La prolongation des restrictions jusqu’au 15 janvier, risquent de décaler la reprise de la BGL Ligue d’un bon mois au moins. Pour finir normalement, cela semble déjà sans espoir.
La saison 2020/2021 de football marchait déjà sur un fil, là, elle est tombée pour de bon. En annonçant la prolongation des restrictions liées à la lutte contre la pandémie, le gouvernement a fixé une date d’ores et déjà incompatible avec le calendrier que la fédération avait arrêté. La BGL Ligue devait reprendre le 10 janvier, multiplier les semaines anglaises, espérer que les conditions météo soient exceptionnellement clémentes et même peut-être envisager de demander une petite rallonge à l’UEFA pour déborder sur le mois de juin. Depuis mercredi après-midi, on sait que dans le meilleur des cas, les clubs ne seront autorisés à… se réentraîner au complet que cinq jours plus tard, le 15 janvier. Pas besoin de pousser le raisonnement très loin pour comprendre qu’il est inenvisageable de remettre tout le monde au boulot avant, au mieux, début février. Et encore, en étant très optimiste et en méconnaissant les règles les plus élémentaires de préparation physique.
La Ligue a déjà des options B et C
La FLF, secouée par l’annonce, va se réunir en urgence aujourd’hui. Il lui faut, de nouveau, trouver une solution miracle là où il n’y en a pas, trouver un scénario convenable en sachant qu’il sera sans doute déjà dépassé dans deux semaines. Joël Wolff, son secrétaire national, a annoncé mercredi qu’un communiqué sur la question paraîtrait vraisemblablement d’ici à la fin de la semaine.
Ce scénario du pire, les clubs s’y préparent de longue date. Au sein de la LFL, on s’arrache autant les cheveux qu’à Mondercange. La Ligue aurait dû être en mesure de se positionner officiellement dès aujourd’hui, elle aussi, mais les présidents des clubs de l’élite, anticipant les annonces de Xavier Bettel, ont tenu à repousser leur réunion, qui n’aura finalement lieu que la semaine prochaine. «Tout le monde peut faire le calcul, a constaté Alain Gross, secrétaire de la Ligue. Il n’y a pas de solution. Il y a encore des matches reportés, la Coupe, la météo, la sélection nationale, plein de joueurs étrangers qui vont peut-être même commencer à avoir des soucis pour franchir la frontière… Et on ne pourra pas se réentraîner au mieux avant le 15 janvier. Nous avons donc déjà réfléchi, ces derniers temps, à plusieurs hypothèses.»
Les clubs n’en font d’autant pas mystère que la situation est désormais franchement désespérée pour le seul sport collectif dont la participation aux Coupes d’Europe revêt un intérêt financier et de représentation vraiment marqué. Entre la mise en place d’un système de play-offs et même l’annulation de la phase aller pour ne jouer que la phase retour, il y en a pour tous les goûts. «Certains vont bondir en entendant ça, sourit Alain Gross. Il y aura des grincements de dents mais on sait d’avance qu’on ne trouvera pas de consensus même parmi nous.» Comme depuis mars 2019, personne n’aimerait être dans la peau de Paul Philipp, qui va devoir imaginer un nouveau scénario de sortie de crise. Un de plus.
Julien Mollereau