Au cœur de Moscou, à deux pas du Kremlin et de la Place Rouge, une grande horloge écarlate égraine le temps jusqu’au match d’ouverture. Rien à voir avec la quiétude habituelle des rues environnantes, arpentées par la foule bigarrée et chantante des fans venus pour la Coupe du monde.
A chaque seconde qui s’écoule, la fièvre monte et l’on croise de plus en plus de touristes venus pas seulement pour les dômes bariolés de la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux tous proches. On les reconnaît généralement à leur accoutrement. Drapeaux autour des épaules, chapeaux farfelus aux couleurs de leur pays ou, évidemment, maillot de l’équipe nationale en guise de t-shirt : les supporters envahissent petit à petit le centre-ville.
Si la Place Rouge elle-même est close et encombrée par des tribunes installées pour le concert des ténors Placido Domingo et Juan Diego Florez le 13 juin, tout autour évoluent des groupes venus de tous les continents. Ici, on voit des supporters péruviens chantant déjà la gloire de leur équipe qui a pris ses quartiers dimanche dans la capitale russe, là ce sont de jeunes Marocains qui se prennent en photo avec de jeunes femmes russes tout sourire de voir cette soudaine animation, bruyante mais bon enfant. Parfois le centre-ville reste encore d’un calme trompeur, mais la ferveur se déplace alors vers les camps de base et les centres d’entraînement des équipes qui ont presque toutes déjà rejoint la Russie.
L’entraînement de l’Argentine de Léo Messi, lundi, malgré l’éloignement de la capitale d’une cinquantaine de kilomètres, a attiré plusieurs centaines de spectateurs et presque viré à la cohue quand les fans ont tenté d’arracher un autographe à la star du Barça. Il n’y a pas qu’à Moscou : l’ambiance de fête a gagné d’autres villes. Pour celui du Brésil de Neymar, dans la chaleur de Sotchi, mardi, ce sont même 5 000 personnes qui étaient massées dans une tribune du petit stade Yug-Sport.
Australie et Islande chouchous du public
Mais il n’y en a pas que pour les favoris. Même les outsiders, voire les Petits Poucets intéressent. Des centaines de fans croates, remplis d’espoir ont ainsi assisté à l’entraînement public des coéquipiers de Luka Modric, Ivan Rakitic ou Mario Mandzukic, à Roshchino, dans la proche banlieue de Saint-Petersbourg. Le milieu de terrain du Real a même fait le bonheur d’un jeune supporter qui a pu échanger quelques passes avec son idole, tandis que d’autres s’arrachaient les ballons, drapeaux et écharpes lancés dans le public.
À Kazan, les Australiens, futurs adversaires des Français dans le groupe C, mais loin de figurer parmi les favoris ou les équipes les plus prestigieuses de la compétition, ont reçu le soutien de 3 500 spectateurs enthousiastes. La très grande majorité d’entre eux étaient d’ailleurs des habitants des environs qui ont profité d’un jour férié pour découvrir ces joueurs du bout du monde.
Autre grosse cote de la compétition, l’Islande, qui avait surpris et séduit lors de l’Euro en France il y a deux ans. Plusieurs centaines de curieux étaient venus dimanche voir les Vikings débarquer sur les bords de la Mer Noire. Mais partout, chez les supporters et comme chez les joueurs, l’impatience croît elle aussi et il tarde déjà à tous d’entrer dans la compétition. Vivement jeudi !
Le Quotidien/AFP