Le défenseur Pit Simon côté Racing, l’attaquant Antonio Luisi côté Progrès. Interview croisée punchy avant la «finale» pour la quatrième place, dimanche. Avec une place européenne en jeu.
Dimanche sera jour de finale. Complètement largués au moment où la saison a repris, en février, le RFCU et le Progrès ont sorti une fin d’hiver et un printemps fous pour s’offrir un dernier match à 250 000 euros que les joueurs des deux équipes attendent avec impatience. Avec la certitude qu’ils le méritent plus que leur adversaire.
Vu cette saison durant laquelle le Progrès a composé avec énormément de blessés et le RFCU pris un paquet incroyable de points dans les toutes dernières minutes, qui a le plus de mérite d’en être arrivé là?
Antonio Luisi : Lequel a le plus de mérite? Mais ce sera celui qui gagne ce dernier match, non? On est deux équipes qui sortent de longues séries sans le moindre faux pas. On a connu une saison dure et on va tout jouer sur un match, en étant contents d’avoir encore tout en main.
Pit Simon : Oh moi, je ne pense qu’au RFCU. Les autres ne m’intéressent pas. Depuis quelque temps, on n’encaisse plus beaucoup de buts et cela nous permet d’avoir ce petit point d’avance qui nous permet d’espérer être encore devant à la fin, alors qui le mérite…
Jouer l’Europe, ça pourrait nous permettre, éventuellement, de recruter aussi un ou deux joueurs supplémentaires
Jouer l’Europe, ça changerait tout à votre saison?
P. S. : Il est temps d’être européen! Mais il faut le prouver ce week-end, faire le boulot sur le terrain.
A. L. : Ah mais oui, l’Europe, ça change tout! Rien que l’aspect financier! Et puis l’organisation de la préparation, la motivation des joueurs – et je ne parle pas de primes. Jouer l’Europe, ça pourrait nous permettre, éventuellement, de recruter aussi un ou deux joueurs supplémentaires.
Si vous n’êtes pas européen, où l’aurez-vous perdue, votre place?
A. L. : On l’aura perdue… contre Pétange, la Jeunesse, Differdange… quand on mène au score et qu’on se fait reprendre dans les derniers instants, sur des buts bêtes. Et puis de toute façon, on traîne encore notre début de saison catastrophique.
P. S. : Ah mais si on n’est pas européen, on le devra exclusivement à ce dernier match. Les deux équipes ont eu leur lot de chance et de malchance sur la saison. Le foot, c’est comme ça.
Vous vous décririez comme des équipes assez similaires pour ce qui est du côté pragmatique?
A. L. : Ah ben nous, on veut gagner et peu importe la manière et ces derniers temps, c’est la même chose pour les deux équipes. Sauf qu’eux, là, ils ont l’avantage de ne pas devoir gagner. Ils vont, tactiquement, pouvoir rester plus compacts. Et nous, on va devoir aller les chercher. Ça peut être un avantage… ou un désavantage.
P. S. : Il est possible, effectivement, qu’on soit un peu pareils de ce côté-là. On savait qu’on était capables d’enchaîner comme on le fait à l’heure actuelle, on ne comprenait juste pas pourquoi on n’y arrivait pas. Maintenant, on parvient à tuer les matches.
Si on avait gagné l’aller, il n’y aurait pas de finale
Le match aller (victoire 2-0 du Progrès) peut-il donner des clefs avant ce choc?
P. S. : Ah l’aller… Ça s’était passé bêtement. Ils ont ouvert le score sur ce penalty où on me siffle une main alors que l’attaquant (NDLR : Florik Shala) touche le ballon du bras en même temps que moi. Et après, derrière, il faut courir après le score… Avant cette rencontre, on se disait qu’une victoire nous remettrait dans la course à la 4e place et aussi que si eux nous battaient et prenaient trois points, ce serait chaud pour nous. Cette défaite nous avait fait du mal. Vous vous rendez compte? Si on avait gagné ce match, il n’y aurait pas de finale. Pas besoin. Mais on ne va pas refaire l’histoire.
A. L. : Moi, ce match, je l’avais vu depuis les tribunes, car j’étais encore blessé. On avait été bons, on ne leur avait pas laissé de chance. On va devoir refaire exactement le même match, mais en général, on répond souvent présents sur les gros matches.
Ryad Habbas compte 16 buts, Mana Dembélé 15. Lequel des deux attaquants finira avec le meilleur total, dimanche soir?
A. L. : (Il sourit) Ryad je pense, puisque le RFCU ne va pas marquer…
P. S. : Ce n’est pas important. Demandez à Mana, il sera bien plus content de terminer 4e et européen que de passer devant Habbas au classement des buteurs. Et puis il y a Mabella aussi! Au Racing, on est vraiment tous en très bonne forme!
Le RFCU s’élancera avec un point d’avance. Favori, donc?
A. L. : Vous savez, le nombre de points qui nous séparaient, ça nous intéressait beaucoup plus il y a trois ou quatre journées. Maintenant, on s’en moque un peu parce que les données sont simples. Les battre, on sait faire, alors on est confiants.
P. S. : Un avantage? Oui, quand même. Mais on ne jouera pas le nul. On veut finir sur une victoire! Avec tous ces entraînements, tous ces efforts consentis, on y a droit… Bon après, c’est vrai, eux aussi ils en ont fait, des entraînements…
Entretiens avec Julien Mollereau