L’Allemand Tony Martin, trois fois titré, est directement placé sous la menace de ses cadets, le Néerlandais Tom Dumoulin et l’Australien Rohan Dennis, dans le contre-la-montre des championnats du monde de cyclisme, mercredi, à Richmond.
«Je suis très, très confiant», affirme Martin qui, en cas de succès, égalerait le record des quatre victoires du Suisse Fabian Cancellara, forfait cette fois.
Mais, s’il veut éviter une nouvelle cruelle déception, un an après s’être incliné face au Britannique Bradley Wiggins, le rouleur allemand doit être à son meilleur pour le long effort (plus d’une heure) qui l’attend à Richmond sur 53,5 kilomètres.
Pour gagner une quatrième fois après 2011, 2012 et 2013, Martin positive à l’extrême. Même par rapport à sa chute dans le final de l’étape du Havre, qui lui avait fait perdre le maillot jaune du Tour de France en juillet: «Ce n’est pas un désavantage, au contraire j’ai peut-être un surcroît de fraîcheur.»
L’Allemand (30 ans) assure ne pas être gêné par son épaule gauche, où les médecins lui ont placé une plaque en titane. Il est difficile d’en douter, à voir son efficacité dans le contre-la-montre par équipes que sa formation a terminé dimanche à la deuxième place, lors de l’ouverture des compétitions mondiales.
Pour Martin, les adversaires sont identifiés. En premier lieu, le Néerlandais Tom Dumoulin (24 ans), qui l’a accompagné l’an passé sur le podium de Ponferrada (3e), et l’Australien Rohan Dennis (25 ans), qui l’a privé de la victoire dans le contre-la-montre inaugural du Tour de France à Utrecht au début de l’été, il est vrai sensiblement plus court (13,8 km).
Coppel en progression
La distance, cette fois, avantage Martin sans pénaliser Dumoulin, très à l’aise dans la récente Vuelta qu’il a failli enlever («la question est de savoir s’il a récupéré», relève l’Allemand). Le parcours, rapide mais le plus souvent ondulé avant la courte montée vers la ligne droite finale, le séduit: «C’est ce genre de terrain que je préfère dans un contre-la-montre.»
Le match à trois qui se profile sur les routes larges de Virginie, hormis un passage bucolique plus étroit dans la première moitié, peut être modifié par l’inévitable Vasil Kiryienka (34 ans), le Bélarusse impressionnant dimanche avec son équipe («une machine à rouler» selon son directeur sportif) et vainqueur du chrono du Giro en mai.
Quant aux Français, ils se gardent de fixer des objectifs précis. Mais leurs performances dans le récent contre-la-montre de la Vuelta, sur une distance moindre (38,7 km) et un parcours plus accidenté, leur donne une dose supplémentaire de confiance. A Burgos, le 9 septembre, Jérôme Coppel s’était classé 5e, dans la continuité de ses bons résultats de la saison dans les chronos, et Romain Sicard 7e, à moins de 100 secondes de Dumoulin.
«Cette année, je suis en meilleure condition», estime Coppel, le champion de France en titre qui avait terminé loin l’an passé (25e). «J’ai travaillé le chrono, même après ma fracture à la main en avril. Pendant la convalescence, j’étais sur le home-trainer dans la position du contre-la-montre».
«Je sais maintenant que je peux faire un bon chrono», répond Sicard en écho. «A la Vuelta, c’était mon premier top 10 dans un contre-la-montre au niveau WorldTour. Le fait d’avoir couru plusieurs grands tours me donne plus de force sur le plat. J’espère que je serai à 100 pour cent».
AFP/M.R.