Marvin Martins a vécu un match fort en émotion, dimanche, avec une équipe de Casa Pia où il se sent comme un poisson dans l’eau.
On en parle sans doute un peu moins que de certains autres Roud Léiwen expatriés ailleurs en Europe, mais Marvin Martins s’épanouit à Casa Pia. Un club de D2 portugaise qui pourrait avoir, à terme, des ambitions de D1. Sous l’impulsion d’investisseurs américains.
Le match de dimanche
«On revient à 2-3 à la 90e et à 3-3 à la 95e»Dans le 3-5-2 aligné par son entraîneur, Marvin Martins a couvert, hier, tout le flanc droit. Le petit début de contracture qui l’avait obligé à faire l’impasse sur le match du week-end précédent était donc oublié. Il a retrouvé sa place dans le onze. Mais cela n’a pas empêché son équipe d’être menée assez rapidement par Penafiel dans un match entre équipes du ventre mou de la D2 portugaise. C’était même 0-3 après une demi-heure. «Trois buts sur autant de phases arrêtées. Alors que cette équipe n’était pas très dangereuse dans le jeu. Mais elle pouvait compter sur un certain Bruno Cesar», pestait Marvin Martins. Un Bruno Cesar qui n’a que 28 ans mais un CV énorme pour ce niveau : international brésilien (4 sélections), Benfica, Sporting, Vasco da Gama…«On est parvenus à recoller à 1-3 avant la pause, un but très important», continue l’arrière droit de 25 ans. Car en deuxième période, Casa Pia a tout donné pour revenir. Ce qu’il a réussi … dans les arrêts de jeu. «On fait 2-3 à la 90e et 3-3 à la 95e ! On a montré qu’on avait une super mentalité. Une physionomie de match comme ça, c’est un peu comme une victoire. Même si, sans les phases arrêtées adverses, on doit toujours remporter ce match. En tout cas, ça donne confiance.»
Casa pia : «un tremplin pour aller plus haut»
Marvin Martins a donc posé ses valises à Lisbonne à la rentrée. «Une grande ville mais avec le virus, on fait attention. On ne sort pas énormément.» Mais il s’y sent bien. Il faut dire qu’il y possède de la famille. «Mes parents sont cap-verdiens et ils sont arrivés directement au Luxembourg sans passer par le Portugal. Mais j’y ai des oncles, des cousins… Je suis un peu comme à la maison ici.»Dans le club de Casa Pia aussi apparemment. «J’avoue qu’au début, j’étais un peu pessimiste. Mais le club a montré qu’il me voulait vraiment. Le coach m’a téléphoné, les dirigeants aussi. Et au final, rien ne me manque ici. Les conditions sont là pour travailler comme un vrai pro.» Mais il a donc quitté une D1 (ukrainienne) pour une D2 (portugaise). «Sincèrement, je ne regrette pas. À Karapaty, cela sentait la fin. J’aurais pu m’engager ailleurs en Ukraine, mais j’ai l’impression d’être plus visible ici que je ne pouvais l’être là-bas. Et puis, en termes de niveau, si tu enlèves les trois ou quatre premiers de la Premier League ukrainienne, cela se vaut.»Il a paraphé un contrat d’un an. Ce qui le satisfait assez. «C’est un tremplin pour faire un pas de plus encore l’an prochain», glisse-t-il en pensant à la D1 lusitanienne. Un pas qu’il pourrait faire avec son club actuel. «Un club avec une vraie progression. Cette saison, il faut essayer de vivre une saison sans frayeur. Mais avec les nouveaux investisseurs américains, l’ambition est de rejoindre la D1. Peut-être lors du prochain championnat…»
Son départ d’Ukraine
«On n’était plus payé», «à Karapaty, cela sentait la fin», explique ci-dessus l’ancien de la Jeunesse ou du Progrès. Effectivement. Le club qui accueillait l’an passé Marvin Martins et Tim Hall est aujourd’hui en D3 ukrainienne après les soucis financiers qu’il a connus. «On a vu les problèmes arriver en décembre 2019», explique Martins. «On est quand même resté jusqu’en mars, même si on n’a pas été payé pendant trois mois. Mais quand le virus est arrivé, on est rentré au Luxembourg. Et quand le championnat a repris, on s’est dit que cela ne valait pas la peine d’y retourner pour devoir payer de notre poche l’appartement…» Aujourd’hui, le club lui doit au minimum quatre mois de salaire. «On a porté plainte auprès de la FIFA pour récupérer notre argent. On compte toujours y arriver puisque le club n’a pas été déclaré en faillite.»
Julien Carette