S’ils ont retrouvé le goût du jeu, samedi, à Rennes (1-0), celui de la victoire a encore échappé aux Messins.
Entré à la place de Johan Carrasso, David Oberhausser a réalisé trois arrêts déterminant. (Photo : AFP)
Même sous la torture, vous ne me ferez pas dire que je n’y crois plus. J’y crois encore. » Albert Cartier n’est toujours pas résigné. Pas le genre de la maison. Pour autant, en concédant sa seizième défaite de la saison, samedi à Rennes (1-0), son équipe n’a jamais été aussi proche du précipice. Alors comment espérer encore un très peu probable miracle ? Au bord du vide, le FC Metz a au moins eu le bon goût, en Bretagne, de ne pas céder à la peur du bide…
C’est sans aucun doute la seule satisfaction de leur frustrante escapade en Ille-et-Vilaine. Après une première période correcte, les Messins ont, en effet, su lâcher les chevaux. Sylvain Marchal et ses partenaires ont enfin abandonné le petit trot pour se mettre au galop. Mais une énième erreur individuelle a, une fois de plus, contraint l’attelage lorrain à effectuer une longue et éreintante course à handicaps. Et, une fois de plus, ils ne sont pas parvenus à franchir l’obstacle.
> « Tout le monde s’est lâché »
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Ni d’avoir montré un visage ressemblant véritablement à celui d’une formation luttant pour sa survie. « Après le but, tout le monde s’est lâché », assure Bouna Sarr, encore très en vue sur la pelouse de la Route de Lorient. « Chacun a pris ses responsabilités et apporté quelque chose. » C’est un fait. Mais tous ces louables efforts ont été annihilés par cette inefficacité chronique devant le but. Le tout mêlé à une part de malchance, Modibo Maïga et Florent Malouda ayant tous les deux touché les montants de Benoît Costil.
Les Rennais, eux, n’ont eu besoin que d’une occasion pour s’assurer une heureuse victoire. Avec, il est vrai, l’aide involontaire de Johann Carrasso qui, comble de malheur, s’est blessé aux adducteurs quelques minutes plus tard. David Oberhauser a pris le relais dans les buts messins sans trembler, permettant aux siens de croire jusqu’au bout au moins à une égalisation qu’ils auraient méritée. Mais rien n’y a fait. « Je ne suis ni écœuré ni résigné, a juré Albert Cartier à l’issue de cette nouvelle désillusion. Il faut chercher plus loin… » Sauf que le temps presse, qu’il ne joue plus du tout en faveur des Messins et, surtout, que le pari du maintien relève plus que jamais du miracle.
« Cette rencontre est à la fois frustrante et encourageante, a néanmoins reconnu le capitaine Sylvain Marchal. Si nous avions réalisé ce genre de prestation plus souvent, nous n’en serions sans doute pas là. J’espère simplement et sincèrement que ce n’est pas trop tard. » « On a prouvé qu’on pouvait rivaliser et même inquiéter une équipe comme Rennes sur son terrain, poursuit Bouna Sarr. Au final, on est malheureux, mais c’est en jouant comme ça qu’on s’en sortira. » Certes, le FC Metz a démontré qu’il n’était pas (encore) mort. Dans le jeu en tout cas. Mais à errer sans but, les Messins ne pourront bientôt plus prétendre à retrouver le droit chemin. Et alors, plus rien ne s’opposera à la nuit…
Jean-Sébastien Gallois (Le Républicain lorrain)