Dominée comme jamais par la Belgique inspirée par l’audace de sa génération triomphante (2-1), vendredi, la Seleção de Neymar se retrouve éjectée du Mondial-2018.
Pour le Brésil, si sérieux depuis le début de la compétition et si solide depuis la prise en main de Tite en 2016, c’est une immense désillusion. Grandissime favorite du Mondial-2018, la Seleção a finalement connu le même destin que l’Allemagne tenante du titre ou l’Espagne, éliminées bien avant le dernier carré.
Pis, quatre ans après le fiasco de «sa» Coupe du monde et le fameux 7-1 encaissé contre la Mannschaft en demi-finale, les coéquipiers de Thiago Silva n’ont pas été en mesure de faire au moins aussi bien.
Et Neymar dans tout ça ? Globalement inoffensif ! À l’image de cette intervention autoritaire de Witsel à l’entrée de la surface (43e), la superstar auriverde n’a pas résisté au combat physique imposé par les Belges, avant de sortir la tête de l’eau en fin de match. Sans résultat.
Lukaku/De Bruyne, en mode «joga bonito»
Et dire que c’est le Brésil qui aurait pu et dû ouvrir le score d’entrée de jeu… Sur un corner très bien dévié par Joao Miranda au premier poteau, Thiago Silva, un peu surpris, reprend tant bien que mal à un mètre du but, mais le ballon s’écrase finalement sur le poteau, alors que Courtois était complètement battu (7e) ! Bis repetita sur le corner suivant, c’est cette fois Paulinho, encore une fois complètement démarqué dans la surface, qui a manqué totalement sa reprise (10e).
La chance de la Seleção venait de passer, l’ambitieux dispositif en 3-4-3 de la Belgique peut se mettre en marche. Décidé à éviter de revivre les sueurs froides du huitièmes de finale renversant contre le Japon (3-2), le sélectionneur Roberto Martinez a certes maintenu son schéma de jeu, mais en le renforçant de la présence physique de Fellaini et Chadli au milieu.
Un choix payant juste avant le quart d’heure de jeu. De Bruyne, qui est monté d’un cran pour évoluer avec Lukaku et Hazard sur le front de l’attaque, parvient à éliminer quatre joueurs d’un coup en servant parfaitement Fellaini face aux buts.
Plus maladroit de ses pieds que de la tête, le géant belge parvient tout de même à provoquer le corner qui mènera au but (12e) : sur le coup de pied arrêté frappé par Hazard dans la foulée, Kompany est un peu court, mais le ballon est suffisamment dévié par l’épaule de Fernandinho pour tromper Alisson (13e, 1-0).
Bien décidée à faire très mal en contre grâce à ses joueurs de talent, la Belgique a réussi à faire le break à la demi-heure de jeu façon… «joga bonito» ! Après un incroyable slalom de Lukaku sur presque 50 mètres, De Bruyne est mis sur orbite à l’entrée de la surface pour fusiller Allison (31e, 2-0).
Première demie-finale depuis 1986
Sonnée par la tournure des événements, la Seleção a tenté de s’en sortir par des initiatives individuelles. Les Brésiliens ont également cherché à obtenir un penalty, par Neymar (53e) ou Gabriel Jesus (54e)… Refus catégorique de l’arbitre sans même faire appel à la vidéo. Et pourtant…
Le Brésil a malgré tout tenté pour revenir, et sur un centre de Coutinho, Renato Augusto, tout juste entré en jeu, a redonné espoir aux siens en marquant de la tête (2-1, 75e). Le milieu aurait même pu endosser le costume de sauveur quand Coutinho l’a encore servi parfaitement, mais son tir rasant est passé tout près du poteau droit de Courtois (81e). Puis Coutinho ratait une occasion nette, avant que Courtois ne détourne d’une claquette un tir de Neymar. Un arrêt décisif qui offre à la Belgique sa première demi-finale depuis 1986.