À l’avant-veille de l’annonce de son groupe, Luc Holtz laisse un vibrant appel… sanitaire à ses joueurs.
Le sélectionneur prépare un mois de novembre crucial. Entre la réception en amicale de la fringante Autriche de David Alaba et deux matches pour conquérir la première place de groupe en Ligue des nations, il a énormément de sujets d’inquiétude. Et bien évidemment, le coronavirus est la base de toute chose.
Commençons par la base en cette période si troublée : êtes-vous sûr de pouvoir jouer ces trois matches de la mi-novembre ?
Luc Holtz : D’après ce que je sais, oui. Le monde pro, lui, continue à jouer. L’UEFA, aussi, tient à jouer et peu importe les confinements. Nous, de notre côté, on fera exactement comme d’habitude. On ne peut pas faire davantage de toute façon. En une dizaine de jours en commun, on est testés environ cinq fois.
La fermeture du championnat de DN, qu’en pensez-vous ?
On dit souvent que le calendrier de la BGL Ligue est conçu en fonction de la sélection nationale ? Eh bien là, pour nous, cet arrêt est très négatif pour moi. Alors après, je veux bien comprendre que des mesures sanitaires s’imposent , mais je veux aussi dire que nous, de notre côté, on est beaucoup testés et que sur le terrain, il n’y aura que des négatifs. Impossible de se contaminer. Alors qu’en DN, oui, effectivement, tout le monde n’est pas testé.
Comment comptez-vous gérer les internationaux de BGL Ligue (Malget, Skenderovic, Muratovic, Bensi, Schon, Kips…), privés de matches depuis le 21 octobre ?
On est en contact avec eux. Ils ont reçu leur programme de la part de leur club, mais nous, on leur donne un petit supplément. Puisqu’il n’y a pas de matches amicaux possibles, on leur propose des exercices à très haute intensité pour faire un peu comme s’ils avaient un match. Lors de la semaine internationale, ils ne seront peut-être pas à 100 % au niveau technico-tactique, mais essayons de faire en sorte qu’ils soient à peu près bien au niveau physique.
Klopp a dit que les joueurs sont contaminés en sélection. C’est du grand blabla
L’avantage, c’est que vous n’avez finalement plus trop d’internationaux issus des clubs de DN.
Heureusement qu’on n’est pas il y a cinq ans, sinon on n’avait plus qu’à fermer boutique. Parce que là, après le Monténégro, ils ont fait quoi? Un match de Coupe et un de championnat. C’est beaucoup trop peu pour être compétitif. Mais par la force des choses, certains joueurs évoluant au Luxembourg devront être appelés en sélection, même si tous ceux qui évoluent dans le monde pro seront repris.
Quelles nouvelles de vos joueurs positifs au Covid, à l’étranger? Et de ceux du Grand-Duché ?
Enes (Mahmutovic) a rejoué. Tim (Hall) a fini sa quarantaine et va nettement mieux. Il va bientôt pouvoir reprendre du service. Tim Kips aussi. Edvin Muratovic, lui, il a eu un peu de fièvre pendant deux jours. Cela fait une bonne semaine qu’il a été testé positif. Dans quel état est-ce qu’on le récupérera, ça… Franchement, on voit jour après jour. Mais j’ai passé le message à absolument tous les internationaux : faites très attention! Ne soyez pas contaminés, pas maintenant, ou sinon c’est mort. Aujourd’hui, pour nous, c’est ça le plus important : ne pas avoir de contaminé.
Les pays reconfinent un peu partout et imposent de nouvelles mesures. Avez-vous, comme ces derniers mois, de nouveaux soucis pour vous assurer que tous vos joueurs pourront rejoindre le groupe sans encombre ?
À cette date, personne ne nous a encore embêtés. Tous les pays sont dans le même bateau et je n’ai pas d’infos à ce sujet. Même si je viens de lire que Jürgen Klopp a dit que les joueurs sont contaminés en sélection. C’est du grand blabla, du n’importe quoi. Plus testés que nous, ça n’existe pas. Il faudrait qu’il m’explique.
Entretien avec Julien Mollereau