Matthieu Osch, qui a décroché brillamment sa qualification pour les JO de Pyeongchang dont la cérémonie d’ouverture se tiendra vendredi, s’est envolé mardi pour la Corée du Sud. Avant de partir, le skieur et toute la délégation étaient conviés à l’INS par le ministre des Sports qui avait réuni des représentants de toutes les instances qui ont travaillé pour ce résultat.
Aller aux JO, ça commence bien évidemment par un rêve. Ensuite, on se donne les moyens de faire en sorte que ça devienne un objectif. Et atteindre cet objectif n’est qu’un premier pas vers quelque chose d’encore plus grand.
C’est ce cheminement qu’a vécu Matthieu Osch, qui s’est envolé de Francfort, à destination de Pyeongchang, via Séoul. Plus d’une dizaine d’heures d’avion au cours desquelles il devait se reposer, terminer de regarder la série Prison Break et peut-être étudier quelques vidéos de ski de son entraîneur de père Gilles, qui fait évidemment partie de la délégation grand-ducale en Corée : «Pour chaque évènement olympique, comme le Festival olympique de la jeunesse européenne ou les Jeux olympiques de la jeunesse, je pars avec lui, on forme une bonne équipe», a expliqué celui qui s’entraîne depuis un an et demi du côté du lycée-études de Saalfelden, en Autriche.
Et qui, prévoyant, a emporté avec lui dans l’avion une de ses deux paires de chaussures de ski : «Même si le vol est direct et qu’il y a peu de risques de perdre un bagage, c’est plus prudent.»
En revanche, le reste du matériel, notamment ses huit ou neuf paires de skis, était en soute, en compagnie du matériel de l’équipe allemande : «C’est plus simple de se mettre en commun avec eux», explique Sven Klein, l’un des membres du COSL. Et c’est ce parcours un peu atypique qu’a tenu à mettre en avant Romain Schneider, le ministre des Sports, qui avait réuni autour de lui l’ensemble des personnes qui ont permis à Matthieu Osch de vivre son rêve olympique.
Un modèle à suivre pour la double carrière
Pour lui, tout a commencé au Sportlycée, qu’il a intégré en tant que volleyeur, avant que la passion des spatules ne s’impose. Là, il a notamment eu comme prof un certain Laurent Carnol : «Je cherchais un challenge intellectuel et je suis donc devenu chargé de cours avec notamment Matthieu comme élève», indique l’ancien nageur, désormais chargé d’une mission sur la double carrière par le tout récent LIHPS (Luxembourg Institute for High Performance in Sports).
Matthieu Osch avait besoin de progresser et évidemment ça passait forcément par une expérience à l’étranger. Après avoir rencontré Heinz Thews, le directeur technique du COSL à Lillehammer en 2016, et avoir longuement discuté avec ses parents mais également les représentants du Sportlycée, il s’est donc dirigé vers la solution autrichienne.
Laurent Carnol, qui a également pris la parole, a présenté à l’assistance une vidéo du responsable autrichien de la double carrière, avec qui la collaboration a également été très étroite. Avec le résultat que l’on sait : «Cela fait même pas deux ans qu’il a rejoint le lycée en Autriche et il est déjà qualifié pour les JO», se réjouit Laurent Carnol, qui explique également que 36 sportifs ont manifesté leur intérêt pour cette double carrière.
Du fait d’un agenda très chargé, Romain Schneider ne pourra être présent en Corée et il lui tenait à cœur d’organiser ce point presse afin de lui témoigner tout le soutien du gouvernement et lui souhaiter : «Bonne chance !» Par ces mots, il a fait écho à Raymond Konzemius, directeur du Sportlycée, Jean Leyder, président de la Fédération luxembourgeoise de ski, ou encore Daniel Dax, secrétaire général du COSL, qui ont également témoigné tout leur soutien au premier représentant du ski alpin luxembourgeois aux JO depuis un certain Marc Girardelli, en 1992.
«Ce sont ses premiers Jeux, mais certainement pas ses derniers. Il a déjà beaucoup progressé depuis qu’il est en Autriche, mais il peut encore énormément évoluer», prévient Jean-Louis Copus, qui sera le kiné du côté de Pyeongchang.
Même s’il sera le seul sportif luxembourgeois engagé en Corée, Matthieu Osch ne sera clairement pas seul. Toute une équipe est derrière lui !
Romain Haas