Après sa victoire à Hostert, la Jeunesse est-elle repartie sur une bonne dynamique? Le discours du nouveau coach a, en tout cas, fait du bien. De là à gagner samedi un premier match à domicile en 2019 ?
Présent depuis près de trois saisons à Esch, le latéral français Manu Lapierre (25 ans) a paraphé un nouveau bail portant sur la même durée à la Frontière. Il connaît donc bien ce club et a envie de le voir briller dans le futur. L’homme idéal en somme pour analyser les évènements de ces derniers jours.
Quelle est l’importance du but de la victoire inscrit dans les arrêts de jeu par Ricky Delgado dimanche à Hostert (2-3) ?
C’est la première fois qu’on l’emporte ainsi dans les dernières secondes cette saison. Il a donc fait énormément de bien en termes de confiance. Sur le plan comptable avec les trois points aussi. Il a récompensé l’envie, la motivation qui était la nôtre. Il nous sauve également parce que si on a globalement maîtrisé cette rencontre, on avait connu un trou d’air pendant un quart d’heure – 20 minutes en deuxième période. On n’a rien lâché.
Et ce qui s’est passé en fin de match ce week-end ne serait pas arrivé voici une semaine ou deux. Pas parce qu’on ne voulait pas, mais car on n’y croyait pas assez à ce moment-là pour y parvenir. Ici, on avait faim ! Il suffisait de voir les réservistes haranguer sur le banc de touche les titulaires dans les dernières minutes pour comprendre qu’on avait cette fois les 5% supplémentaires qui nous faisaient défaut avant et qui, cette fois, ont permis d’aller chercher la victoire.
Et cette différence n’est due qu’au changement d’entraîneur survenu la semaine dernière, avec l’arrivée de Sébastien Grandjean sur le banc ?
Le discours du nouveau coach y est pour beaucoup. Même si on ne fera les comptes qu’en fin de championnat. Il a été simple, clair, net et précis. Motivant et boostant. L’entraîneur n’a pas cherché 10 ans ce qu’il allait dire. Il est revenu aux basiques, à des principes qu’on avait peut-être tendance à négliger ces derniers temps. Cette causerie est arrivée à point nommé, même si je ne veux pas jeter la pierre au passé en disant ça… Mais il a fait en sorte qu’il y ait une réelle volonté de se reprendre après les 5 petits points que nous avions glanés jusque-là depuis l’entame de cette année 2019.
Le constat que vous faites est quand même dur pour Marc Thomé, le prédécesseur de Sébastien Grandjean…
C’est dur, oui. Il a avait toutes les cartes en main et a donc sa part dans cet échec. Mais il n’est pas le seul fautif. On est 25 joueurs dans le groupe, 25 adultes. Et on est tous fautifs. On s’est tous tiré une balle dans le pied. Mais tout le monde sait qu’en foot, dans ces cas-là, c’est toujours l’entraîneur qui trinque. Il fallait que quelqu’un d’autre arrive… Et après cette saison, il faudra analyser les choses, voir où on a péché et surtout comment corriger ça à l’avenir.
Samedi, vous accueillez un Pétange qui cale un peu après un très bon début d’année dans votre stade de la Frontière. Alors que vous restez sur quatre défaites chez vous…
C’est affolant cette série de revers à la maison. Les rendez-vous face à Mondorf (1-2) et Strassen (1-2) me restent vraiment en travers de la gorge. Samedi, il faut reprendre la Frontière ! Si on ne gagne pas, on aura déjà oublié la victoire à Hostert et le but de Ricky. On le sait, le plus dur, c’est toujours de confirmer. Cela va être un match d’hommes difficile à remporter. Mais on est ambitieux et on a envie. Cela risque d’être une belle partie.
Car malgré votre deuxième tour catastrophique, vous êtes toujours troisième et la possibilité d’être européens est toujours bien présente…
C’est peut-être ça le plus fou. Les équipes du haut de tableau ont du mal, à l’exception d’un Dudelange qui, comme prévu, va être dur à aller chercher. Et les « petits », meilleurs qu’on pouvait l’imaginer. Mieux préparés peut-être aussi. L’une des forces de notre groupe, c’est son caractère uni. Et ça va au-delà du foot. On mange souvent ensemble, on sort ensemble. Et là, on a vraiment envie d’aller chercher cette place européenne. On y croit. C’est d’ailleurs pour ça qu’on est un certain nombre à avoir prolongé ici.
Entretien avec Julien Carette