Gros coup de massue sur la DN en général et sur Niederkorn en particulier : la confirmation de trois cas positifs au Covid entraîne l’annulation de ses deux matches de la semaine.
Au retour du déplacement de la sélection au Monténégro, Paul Philipp s’était montré clair. Oui, l’évolution de l’épidémie de coronavirus l’inquiète au plus haut point, oui, lui et son conseil d’administration pourraient se laisser aller à songer à une BGL Ligue sans supporters si c’était la solution permettant de maintenir la compétition active et oui, surtout, et avant tout, il faut jouer le plus possible tant que c’est envisageable.
Depuis ce mardi, on sait au moins que cela va devenir de plus en plus compliqué. On sentait bien la tendance arriver avec, chaque week-end, un nombre de plus en plus conséquents de rencontres annulées dans les divisions inférieures et un club comme Medernach, en PH, qui ne joue plus du tout depuis début octobre. Et ce qui s’abat sur Niederkorn confirme que l’élite risque de commencer à voir s’accumuler les nuages alors qu’on n’en est qu’au quart du championnat.
Mardi, le Progrès vivait à peu près une journée comme les autres depuis deux mois, c’est-à-dire médiocre, plombée par les absences et les rafistolages pour parvenir à maintenir sa compétitivité. En début d’après-midi, Roland Vrabec dresse un listing crispé de ses absents.
Luisi, très bon avant la trêve internationale, est entré dans une phase de gestion de son corps pour s’assurer que son genou ne va pas refaire des siennes, Jänisch, touché musculairement, est aussi susceptible d’être préservé à l’occasion du choc contre le Swift Hesperange. Ba et Shala en ont encore pour respectivement deux et trois semaines à soigner leurs pépins musculaires.
Thomas Gilgemann : «Cela fausse tout le championnat»
Matias bien sûr, continue de s’occuper de ses croisés et le technicien allemand se lamente au sujet de ses «grippés». De vrais grippés? «Je ne suis pas médecin», dit-il alors Vrabec. Deux heures plus tard, l’information tombe : trois joueurs sont positifs et le médecin de l’équipe, longtemps annoncé positif, a finalement été annoncé négatif en soirée.
Assez vite pourtant, les noms tombent. Habbas, Muratovic et Silaj. Pour le club, ce n’est qu’une demi-mauvaise surprise. Il avait déjà eu des alertes. Flauss avait été testé positif il y a deux semaines. Il avait été laissé à l’écart du groupe, chez lui, et venait de rentrer. Habbas, aussi, alors qu’il était reparti quelques jours chez lui dans le nord de la France, s’était retrouvé contaminé. Mais un test négatif avant le retour à l’entraînement lui avait permis de retrouver ses coéquipiers. Le revoilà positif… Muratovic, lui, n’était qu’un problème mineur : testé trois fois positif, il n’était pas au contact du reste de l’effectif puisque blessé.
Bref… les implications de ce test massif n’ont pas tardé à être officialisées. Annulation du choc contre le Swift Hesperange prévu ce soir et un peu plus tard du déplacement à Rosport programmé dimanche.
«Cela ne nous arrange vraiment pas, se désole Thomas Gilgemann, le directeur du club. On a déjà le match contre le RFCU (NDLR : rencontre de la 1re journée annulée pour cause de coronavirus dans le club de la capitale) le 4 novembre et nous voilà avec deux matches en retard de plus. Nous voilà avec deux semaines anglaises de plus à disputer. Cela fausse tout le championnat. On n’a pas le même rythme que les autres équipes. Je veux bien être positif, mais là, vraiment… Récemment, on a déjà disputé cinq matches en deux semaines pendant que les autres en disputaient trois. Clairement, ce n’est pas la même chose pour tout le monde.»
Un coach : «Ils ont tellement d’absents que ça les arrange bien»
Concrètement, Niederkorn n’a que très légèrement lâché la bride au niveau des tests Covid. Un test toutes les deux semaines. Et en cas de doute. Est-ce la même chose pour le reste de la DN? Ce serait un sacré débat que d’aborder aujourd’hui la question, surtout que d’aucuns n’hésitent pas à poser la question de la crédibilité de ces tests, aujourd’hui, à visage masqué : «Ils ont tellement d’absents que cela les arrange bien», lâche un coach, sous couvert d’anonymat.
Pendant ce temps, Niederkorn sent le vent mauvais. On y parle déjà de saison de transition en se disant qu’on ne s’en sortira pas sans dommages. Il faut dire que tous les entraînements sont suspendus jusqu’à lundi, en attendant que tout le groupe se refasse tester. Une sacrée claque pour le rythme de tout un groupe déjà fragilisé et réduit à sa portion congrue de 16 garçons grand maximum.
Avant ce coup du sort, Vrabec parlait déjà d’un «cercle vicieux», les joueurs revenant étant contraints de trop jouer pour compenser les absences et se reblessant parfois dans la foulée. «Une frustration» totale pour un coach, un staff, un club. Et si ce n’était que le début des problèmes pour toute la DN?
Julien Mollereau