Strassen est revenu dans la nuit de samedi à dimanche, épuisé par un nouveau voyage galère, un an après Helsinki. Il va falloir commencer à en tirer les conséquences.
Les nerfs ont lâché, après minuit, quand une partie de l’effectif (douze joueurs, passés par Munich ou Amsterdam) est montée dans le bus, à l’aéroport de Francfort, en direction du Grand-Duché pour trois nouvelles heures de route, alors qu’une autre partie (celle passée par Vienne et celle passée par Londres), était déjà rentrée au pays un peu plus tôt. Koray Özcan, survolté, a chambré quand a commencé la distribution de sandwichs trop denses à son goût («Mais c’est des sandwichs ou des matraques?»), suscitant un fou rire général qui aura eu un grand mérite : parachever l’œuvre d’union sacrée occasionnée par ce voyage retour interminable. Un de plus après celui d’Helsinki la saison passée.
S’il fallait essayer de trouver du positif à l’annulation (pour cause de manifestation écologiste) du vol retour de vendredi à Édimbourg, qui a forcé à passer une nuit supplémentaire en terre écossaise dans des conditions pas évidentes, c’est bien ça : le mental y a gagné ce que la physique y a perdu. Mais c’est ce dernier aspect que Stefano Bensi a fatalement retenu au moment de rallier Strassen, près de 30 heures après le coup de sifflet final du match à Dundee (1-0) : «Ce voyage, il risque de me coûter des joueurs pour le retour. Pour la récupération, c’est une réelle catastrophe. Certains qui n’ont pas joué n’ont rien fait depuis jeudi. Ceux qui ont joué n’ont pas pu faire de décrassage. On a dû annuler notre amical prévu (NDLR : contre Feulen). On rentre à 4 h du matin le dimanche et le lundi, tous les gars vont aller au boulot! On va avoir du mal pour le retour. Notre pourcentage de chances de passer est beaucoup moins élevé qu’au coup de sifflet final. On ne s’est clairement pas mis dans les meilleures conditions».
Je suis parti, j’avais 31 ans, je reviens et j’en ai 38
C’est-à-dire que quand des garçons qui doivent se soucier de diététique doivent se rabattre sur des pizzas pour ne pas crever de faim en soirée, quand ils passent leur temps à piétiner dans des hôtels ou des aéroports plutôt que sous les mains de leurs physios, quand le stress de rater une correspondance (quinze minutes entre l’avion retardé d’Édimbourg et celui de Francfort, à Munich) s’invite et supplante l’imminence d’un match qui vaut plusieurs centaines de milliers d’euros, le boulot n’est pas fait.
Et cela renvoie l’UNA à son apprentissage du très haut niveau. Ses dirigeants surtout. À 80 000 euros le charter, l’investissement en aurait valu la chandelle, en cette fin juillet. Une qualification amortirait largement l’investissement, qui aurait permis de préparer le retour dans des conditions optimales. C’est en creux ce que réclame Stefano Bensi pour une éventuelle campagne 2026/2027. Les joueurs, eux, fustigeaient des économies de bout de chandelle qui pourraient avoir des conséquences. «Je suis parti, j’avais 31 ans, je reviens et j’en ai 38», plaisantait même le pourtant très au point physiquement Matheus. Quand on vit un nouveau cauchemar, on comprend d’autant mieux que celui de Finlande n’avait rien coûté, mais que celui d’Écosse pourrait faire très mal.