Maurizio Iorio, président de la plus puissante ligue de beach soccer au monde, était au Luxembourg ce week-end pour introniser officiellement le Luxembourg.
Des portraits de Maurizio Iorio (champion d’Italie 1983 avec la Roma d’Ancelotti ou Falcao et d’Europe 1991 avec l’Inter de Zenga, Brehme, Bergomi, Matthäus ou Klinsmann) trônaient partout à l’entrée du Loft, qui accueillait la conférence de presse de l’IBS (Italia Beach Soccer). Cadeau de la maison. L’équipe de foot plage grand-ducale, créée ex nihilo il y a neuf ans, jamais parvenue à intégrer les rangs de la FLF, y annonçait son intronisation officielle à la plus grande ligue privée de la planète, rejoignant plus d’une quarantaine de pays. «On est exotiques», souriait, samedi soir, Mikael Spezzacatena, alors que Iorio s’apprêtait à prendre la parole, ravi de sa nouvelle «acquisition».
Pourquoi le Luxembourg ? Comment cette équipe pas affiliée à sa fédération, qui a un besoin évident de subventions, vous a-t-elle séduite ?
Ils m’ont d’abord conquis par l’éducation et le professionnalisme des gens qui s’en occupent. Et surtout parce qu’ils possèdent une équipe excellente qui peut apporter beaucoup de satisfactions. Je les ai vus lors de quatre matches sur deux tournois différents et déjà en septembre dernier, j’aurais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour les faire entrer dans notre Ligue : ils sont bons !
Ils entrent en phase test ?
Non, non : définitivement ! Et ils compteront parmi les premiers informés de tous nos événements. Cette Ligue, ce n’est pas n’importe quoi, elle va dans le monde entier. Le slogan, c’est « là où il y a des plages, il y a du beach soccer ». En janvier-février, on est au Brésil. En mars-avril, en Asie : Kuala Lumpur, la Malaisie, le Japon… Puis en été, l’Europe. Chaque pays essaye d’avoir son propre tournoi.
Il faudra donc, à terme, une étape luxembourgeoise de l’IBS ?
Ce n’est pas une obligation. Mais j’espère que ma visite ici, où j’ai joué au foot plage il y a vingt ans, permettra d’y arriver. Il y a les moyens et l’idéal serait que cela se fasse en été. Je ne fixe pas de date. On verra quand cela peut être créé, mais oui, j’espère qu’il y aura une étape luxembourgeoise.
Cela veut dire que, pour l’installation d’un tournoi grand-ducal autant que pour les déplacements aux quatre coins du monde, vous faites confiance au Luxembourg pour assumer, financièrement parlant ?
Leur entrée dans cette Ligue va leur permettre de se faire connaître, de trouver des sponsors. Qu’ils aient les moyens, je l’espère bien ! Avec tout le respect que j’ai pour eux, nous avons au sien de l’IBS plus de quarante nations dont une dizaine d’Afrique avec le Togo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire… Alors je pense que financièrement, le Luxembourg devrait y arriver, non ? Ils n’ont peut-être pas le soutien de leur fédération, mais des entrepreneurs qui croient en une couverture audiovisuelle par Skysport et qui est, en Italie, la quatrième plus grosse audience de la chaîne, derrière le Calcio, la NBA et le tournoi des 6 nations, cela devrait aider.
Vous, vous pourriez investir pour les aider à se développer ?
Nous, on n’investit pas dans des terrains. Nous, ce qu’on offre, c’est le cadre, la création de cet événement mondial. Mais pour le premier tournoi en Égypte, en tout cas, on prendra en charge l’hébergement pour huit personnes. C’est pour les lancer. Ils n’auront que leur avion à payer.
À quoi cela ressemble-t-il ?
À des villages fermés, pendant trois jours à une semaine. Avec un millier de spectateurs en Égypte, 4 000 à 5 000 personnes en Italie, voire plus de 15 000 au Brésil. L’équipe luxembourgeoise est donc prévue du 18 au 25 juillet pour y affronter l’Italie, le Brésil et l’Égypte. Puis du 27 au 30 juillet en Italie, contre l’Italie, la Suisse, l’Albanie et l’Argentine. Ils vont y rencontrer plein d’anciens joueurs pros qui finissent comme ça. Des joueurs comme Edgar Davids, Romario, Rui Costa… ont joué au beach soccer !