Le Covid n’est pas le seul à pouvoir faire annuler un match. La météo aussi. Et c’est presque aussi inquiétant à l’heure actuelle.
On n’est plus très loin du retour du football au Grand-Duché. Le 7 février, c’est dans un peu plus de quinze jours et la météo annonce de nouveau de la neige sur le pays, en fin de semaine. De quoi faire frissonner les dirigeants du pays, et particulièrement ceux qui savent par avance qu’ils auront un besoin fondamental d’une pelouse en état. Un exemple parlant : celui du Progrès, qui aura la bagatelle de cinq rencontres à disputer dans son Jos-Haupert rien qu’en février, au pire moment de l’année. Pétange et Rodange, forcément, sont dans la même galère. Niederkorn sait lui d’avance que son synthétique n’est pas homologué, et n’aura pas d’option. Mais Pétange, qui vient de recevoir sa nouvelle surface nouvelle génération ? « Je ne sais pas si l’on pourrait jouer dessus, admet Yassine Benajiba, son directeur sportif. L’US Esch a bien joué sur le sien quand elle était en DN, alors pourquoi pas, si l’accumulation de rencontres rend l’herbe difficile. »
Cette perspective de se rabattre sur le synthétique est sans doute moins effrayante en l’absence programmée (pour l’heure) de public, mais les conditions matérielles ne sont pas le seul mètre-étalon d’une telle décision. « Il faudrait encore voir comment nous pouvons déployer notre jeu sur un synthétique, une surface sur laquelle les appuis sont différents. Sans compter les risques de blessure », poursuit Benajiba.
Coûts et contraintes
Du côté de la commission des terrains de la FLF, le Folaman Josy Dilk indique que rien ne s’y oppose fondamentalement, sauf à considérer deux éléments : un agrément certifié de la FIFA et des dimensions respectueuses des statuts. Le synthétique de Rodange par exemple, ne peut pas servir de base de repli pour Nedizb Selimovic et ses gars « parce qu’on est sur du 90 m X 50 », synthétise Dilk. L’absence de tribunes n’est, en soi, pas un motif de refus mais la certification de jouabilité délivrée par quelques rares entreprises agréées par la FIFA, coûte cher aux communes. «J’avais vu une entreprise néerlandaise procéder, une fois. Ça dure bien quatre heures parce qu’il faut tester plusieurs endroits différents, regarder comment le ballon roule, rebondit, tester la densité de la surface… Et puis ça coûte quand même dans les 9 000 euros, cette certification. Toutes les communes ne veulent pas se le permettre ».
Pour certains clubs, cela va peut-être pourtant devenir une priorité de trouver une porte de sortie. Des fois que la météo vienne perturber encore un peu plus une saison déjà bien plantée par le Covid…
Julien Mollereau