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Les matches de BGL Ligue bientôt en streaming ?


Des caméras fixes permettant la diffusion en streaming de l'intégralité des matches de BGL Ligue pourraient être installées dans les stades. (illustration LQ)

La LFL travaille actuellement activement à l’installation d’un système permettant de voir tous les matches de DN en streaming dès la saison prochaine. Chiche ?

Cela fait une paire d’années que, de loin en loin, sous l’influence notamment de l’ancien président de la LFL Romain Schumacher, certains clubs de Division nationale s’agacent tout haut ou «off the record» de ce que RTL et la FLF s’arrogent le droit de diffuser tout ou partie de leurs rencontres sans la moindre contrepartie. La réponse concrète est en train de prendre une forme inattendue : la Ligue de football luxembourgeoise travaille en toute discrétion, depuis quelques mois, à l’une de ses innovations les plus ambitieuses, à savoir équiper tous les stades de DN (voire de PH, la discussion est ouverte) en caméras fixes permettant la diffusion en streaming de l’intégralité des matches de BGL Ligue.

Le 8 mars, l’émission Goal, petit tour d’horizon du week-end de ballon rond au pays, fêtera ses dix ans d’existence. Et à l’heure actuelle, c’est un match par journée de championnat de BGL Ligue qui est diffusé live sur le site de RTL, quelques autres, piochés au hasard, se retrouvant saucissonnés dans les résumés de la chaîne. L’ambition de la LFL : fournir l’intégralité de la programmation en direct. Fin janvier, début février au plus tard, l’on pourrait en savoir plus puisqu’une grande réunion visant à informer les clubs de l’avancement des travaux préparatoires doit se tenir. Il y sera question de tâter le terrain afin de savoir ce que chacun est prêt à investir dans cette opération qui amènera chaque club de l’élite à «posséder» sa propre caméra fixe.

Interrogée sur la faisabilité de ce projet un peu fou à l’échelle du pays, l’une des chevilles ouvrières de la Ligue, le président de l’US Rumelange Gérard Jeitz, ne s’est pas cachée derrière son petit doigt : oui, c’est ambitieux, mais finalement… pas tant que ça. «Faire du streaming de la sorte, cela se fait déjà un peu partout dans les autres pays. Des sociétés sont déjà venues nous faire une présentation de ce qu’elles pouvaient proposer.» Des dossiers de candidature, la LFL en compte trois sur son bureau, tous issus de pays différents. Qu’en dit RTL ? «Peut-être est-il lui aussi un prestataire intéressant», glisse malicieusement Gérard Jeitz. On en est donc quand même plutôt à l’heure de la finalisation et, très concrètement, les têtes pensantes du projet aimeraient s’offrir une petite phase test d’ici à la fin du championnat afin de s’assurer que le système pourrait être opérationnel dès la reprise du prochain exercice, en août prochain.

Un levier marketing

Les amoureux du football grand-ducal branchés sur leurs tablettes ou smartphones les dimanches après-midi pour suivre un Mondorf – Hostert ou un RFCU – Mühlenbach ? L’idée est cocasse et la LFL est certaine, apparemment, que cela ne lui coûtera pas de public.

Elle ne serait même pas effarouchée à l’idée de la proposer, aussi, à la Promotion d’honneur même si le système encore plus poussé de montées-descentes risque de lui poser quelques soucis d’équipement et de mise à niveau des infrastructures. «Tout dépend des coûts», relativise Gérard Jeitz, qui refuse de se laisser entraîner sur le terrain des budgétisations pour le moment (il est évident que la somme qu’aimerait mettre chaque club sur la table varie énormément). Pas plus que sur celui des montages auxquels il faudrait aboutir car une caméra par stade, c’est bien beau mais qui en serait le propriétaire ?

En tout cas, pour défendre son bout de gras, la Ligue ne se limite pas à l’intérêt pour le seul public. L’intérêt principal est peut-être même ailleurs et à chercher dans ce qui ressemble à un magnifique outil de travail pour les clubs, férus de scouting depuis quelques années déjà et qui dépensent une énergie folle en renseignements pour savoir ce que mijotent les adversaires. Ainsi, les clubs cherchent-ils également chez les prestataires le moyen de faire de ces caméras un véritable instrument de mesure pour leurs staffs, à des fins de statistiques et d’analyses, pourquoi pas même pour des séances d’entraînement.

En sous-main, les plus enthousiastes imaginent déjà pouvoir faire de cette nouvelle structuration de diffusion un levier marketing a minima. C’est peut-être naïf à l’heure actuelle mais l’idée de pouvoir suivre toutes les rencontres d’une même journée de championnat sur une seule et même plateforme l’était tout autant il y a encore quelques mois. Or on n’en est plus si loin et cela pourrait changer, un peu, le rapport au football dans ce pays.

Julien Mollereau