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Mandy Minella : « Je prendrai le risque d’aggraver ma blessure »


"Avec mon succès à Bol, j'ai complètement changé d'état d'esprit en quelques jours", glisse Mandy. (Photo : Julien Garroy)

Les qualifications féminines commencent aujourd’hui sur le gazon anglais. Avec une Mandy Minella amoindrie, mais qui tient à s’aligner.

Comme nous vous l’annoncions lundi, la numéro 1 luxembourgeoise souffre d’une déchirure au biceps. Mais elle compte quand même s’aligner sur le gazon londonien.

Comment se porte votre blessure ?

Mandy Minella : Pour une telle déchirure (1,6 cm), les médecins préconisent trois semaines d’arrêt. Mais vu qu’on est en période de Grand Chelem, je veux jouer. Après mon élimination voici dix jours à Majorque, je n’ai pas touché une balle de la semaine, jusqu’à samedi où je me suis testée. Et cela avait l’air de tenir. Je jouerai donc à Wimbledon, quitte à aggraver ma blessure.

Celle-ci ne vous gêne pas de trop pour servir ?

Ça va de ce côté-là. C’est plus problématique quand je dois aller chercher loin la balle en coup droit…

Le gazon est une surface où vous n’avez jamais réellement réussi à briller. Comment s’est passée la transition entre la terre battue et l’herbe ?

Je n’ai jamais obtenu de grands résultats, en effet. Je crois d’ailleurs avoir remporté mon premier match officiel en simple sur herbe… en 2015 (sourire). C’est sans doute la surface que j’aime le moins. Mon jeu ne convient pas tout à fait, même si j’y trouve quand même du plaisir.

Le tournoi de Majorque fut plutôt une bonne surprise pour moi. Je me suis sentie bien dès les premiers échanges et j’ai réalisé deux gros matches dans les deux premiers tours de qualifications (contre l’Australienne Jessica Moore et l’Américaine Jennifer Brady), avant de tomber sur une fille très forte, la Roumaine Sorana Cirstea (WTA 97). Ce n’est pas pour rien si elle a longtemps évolué dans le top 30 mondial. En terre espagnole, elle s’est hissée jusqu’en quarts de finale, après être sortie des qualifs.

Cela n’a pas été trop compliqué de se replonger dans les matches du circuit après votre victoire au tournoi à Bol en Croatie, début juin ?

Pas trop, non. Au contraire même, cela m’a remotivé pour continuer à jouer.

Vous aviez connu un coup de blues ?

Vous savez, quand ça ne marche pas, c’est dur moralement. J’affichais un très bon niveau à l’entraînement ou en matches de Fed Cup, mais je n’arrivais pas à réussir la même chose en tournoi. Du coup, je manquais de confiance.

Et puis, là, en une semaine, j’ai complètement changé d’état d’esprit. Mentalement, ce fut très rafraîchissant.

On peut parler de déclic ?

Oui, cela m’a vraiment fait un bien fou. Après les quelques jours de repos qui avaient suivi mon succès à Bol, j’ai affiché plus de sérénité et de calme aux Baléares.

Grâce aux points récoltés en Croatie, vous êtes tête de série lors des qualifs de Wimbledon. Vous avez hérité au premier tour d’une autre Roumaine, Ana Bogdan (23 ans, WTA 141, qui a été éliminée au 1er tour à Majorque après être sortie des qualifications)…

Oui, je ne la connais pas. Je ne l’ai jamais affrontée. Maintenant, j’espère que mon corps (et surtout mon biceps) va tenir.

Entretien avec Julien Carette