Marcel Hirscher, Anna Fenninger et Tina Maze ont quitté, ou vont quitter le Colorado avec une belle cargaison d’or, quand Lindsey Vonn a dû se contenter d’une simple breloque lors des Mondiaux 2015.
Tina Maze a eu l’occasion de faire plusieurs fois la roue lors de ces mondiaux, dont elle repart avec 3 médailles. (Photo : AFP)
Les mines d’or de la vallée de Vail sont depuis bien longtemps fermées, mais Hirscher (encore en course hier dans le slalom), Maze et Fenninger ont déniché un nouveau filon, sur les pentes de Beaver Creek, où Vonn n’a, en revanche, pas vécu une quinzaine en or.
> Anna Fenninger, géante à 25 ans
Un an après son sacre olympique en super-G à Sotchi, l’Autrichienne a confirmé : elle a décroché deux titres, en super-G et géant, plus une médaille d’argent en descente. « Depuis Sotchi, je sais que je suis capable de réussir dans les grands événements », a-t-elle avancé pour expliquer son explosion.
À seulement 25 ans, elle compte déjà à son palmarès trois couronnes mondiales, deux médailles olympiques, dont une en or, et un grand globe de cristal de n° 1 mondiale, conquis en 2013/14. Elle est, avec Marcel Hirscher, le symbole d’une Autriche qui n’a laissé que des miettes aux autres nations, avec ses cinq titres et un total de neuf médailles, avant le slalom de la nuit dernière.
> Tina Maze, dernier rendez-vous réussi
La Slovène a commencé les Mondiaux-2015 sur les chapeaux de roue avec trois médailles en trois courses : l’argent en super-G, puis l’or en descente et en super-combiné. À ce rythme, elle pouvait rejoindre le Norvégien Lasse Kjus, le seul dans l’histoire des Championnats du monde à avoir décroché cinq médailles en cinq courses, en 1999, déjà dans le Colorado.
Mais Maze digère mal l’enchaînement des courses et l’altitude : elle rate le podium en géant (5e) et en slalom (8e). « Ce sont mes plus beaux Championnats du monde », insiste-t-elle. Ce sont aussi ses derniers, puisqu’elle pourrait raccrocher en fin de saison à 31 ans.
> Marcel Hirscher, mental de gagnant
Il domine la Coupe du monde depuis trois saisons et paraît bien parti pour réussir une inédite passe de quatre. Mais depuis les JO-2014, où il n’avait remporté « qu’une » médaille d’argent en slalom, Hirscher traînait la réputation d’un champion au mental friable lors des grands événements. Il a répondu à Beaver Creek avec deux titres, en super-combiné et par équipes, et une médaille d’argent en géant où il a subi la loi de Ted Ligety, intraitable à Beaver Creek.
Sa moisson n’est pas finie, puisqu’il était l’un des prétendants au titre du slalom, la dernière épreuve, hier.
> Lindsey Vonn, bronze amer
C’est la seule favorite, avec le Norvégien Kjetil Jansrud, nouveau cador des épreuves de vitesse, qui ne s’est pas couverte d’or. Elle a certes décroché une médaille de bronze en super-G, mais sa 5e place en descente lui a laissé un goût amer : « Il n’y a aucune raison d’être triste, j’ai donné le meilleur de moi-même », a-t-elle insisté.
La championne olympique 2010 de descente revient de loin : deux opérations au genou droit, vingt mois de convalescence et de rééducation, mais elle avait fait forte impression en Coupe du monde avec cinq victoires en neuf courses en décembre et janvier. Pire : les États-Unis sont en train de se découvrir une nouvelle coqueluche : Mikaela Shiffrin, double championne du monde 2013 et 2015, championne olympique 2014 et reine du slalom à seulement 19 ans.
> Aksel Lund Svindal et Bode Miller, retours retentissants
L’un et l’autre n’ont pas décroché de médaille, mais ils ont réussi des exploits d’ordre médical : Svindal a flirté avec le podium en descente (6e) et super-G (6e), alors qu’il avait été victime d’une rupture du tendon d’Achille gauche en octobre.
À 37 ans, Miller a été opéré d’une hernie discale en novembre : il est arrivé sur la Birds of Prey, l’une des pistes les plus difficiles du circuit, sans avoir disputé une seule course de l’hiver. Il a fait trembler les meilleurs spécialistes du super-G ; il était en tête avant une chute spectaculaire, durant laquelle il s’est entaillé profondément un mollet avec l’un de ses skis. Bilan, opération d’urgence, fin des Mondiaux-2015 et des adieux réussis pour ce phénomène du ski.
> Alexis Pinturault, la fièvre du bronze
Comme lors des JO-2014 de Sotchi (Russie), « Pintu » a terminé sur la 3e marche du podium du géant des Mondiaux-2015. Il était en bonne compagnie avec l’Américain Ted Ligety et l’Autrichien Marcel Hirscher. Malgré cette première médaille mondiale, le prodige de Courchevel avait un sentiment d’inachevé : « Je n’ai pas eu la sensation de me battre dans la 2e manche comme je l’aurais voulu, j’étais à plat physiquement », a-t-il expliqué.
Deux jours plus tôt, fiévreux, il avait passé la journée dans sa chambre d’hôtel. Son autre regret concerne le super-combiné, dont il était favori, « mais un concours de circonstances », à savoir une manche de slalom disputée sur une neige de plus en plus molle qui a complètement changé la donne, l’a privé d’une médaille.
AFP