Retour sur les dix coureurs les plus en vue de ce Tour de France 2016.
Chris Froome (GBR/Sky): troisième victoire en quatre ans pour le Britannique, loin d’être usé à 31 ans. « Froomey » a dominé la 103e édition sans avoir besoin de creuser des écarts en montagne. Il a surpris ses adversaires en descente, son relatif point faible, et a assis son pouvoir dans les « chronos ». Pour le reste, son équipe, toute puissante, a contrôlé la situation.
Romain Bardet (FRA/AG2R La Mondiale): tout a réussi au jeune Auvergnat (25 ans), aussi talentueux que méthodique. Grimpeur et descendeur d’élite, le Français a su patienter pour trouver l’ouverture, preuve de ses progrès dans la science de la course. Une splendide victoire d’étape au Bettex et une place inespérée au classement général (2e) l’ont récompensé.
Peter Sagan (SVK/Tinkoff): le maillot vert est devenu une habitude pour le Slovaque, abonné à cette tenue depuis ses débuts en 2012. Le show Sagan est devenu un « must » du Tour, pour le plaisir de ses fans. Surpuissant, le champion du monde s’est offert le luxe de gagner trois étapes et de se comporter à l’occasion en équipier.
Mark Cavendish (GBR/Dimension Data): annoncé sur le déclin, le coureur de l’île de Man (31 ans) a superbement réagi. Quatre victoires l’ont propulsé au firmament du sprint. Avec 30 étapes à son actif, il n’est plus devancé que par l’incomparable Eddy Merckx (34) dans ce palmarès. Le coeur déchiré, a-t-il affirmé, il a quitté le Tour avant terme pour préparer les JO.
Nairo Quintana (COL/Movistar): la plus grande déception, dès lors que le troisième favori au départ, l’Espagnol Alberto Contador, est sorti du jeu sur chute dès la première semaine. Le Tour a attendu en vain l’attaque du grimpeur colombien. Sa troisième place, inespérée au vu de la course, fait office de trompe-l’oeil par rapport à ses précédents podiums (2e en 2013 et 2015).
Rafal Majka (POL/Tinkoff): rendu à sa liberté par l’abandon d’Alberto Contador, le Polonais a fait sa course dans un étroit parallèle avec l’édition 2014. S’il a échoué pour une victoire d’étape (2e à Culoz), il a ramené à Paris le maillot à pois rouges du meilleur grimpeur. Moins de deux mois après avoir pris la 5e place du Giro.
Adam Yates (GBR/Orica): longtemps en position de terminer sur le podium, le jeune Britannique (23 ans) a faibli dans les Alpes. Mais il est parvenu à rallier Paris avec le maillot blanc de meilleur jeune malgré la concurrence du Sud-Africain Louis Meintjes. Son équipe peut faire fort l’an prochain, pour peu que son frère jumeau Simon et le Colombien Esteban Chaves soient de la partie.
Jarlinson Pantano (COL/IAM): la révélation de la dernière semaine. Bon grimpeur, excellent descendeur, attaquant inlassable, le Colombien a crevé l’écran dans les étapes du Jura et des Alpes. Vainqueur à Culoz après le Grand Colombier, il a enthousiasmé les supporters colombiens, orphelins du meilleur Quintana.
Tom Dumoulin (NED/Giant): deux victoires d’étape, une arrivée au sommet (Arcalis) et un contre-la-montre (la Caverne du Pont-d’Arc), sont venues couronner l’élégant Néerlandais, devenu la référence 2016 dans les « chronos ». Pour son malheur, une chute risque de ruiner ses chances de gagner le titre olympique à Rio.
Richie Porte (AUS/BMC): en retard dès le deuxième jour, l’Australien a couru derrière le temps sans pouvoir faire mieux que 5e. Sans convaincre complètement qu’il pouvait devenir un rival de son ami et ancien leader Chris Froome, auprès de qui il a été remplacé par le Néerlandais Wout Poels, premier lieutenant dans l’équipe Sky.
Le Quotidien / AFP