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Lempereur, ex-FC Metz : «Tout le monde m’a dit de venir à Differdange»


Dylan Lempereur sous le maillot grenat, en 2018 (Photo d'archives : Républicain Lorrain / Photo Maury Golini).

Guingamp, Toulouse, Angers. Trois apparitions en Ligue 1 française sous les couleurs du FC Metz, une titularisation et 140 minutes de temps de jeu. C’était en 2018. Deux ans plus tard, Dylan Lempereur va tenter de redevenir professionnel et c’est au Parc des sports d’Oberkorn qu’il part en reconquête, avec les deux pieds dans les charentaises laissées libres par Mathias Jänisch.

Passer poste pour poste derrière un international, capitaine de son équipe de surcroît, qui a multiplié les campagnes européennes et participé à la conquête de tous les titres du club, c’est une perspective qui s’aborde comment ?
Dylan Lempereur : En plus, il a passé onze ans au club! C’est sûr que ça fait pas mal de matches. Mais bon, si je m’arrête à ça, je n’y arriverai pas. Alors voilà, moi aussi je vais essayer de marquer le club à ma manière, faire de mon mieux. Et ça s’annonce bien.

C’est le moment où l’on parle de l’intégration ?
Plutôt très très bien. Dans cette équipe, j’ai retrouvé Kilian Gulluni, avec qui j’ai joué au FC Metz. Dans le vestiaire, on m’a installé entre Andreas Buch et Gilles Bettmer. Et Geoffrey Franzoni – qui va vraisemblablement être promu capitaine vu son expérience et le départ de Matthias Jänisch – est venu directement me mettre à l’aise, me disant que si j’avais besoin de quoi que ce soit, je pouvais venir lui demander. C’est un gars un peu fou pour ses 29 ans.

Oui, vous intégrez d’ailleurs une équipe très jeune. Cela se remarque-t-il ?
Ça se ressent, oui. Les plus vieux sont… enfin voilà, je vois qu’on aime bien tous se charrier, mais les plus anciens ne sont pas dans la même optique. Ils ne sont pas vieux jeu, non, ce n’est pas ce que je dis, mais c’est l’idée. Alors on rigole bien. À Metz aussi ça charriait mais moins parce qu’il y avait plus de compétition interne. J’ai cru comprendre que c’était moins sympa la saison passée à Differdange, que certains groupes ne se mélangeaient pas. Là non, pas de clans.

Votre arrivée, nous la devons au directeur sportif et ancien du FC Metz, Jean-Philippe Caillet ?
En fait, je me suis mis en contact avec un agent, Alain Fichant, en lui demandant de regarder si par hasard mon profil ne pourrait pas intéresser quelqu’un au Grand-Duché. Et quasi au même moment ou presque, Jean-Philippe Caillet envoyait un message à mon coach pour savoir si je pourrais éventuellement être libéré. En fait, tout s’est fait en un soir.

Votre coach…
De Sarre-Union. Stéphane Léoni.

Un ancien de la maison differdangeoise quoi.
Il était un peu contre le fait que je parte, j’avoue. On est bien placés en National 3 et il voulait que je reste car l’objectif, c’est de faire champion et de monter. Finalement, il m’a dit : « Écoute, je ne vais pas te retenir, c’est pour toi. Je te laisse même partir libre. » Puisque Stéphane était pressenti il y a quelque temps pour reprendre Differdange, il aurait pu m’en dire du mal, mais même pas. En fait, tout le monde m’a dit de venir à Differdange, sportivement et financièrement.

Jusqu’à juillet prochain, je ne continuerai à faire que du football. Mais après, il faudra que je cherche un petit boulot

Puisqu’on parle de finances, un ancien joueur pro du FC Metz retombé au niveau fédéral, ça se trouve un travail?
Jusqu’à juillet prochain, je ne continuerai à faire que du football. Mais après, il faudra que je cherche un petit boulot. Dans n’importe quoi. Jusqu’à il y a peu, je pensais faire pro alors maintenant, il faut que je pense à mon avenir. Après, c’est clair, il y a encore de la frustration de ne pas avoir percé, il y a des choix que j’ai faits que je n’aurais pas dû faire. Mais voilà, c’est fait c’est fait. Maintenant, je dois vivre avec. Et pourquoi pas, participer à la Coupe d’Europe cet été et repartir vers le monde professionnel? C’est bien ce que le grand frère de Vincent Thill (NDLR : Olivier, avec le Progrès Niederkorn) a fait non? Et je connais aussi très bien Belmin Muratovic et je sais qu’après la campagne du Progrès, l’été dernier, il a eu quelques touches. Partir du Luxembourg pour aller vers le monde pro, c’est de plus en plus possible.

Ce n’est plus un leurre que de le penser, donc ?
Ah non, c’est vraiment un championnat qui s’améliore beaucoup. Quand je regarde sur Transfermarkt le parcours des étrangers qui y débarquent, rien que les Allemands viennent tous du 3e ou du 4e échelon, qui sont des niveaux professionnels. Avant, la DN, ce n’était pas faible, mais disons que cela avait du mal à être meilleur qu’une équipe de CFA (NDLR : l’ancien championnat de France amateur, le 4e échelon hexagonal).

Cela sera-t-il dur de s’en remettre, de cette déception de ne pas avoir percé à Metz ?
Je crois en mes capacités à 100 %. Le truc, c’est de ne pas lâcher et de ne pas non plus prendre la grosse tête. Cela évitera, dans un sens comme dans l’autre, de se perdre en chemin. Je crois en moi et en notre équipe. Et en le fait qu’à la fin de l’été prochain, certains auront des touches.

On perd beaucoup d’amis en route, quand on sort du monde professionnel alors qu’on était sur le point d’y faire carrière ?
Ce n’est pas que j’en ai eu moins parce que je n’ai jamais vraiment changé mes fréquentations, mais disons qu’avec certains joueurs… oui. Quand on est en concurrence pour devenir pro dans un club comme Metz, on va moins s’aimer quand on lutte pour le même poste. On tape là où ça fait mal.

Vous allez retrouver beaucoup de visages connus en Division nationale…
Ce sera bizarre, mais cela sera de bons moments. Ma génération, ce sont les gars de la Jeunesse, Arslan, Meddour… Il y aura toujours un ou deux mecs sur le terrain que je connaîtrai, c’est assez énorme et c’est parfait pour se titiller.