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Ligue 1 – Metz ne renonce pas


La première victoire du FC Metz en 2015, samedi face à Toulouse (3-2), ravive un semblant d’espoir dans la quête du maintien.

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Tradition oblige, Modibo Maïga a gardé le ballon pour le premier triplé de sa carrière. (Photo : Anthony Picoré)

Cinq mois plus tard, les Grenats ont enfin donné suite à leur dernière victoire en Ligue 1. Sur le même score (3-2), d’ailleurs, que la dernière référence pointée au 1er novembre, date d’un Metz-Caen resté dans les mémoires. Le promu mosellan était alors huitième du classement, encore loué pour son recrutement et bien parti pour assurer sa survie dans l’élite. Ça, bien sûr, c’était avant.

Cent-cinquante-quatre jours plus tard, donc, le FC Metz a renoué avec le succès. Un grand merci à Toulouse d’être passé. Comme pour boucler la boucle, les coéquipiers de Bouna Sarr ont mâté le club qui avait précipité leur effondrement et lancé leur série de 18 matches sans victoire. Au-delà du symbole, l’identité de la victime n’est pas à négliger. Si Metz a livré une prestation aboutie, la faiblesse de l’opposition a aussi contribué au « week-end de la Résurrection » immortalisé par Albert Cartier. Car c’est un TFC à l’agonie, en mode « marche des zombies », qui a mordu la poussière à Saint-Symphorien samedi.

> Le neuf de Pâques

Au moins, l’opération permet aux résidents de ce stade de repousser la date de leur mort clinique en L1. C’est un enseignement de cette 31e journée. En quittant la position de lanterne rouge et en revenant à huit points du premier non relégable, Lorient, le FC Metz a retardé l’échéance mathématiquement. Par respect pour les proches de la future victime, on évitera toutefois d’évoquer un nouvel espoir. Ce serait déplacé, déraisonnable. Et absolument inédit dans l’histoire de ce championnat. « Rien n’est terminé », affirmait pourtant Albert Cartier, mais il ne peut pas dire autre chose. L’entraîneur pouvait surtout savourer le comportement de ses protégés, le retour de « valeurs » et d‘une « générosité » dixit l’intéressé. Si la raison les condamne, leur cœur continue au moins de vibrer. C’est tout à l’honneur de ces garçons qui n’ont jamais démissionné.

L’un d’eux en a fourni un exemple frappant. Modibo Maïga, l’homme qui ne frappe jamais en une seule fois. Ce n° 9 aura attendu le week-end de Pâques pour se taper la cloche et faire oublier, entre autres, ce vieux lapin posé à l’aéroport cette saison. Son premier triplé en carrière a, en tout cas, soulagé Metz face à Toulouse en même temps qu’il attisait une foule de regrets. Il prouve que l’attaquant a de la qualité au bout des pieds et accessoirement que ses coéquipiers possédaient le talent pour le mettre en position de marquer…

Alors, que faut-il espérer maintenant ? Que ce garçon insiste bien sûr. Que Metz récidive face à Lens, le 18 avril, après deux nouvelles semaines sans match au calendrier. Et, pourquoi pas, que la concurrence cesse encore d’avancer. Il semble toujours illusoire d’espérer un maintien trop lointain, mais les Grenats ont le droit de traquer un miracle et le devoir de soigner leur classement final. C’est le plus beau message qu’ils ont envoyé samedi soir. Les Messins ont l’élégance de ne pas baisser les bras.

Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)