Très critiqué lors de sa première saison à la tête de Lille, qui avait failli être relégué en L2, le président Gérard Lopez a toujours cru en son projet et a été récompensé en mai par une deuxième place en L1, synonyme de Ligue des champions.
« La critique me rend plus fort. On n’a pas changé de cap dans les mauvais moments, donc il n’y a aucune raison qu’on le fasse quand ça va bien. Il y aura forcément des moments difficiles, mais on maintiendra le cap quoi qu’il arrive », a annoncé l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois.
Malgré l’arrivée d’un entraîneur reconnu, l’Argentin Marcelo Bielsa, les débuts de l’ère Lopez avaient été chaotiques à l’automne 2017, et le technicien avait été licencié moins de six mois après son arrivée. « J’ai fait des erreurs, je le reconnais, concède Gérard Lopez. Mais l’important c’est qu’on n’a pas paniqué et qu’on a travaillé pour les corriger sans renier notre philosophie. »
L’arrivée de Christophe Galtier sur le banc fin 2017 a amorcé un virage, même si le club ne s’est sauvé que de justesse en mai 2018, ce qui a forgé le caractère de cette jeune équipe.
«Comme ma deuxième famille»
« Il manquait de l’expérience mais surtout un projet de jeu clair et défini. On a mangé notre pain noir alors que la partie invisible de l’iceberg, l’arrivée de jeunes talents, était positive », estime le président nordiste. « Puis Christophe Galtier a mis en place un système précis avec des joueurs qui avaient un rôle bien défini. En ajoutant de l’expérience et une bonne préparation l’été dernier, les bases étaient posées. »
Le jeu offensif du LOSC, qui s’appuyait sur une défense solide et la transition rapide dès la récupération de balle, a fait des ravages, sous l’impulsion de la « BIP BIP », le trio Bamba-Ikoné-Pépé. Et la récompense a été à la hauteur des efforts fournis par tout le club : une inattendue place de dauphin du Paris SG en L1 et un billet pour la lucrative Ligue des champions.
« Quand on parle de mes joueurs en bien, je suis très fier d’eux, c’est un peu comme ma deuxième famille. Je suis extrêmement fier du travail de Christophe (Galtier), de Luis (Campos), de tout le club. C’est exactement le projet que je voulais. Ça a mis un peu de temps à se mettre en place, mais là ça marche », a souligné Gérard Lopez.
Ce trio très complémentaire est la principale clé de la réussite du LOSC. Chacun a un rôle bien défini dans son domaine de compétence.
«Rester une éternité»
« Gérard a une très grande connaissance du foot et de la psychologie du sportif. Il a démarré par une saison difficile où tout était sujet à critique. Les gens pensent que quand on n’est pas là au quotidien, on ne travaille pas. Mais il est omniprésent », affirme l’entraîneur Christophe Galtier. « Nous avons une relation très directe et franche. On n’est pas toujours d’accord, mais sur les grandes lignes, on est sur la même longueur d’onde. Ce qui est bien, c’est que si l’aspect financier est réglé, il laisse toujours arbitrer le sportif, c’est à dire Luis (Campos) et moi », apprécie le technicien.
Pour cette saison, les objectifs du président restent les mêmes : proposer du beau jeu et finir le plus haut possible en championnat.
« On veut maintenir le cap, être performant. On ne donne pas de place, insiste Lopez. L’idée est d’avoir une équipe qui a la culture du jeu et des bons résultats. La prudence est de mise, mais la confiance et l’ambition aussi. Le ciel est dégagé. Et s’il venait à se couvrir, on ferait le nécessaire pour le dégager! »
À plus long terme, le dirigeant veut maintenir durablement les Dogues dans le haut du panier : « Mon objectif c’est que le LOSC soit de façon continue un des clubs les plus importants en France. C’est une évidence vu nos infrastructures, nos outils, nos moyens, expose Gérard Lopez. Je suis tombé amoureux du club et des gens qui y travaillent. J’aimerais rester une éternité au LOSC. »
AFP