Ronny Souto est un capitaine malheureux, mais concentré : son expulsion à Zagreb le prive du deuxième match contre le Dinamo, qui pourrait accoucher d’un exploit.
Le capitaine eschois a du mal à se retenir d’évoquer la suite, mais il le fait.
Comment prépare-t-on un match comme celui qui vous attend mercredi quand on sait qu’on ne le jouera pas?
Ronny Souto : On se prépare pour le combat. Et moi… je me prépare pour la suite car il y aura peut-être une suite et qu’il faudra pouvoir répondre présent.
Avec quelques jours pour digérer la performance de Zagreb, avez-vous réalisé le match parfait?
Disons qu’on a fait… le match qu’il fallait. Pas parfait, mais presque parfait. Sachant que nos occasions en première période ont été plus franches que les leurs, ça aurait été parfait si on avait marqué un but de plus.
Il sera dur de refaire aussi bien au retour?
Ce sera très dur. Nous, on viendra pour passer le tour. Eux, ils viennent pour accéder à la phase de poules. C’est leur objectif. Mais nous, on ne va pas se cacher.
Votre niveau à Zagreb vous a-t-il surpris?
Oui. Mais c’est ce qui m’a le plus surpris, que nous les ayons mis en difficulté du point de vue tactique. On leur a montré que de ce point de vue-là, nous sommes costauds. Le coach avait bien insisté sur le fait que l’être 60 à 70 minutes, cela ne nous sert à rien. Là, même à dix pendant trente minutes, on n’a pas craqué. Dans sa causerie, le coach nous avait reparlé de ce qu’il s’était passé il y a deux ans et c’était vraiment fort!
Du côté de Differdange, suite à la courte défaite à Trabzon, Marc Thomé, le coach du FCD03, a dit qu’il avait vu « des pros » sur le terrain, en parlant de ses joueurs. Et vous?
C’est exactement la même chose! On a vu une équipe pro, même si elle évolue le reste du temps dans un championnat amateur. C’était dans le discours de Jeff (Strasser) : réduire l’écart au maximum entre eux et nous. Et sur le terrain, on a eu le même comportement qu’eux. Un comportement de pros.
Ne pas jouer ce match retour, selon vous, c’est logique? Vous méritiez le rouge pour ce tacle latéral?
Personnellement, je regrette mon tacle. Dans ma tête, je me sentais vraiment mal, mais c’est un fait de match, ça arrive. Pourtant, des rouges, je n’en prends jamais. La saison passée, en DN, j’ai joué 25 matches et je n’ai reçu que quatre cartons jaunes. Ça veut tout dire. Alors ce rouge, il me touche.
D’autant plus que vous allez devoir souffrir en tribunes…
J’essaierai d’être avec mes coéquipiers le plus longtemps possible et j’espère pouvoir faire la fête avec eux après le match. Mais entre les deux, ça va être horrible. À l’aller, j’ai passé la dernière demi-heure au fond du tunnel, à regarder de loin. Tu souffres. J’ai plus souffert en trente minutes dans le tunnel qu’en soixante minutes sur le terrain.
Pascal Welter, votre directeur sportif, a rapporté que le délégué UEFA avait rédigé un rapport sur votre lenteur à quitter le terrain, qui pourrait vous coûter une suspension plus longue qu’un seul petit match…
On ne sait pas encore. On n’a pas de nouvelles.
Le 3e tour, vous y croyez ?
Même si c’est encore très loin, on sait qu’on a quelque chose à jouer. C’est devenu réalité à nos yeux et tout le monde est focalisé là-dessus. Mercredi, on va jouer pour se qualifier! Mais je ne rêve pas à la suite car ce n’est pas encore acquis. Cela ne sert à rien de voir trop loin si c’est pour ne pas faire le boulot.
Dans quel état se présentera le Dinamo selon vous?
Ils vont venir à bloc! Leur coach l’a dit à la fin du match : ne pas se qualifier n’est absolument pas envisageable pour eux.
Julien Mollereau