championnat du monde belge ou néerlandais.
D’ailleurs, toutes les boissons vendues ici seront luxembourgeoises, hormis un soda. Toutes les bières seront luxembourgeoises! On veut offrir au public l’occasion de goûter au terroir luxembourgeois. On veut promouvoir le site de Belval et le pays qu’est le Luxembourg.
Qu’en est-il des réservations hôtelières?
Un bon indice, le tarif des hôtels monte régulièrement, car le sud du pays est déjà complet…
Denis Bastien