André Hartmann, président de la FLTT, ne cachait pas sa satisfaction de voir les pongistes chinois venir au Luxembourg préparer les Mondiaux.
La FLTT a invité la sélection chinoise à partager durant cinq jours à La Coque un stage d’entraînement en vue des championnats du monde qui se dérouleront du 29 mai au 5 juin à Düsseldorf, en Allemagne. On imagine volontiers ces magiciens de la petite balle jaune préserver leurs secrets dans un sport où la stratégie compte beaucoup.
Pourtant, la FLTT a réussi à mettre sur pied, lundi, une journée portes ouvertes à l’Arena, où près de 200 amoureux du ping ou simples curieux ont pu venir apprécier le niveau technique de ces pongistes qui tiennent les rênes du ping mondial. La délégation chinoise présente au Luxembourg est forte d’une trentaine de personnes, et comprend notamment Long Ma (n° 1 mondial et champion olympique), Zhendong Fan (n° 2), Xin Xu (n° 3), Jike Zhang (n° 4), Bo Fang (n° 9) chez les hommes et Ning Ding (n° 1 mondiale et championne olympique), Shiwen Liu (n° 2) et Yuling Zhu (n° 3).
Difficile de faire mieux comme casting à une semaine d’un mondial!
Le Quotidien : Comment ce stage de préparation à la Coque a-t-il été possible?
André Hartmann : C’est tout d’abord 45 années d’excellentes relations diplomatiques entre les deux pays. Pour preuve, la présence de monsieur l’ambassadeur de Chine, de Romain Schneider, le ministre des Sports, et Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie. À ce titre, l’organisation de ce rassemblement est financée par le ministère des Sports. De plus, nos bons rapports avec le président de la fédération chinoise de tennis de table – qui est également le vice-président de la fédération internationale – nous ont aussi facilité la tâche.
Il y aussi le fait de posséder un centre d’entraînement haute performance …
Effectivement. Il y en a trois en Europe dont un à Luxembourg. Depuis 2014, le siège de ces stages d’entraînement international est d’ailleurs situé ici. Cela rentre aussi dans le cadre de nos échanges économiques avec la Chine. Ce désir de voir ce qui se fait ailleurs permet non seulement aux joueurs de se confronter à des adversaires différents et d’expérimenter d’autres méthodes d’entraînement mais aussi de s’enrichir culturellement. Les prochains stages auront d’ailleurs lieu en août et septembre.
Les Chinois vous ont-ils demandé des garanties pour se mettre dans les meilleures conditions psychologiques?
Pour préparer une compétition, ils ne veulent pas montrer grand-chose de leur secret donc les entraînements doivent se faire à huis clos. Ensuite, ils ont demandé une salle de musculation et une salle pour analyser leur jeu à l’intérieur de la Coque. Pour eux, rien ne doit être laissé au hasard. Par exemple, en ce qui concerne les tables, ils ont voulu celles qui seront utilisées à Düsseldorf, ce qui nous a obligés à faire venir des tables identiques de Shanghai par Cargolux. Malheureusement, nous n’avons pu en faire venir que dix alors qu’ils en demandaient douze. Au niveau de la matière du parquet, leur demande était identique.
Les joueurs luxembourgeois vont-ils faire des stages en Chine?
Ils en font déjà dans le cadre des centres d’entraînement haute performance. En général, cela se passe durant l’intersaison et permet à nos meilleurs joueurs de partager leurs méthodes d’entraînement. En marge de l’aspect pongistique, ces voyages doivent aussi être l’occasion de découvrir un pays, ses habitants et sa culture.
À voir le nombre de Chinois à la Coque, le ping est une vraie institution là-bas?
J’ai reçu énormément de demandes de journalistes chinois et de chaînes de télé qui souhaitaient venir pour couvrir la préparation des pongistes chinois.
Gilles Tarral