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Lis Fautsch a décroché son billet pour les Jeux européens


La meilleure tireuse luxembourgeoise, qui avait échoué de très peu pour se qualifier directement, a dû passer par un tournoi en Hongrie, où elle a su garder ses nerfs.

Finale Coupe de Luxembourg

« J’étais un peu nerveuse car je voulais vraiment me qualifier » (Photo : Julien Garroy)

> Dans quel état d’esprit avez-vous abordé ce tournoi qualificatif ?

Lis Fautsch : J’étais un peu frustrée car j’avais raté la qualification directe de très peu. Il y avait cinq équipes et huit tireuses individuelles qui se qualifiaient directement avec le ranking mondial et la huitième était classée 135e au moment de la prise en compte du classement. J’étais 136e. On avait le même nombre de points mais elle avait gagné un tournoi satellite l’année dernière si bien qu’elle avait marqué 4 points sur un tournoi et moi seulement 3. Et comme ce sont seulement les meilleurs résultats qui sont pris en compte, ça a tourné en sa faveur. Mais c’était très juste. Donc, je me suis retrouvé à Budapest avec un objectif : décrocher le billet pour Bakou.

> Que fallait-il faire pour obtenir sa qualification ?

Nous étions 18, il y avait d’abord 3 poules de 6 et il y avait quatre billets pour Bakou. En poule, je perds mon premier combat 4-5. Je n’avais pas trop confiance en moi. Mais je n’ai pas lâché. C’est là qu’on remarque que j’ai fait des progrès ces dernières années et que je suis professionnelle. J’ai réussi à me reprendre pour aborder le tableau de 16 avec la 11e place à l’indice. J’ai discuté avec mon maître d’armes Istvan Javor, il m’a dit qu’il ne servait à rien de se cacher et qu’il fallait prendre des risques. Être courageuse et aller chercher les touches. Je savais que sur 15 touches, je serais plus forte.

> Et c’est ce qui s’est passé ?

Oui. Au premier tour, je tombe contre la Slovène Jeza et je gagne tranquillement sur le score de 15-6. Il restait ensuite un combat à gagner pour aller à Bakou. C’était face à la Biélorusse Khlystunova, qui m’avait battue 4-5 en poules. Je la connais un peu car elle est parfois en stage à Heidenheim (NDLR : où Lis Fautsch s’entraîne). Quand elle était cadette, elle a gagné beaucoup de tournois, maintenant elle est junior et fait toujours partie des tops. Mais j’ai plus d’expérience et je comptais bien en profiter. J’ai mis la première touche et ça m’a permis de gérer le match jusqu’à la fin. J’étais presque toujours en avance de deux touches mais à 12-10, j’ai fait une bêtise, qui lui a permis de revenir à 12-11. Mais à ce moment-là, j’étais tellement sûre de mes actions que j’avais confiance en mes capacités. On arrive à 14-13, je lance encore une attaque et je touche mais l’arbitre ne le compte pas car j’étais sortie de la piste. Ce n’était pas grave, ça donnait encore plus de tension mais je savais que je devais être plus patiente. Il fallait attendre le bon moment et, quand elle mettrait la pression, lancer un coup droit. Et au pire, ce serait une double. Et c’est exactement ce qui s’est passé.

> Quelle a été votre réaction ?

J’ai crié comme une folle. Il faut dire qu’avant le début de la compétition, j’étais un peu nerveuse car je voulais vraiment me qualifier. Et montrer que je fais partie des meilleures épéistes en Europe. Et là, je suis super- contente car j’ai montré que j’étais capable de résister à la pression. J’espère maintenant pouvoir me servir de ces émotions positives sur les prochaines Coupes du monde.

> Vous êtes donc qualifiée pour Bakou. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Pour moi, les Jeux européens sont l’étape avant les JO. Même si ma préparation sera axée sur les championnats du monde, c’est un très grand honneur de représenter le Luxembourg à cette première édition des Jeux européens.

> Pour Rio, c’est le même principe ?

Oui, à la seule différence qu’il n’y aura qu’un seul billet…

> Quel est votre programme maintenant?

Je n’ai pas de tournoi pendant cinq semaines; le prochain, ce sera à Barcelone, le 22 janvier. Mais ça ne veut pas dire repos pour autant. Je peux certes passer les fêtes de fin d’année avec la famille mais j’ai tout un plan de musculation, d’athlétisme et de condition physique à suivre dans les prochaines semaines. Et en janvier, je reprends direct avec l’entraînement d’escrime.

De notre journaliste Romain Haas