Les deux grands financiers luxembourgeois du sport sont sous les feux des projecteurs avec leurs clubs «étrangers» respectifs : Bordeaux et Virton.
Au bout d’une période d’environ cinq ans remplie de pas mal de péripéties, de montée, de descente, de batailles judiciaires dont beaucoup ne sont pas encore finies, Flavio Becca a fait ce qu’il avait dit : rendre le club de Virton à un propriétaire qui permette d’assurer la pérennité du club. Depuis quelques jours, l’Excelsior est, donc, la propriété de l’international français N’Golo Kanté.
L’ancien joueur de Chelsea va toucher 300 millions d’euros sur trois saisons dans son nouveau club (saoudien) d’Al-Ittihad mais l’on ne sait pas encore pour quelle somme il vient de racheter l’entité gaumaise, dont il entend faire l’une des trois académies de son projet permettant de faciliter l’arrivée des joueurs africains sur le continent.
Tout juste un communiqué a-t-il indiqué que Flavio Becca «laisse un club en bonne santé financière, délesté de toute dette», puisqu’il a garanti au repreneur qu’il réglerait lui-même les factures encore en cours. Condition sine qua none pour boucler définitivement ce chapitre «étranger» de ses belles aventures internationales, qui ont également conduit le patron du Swift du côté de Kaiserslautern.
Reste que si l’on ne sait pas quelle somme N’Golo Kanté a déboursé pour verrouiller l’opération, il en est une autre qui a refait son apparition par la grâce de cette vente : les 15 millions d’euros que sa société, Promobe, réclame à l’Union belge pour les longs errements ayant conduit à plusieurs refus successifs en vue de l’obtention de la licence, des rebondissements qui auront plombé tout son mandat. Et un dossier dont continuera de s’occuper Becca en personne.
Toujours un litige à 5 millions d’euros entre eux?
Sachant qu’il en reste un, toujours dans les cartons : les 5 millions qu’il avait réclamés au Mouscron de… Gérard Lopez, coupable à ses yeux d’avoir faussé le championnat de D1/B, en 2021/2022, par une mauvaise gouvernance financière : Mouscron, selon Virton, avait biaisé l’idée de saine concurrence en instaurant des salaires pour monter une équipe performante mais n’avait pas pu les honorer. Bref, Flavio Becca espère rentrer dans ses frais ces prochaines semaines, mois ou années.
Et Gérard Lopez? Lui n’est pas vendeur, au contraire. Il vient d’ailleurs d’annoncer, vendredi, avoir refusé les offres de deux clubs anglais (dont Chelsea, finalement parti reprendre Strasbourg?) pour ses Girondins de Bordeaux. Avec cette phrase sans ambiguïté, prononcée au micro de nos confrères de Radio France Gironde :
«Le problème c’est qu’aujourd’hui, j’aurais accepté les offres, j’aurais gagné de l’argent et je serais parti. Donc à partir de là j’aurais fait une bonne opération financière mais émotionnellement j’aurais fait une mauvaise opération parce que je n’ai pas envie de partir. Aujourd’hui, pour qu’un partenaire vienne, il n’y a pas d’ego, c’est plus l’envie de réussir, d’aider, etc… aujourd’hui pour qu’un partenaire vienne, à priori il faudrait que ça soit avec moi et pas sans moi.»
Impossible alors qu’il vient justement d’apporter des garanties devant la DNCG, le gendarme financier du football français, se portant garant de la continuation de l’activité via un prêt d’actionnaire à hauteur de 40 millions d’euros (dont 13, provisionnés en vue du conflit qui l’oppose à son ancien coach, le Bosnien Vladimir Petkovic, qui réclame cette somme colossale). Cet argent, Bordeaux devra le lui rembourser petit à petit.
Lopez pèse 3,65 milliards d’euros selon L’Équipe
Mais le patron de l’équipe de Ligue 2, passée tout près de la remontée en L1, attend aussi un mieux-être financier. Déjà, la réduction de la masse salariale de l’équipe de 11 à 8 millions d’euros devrait faire atteindre au club un plus bas quasiment historique à en croire les suiveurs du club.
Et Lopez espère vendre, sur son mercato estival, pour 20 à 25 millions d’euros de joueurs. Il touchera en outre un peu plus de 7 millions au titre des 50 % du montant du transfert que Nantes avait obtenu de la part de Cardiff pour l’opération concernant… Emiliano Sala, l’attaquant décédé tragiquement dans un accident d’avion, dans la Manche, en 2019.
Les nouvelles ne sont donc pas toutes mauvaises pour un homme dont la fortune est estimée par le quotidien L’Équipe à 3,65 milliards d’euros. Invérifiable cependant. Lopez n’apparaissant d’ailleurs pas dans les habituels classements du genre, tels ceux de Forbes ou Bloomberg. Qu’importe, cela parle gros sous, ces derniers temps, autour des investisseurs luxembourgeois du football.