Accueil | Sport national | Mondial : la France en apnée, mais c’est elle qui respire le mieux

Mondial : la France en apnée, mais c’est elle qui respire le mieux


"L'équipe de France est pétrie de talent et elle a les moyens de ses ambitions, qui est de gagner la Coupe du monde", estime Olivier Giroud. (photo AFP)

L’important, c’est l’étroit point… de passage vers les 8e de finale : l’équipe de France n’a pas particulièrement brillé à ses deux premiers matches au Mondial-2018 mais au moins les a-t-elle remportés, quand les autres sélections huppées se traînent.

L’important, c’est les six points empochés et une solidité défensive qui fait souvent l’apanage des équipes qui vont au bout. « La France confirme dès le départ qu’elle est une grande candidate à la Coupe du monde. Solide, pragmatique, gagnante », a résumé l’ex-attaquant italien Alessandro Del Piero sur Twitter. Au-delà des résultats, la presse française a aussi souligné certaines carences dans le jeu des Bleus, de la mollesse dans la domination devant l’Australie (2-1) à l’absence de maîtrise face au Pérou (1-0).

« Dans les poules, il y a les équipes qui se préparent pour aller au bout et qui ne sont pas forcément très bien physiquement au début de la compétition : l’idée est de gagner les deux premiers matches pour se qualifier pour les 8e, parce qu’après il y aura les quarts, les demies…. Et il y a les autres équipes, comme l’Australie, qui viennent à la Coupe du monde pour passer ce tour et qui commencent à fond », a relativisé l’entraîneur Franck Passi.

Alors la presse française, sévère, voire injuste ? « Bien sûr que vous êtes très exigeants avec nous, c’est une bonne chose, ça veut dire que l’équipe de France est pétrie de talent et qu’elle a les moyens de ses ambitions, qui est de gagner la Coupe du monde. On ne va pas se voir plus beaux qu’on est, on peut encore mieux faire, on va monter en puissance mais ce match-là est très encourageant », a répliqué Olivier Giroud aux journalistes vendredi.

Et puis, le parcours français prend aussi une certaine épaisseur au regard de ce qui se passe ailleurs en Russie. « On a vu durant cette Coupe du monde que, même pour certaines grandes nations, c’était difficile de gagner deux matches, nous on l’a fait », a souligné le milieu Steven N’Zonzi devant la presse vendredi. « Vous avez vu, il y a de très grandes nations qui n’ont gagné qu’un seul match. On parle, on parle… mais pour l’instant on est quand même dans le positif et il ne faut pas oublier ça », avait assené Paul Pogba dès jeudi soir.

« C’est compliqué pour tout le monde »

La soirée avalisait ô combien les dires de la « Pioche », avec la déconfiture de l’Argentine de Lionel Messi dans la foulée : les finalistes de l’édition 2014 se sont fait balkaniser 3-0 par la Croatie, après avoir été refroidis par l’Islande (1-1). L’Argentine ne faisait pas vraiment partie des grands favoris en Russie, plutôt classée dans le deuxième rideau en compagnie de la France. Mais, à l’étage supérieur, ça coince également, pour l’Allemagne, le Brésil voire l’Espagne.

Les Allemands champions du monde, au premier chef, sont tombés de haut d’entrée de jeu, face au Mexique (0-1), et leur sélectionneur Joachim Löw essuie sa plus grosse tempête depuis sa prise de fonctions en 2006. Les Brésiliens de Tite ont connu un faux départ en concédant le nul à la Suisse (1-1). Et Neymar, titularisé, a moins fait parler ses pieds que de sa choucroute capillaire. L’Espagne au jeu si léché s’est heurtée au Portugal de Cristiano Ronaldo en ouverture (3-3). La Roja, comme les champions d’Europe portugais, sont plutôt bien partis mais pas encore qualifiés après leur deuxième match, un petit 1-0 contre l’Iran et le Maroc.

« J’ai vu l’Espagne contre l’Iran, elle a passé les dix dernières minutes à défendre. Si vous voulez qu’on domine tous nos adversaires et qu’on gagne 5-0, il ne faut pas venir à une Coupe du monde, pas celle-là, parce que c’est compliqué pour tout le monde », a contre-attaqué Didier Deschamps en réponse à une question sur les difficultés de son équipe éprouvées face aux Péruviens, notamment en seconde période.

Le Quotidien/AFP