Pour préparer leurs échéances, les clubs luxembourgeois collaborent entre eux… et avec la FLF.
C’est fou comme l’été va bien au football luxembourgeois. Habitués à se tirer dans les pattes à longueur d’année, les clubs de BGL Ligue ne forment qu’un (ou presque), aujourd’hui, à l’heure où ils préparent leurs échéances européennes.
Un exemple de cette solidarité ? Alors que son match a été avancé de deux jours (du jeudi au mardi), le Progrès Niederkorn a dû annuler un match amical qu’il devait jouer à Lipperscheid dimanche, soit 48 petites heures avant la réception des Irlandais de Shamrock Rovers.
Objectif : trouver un nouveau match amical pour ce vendredi. Puisque les clubs luxembourgeois qui ont repris l’entraînement suffisamment tôt pour offrir une opposition honnête se comptent sur les doigts d’une main, le Progrès s’est tourné vers le F91, qui avait joué deux jours plus tôt, mais a accepté de s’y coller avec une équipe mixte, composée en grande partie de jeunes.
« On leur rendra la pareille »
«On a envoyé une équipe qui tient la route, indique Michel Leflochmoan. Entre clubs luxembourgeois, on peut bien se filer des coups de main.» Une équipe coachée par Sébastien Rémy, le team manager, s’est présentée au stade Jos-Haupert vendredi, «MLF» dirigeant une séance d’entraînement normale avec les garçons qui avaient joué l’avant-veille.
Côté Progrès, on salue le geste du F91. «On leur rendra la pareille» , promet Thomas Gilgemann. En attendant, le directeur sportif a du boulot et il n’est pas le seul, au Progrès, à retrousser ses manches en vue du 1 er tour d’Europa League.
Une grosse partie du boulot consiste à prendre des renseignements sur l’adversaire. Quand celui-là vient du championnat irlandais, difficile d’en trouver ? Pas du tout. Les progrès de la technologie aidant, une banque de données permet depuis plusieurs années de connaître le moindre détail de n’importe quelle équipe d’Europe.
Tous les clubs professionnels disposent de cet outil, l’abonnement annuel était estimé entre 5 000 et 10 000 euros. Au Luxembourg, seule la FLF peut se payer un droit d’accès à cet outil.
C’est d’ailleurs grâce à Reinhold Breu, directeur technique national de la FLF, que Marc Thomé a obtenu des informations sur les Gallois de Bala Town. «Grâce à ça, j’ai pu voir trois matches complets de notre adversaire et aussi 10 corners, 34 phases de jeu où ils ont marqué et 40 buts qu’ils ont encaissés» , se réjouit le coach differdangeois.
Le Progrès a eu droit à la même faveur grâce à Patrick Hesse (ex-coach du F91), sympathisant du club qui dispose aussi d’un accès à cette base de données.
Matthieu Pécot