L’actuel dauphin n’a pas forcément le choix des armes pour s’attaquer à ce sommet. Un problème ?
C’est la deuxième veillée de match que Carlos Fangueiro assure que Jules Diouf et Mario Pokar sont «à disposition». Ils n’étaient pourtant pas là à Rosport, samedi. C’est peut-être parce qu’ils étaient encore un peu justes. Peut-être aussi parce que leur coach estimait que ce n’était pas une nécessité absolue de les avoir sur cette rencontre spécifique qui présentait moins de danger qu’un déplacement au Galgenberg (c’est audible pour Diouf vu la solidité de la défense, un peu moins pour Pokar, dont la patte gauche pour débloquer des situations). Ou peut-être enfin que l’absence de trois premières licences (Agovic, Kips et Muratovic) tient-elle aussi lieu d’argument massue dans la prise de décision quand il s’agit de composer le groupe…
Le F91 en est à se chercher des limites et aussi à les fixer de son propre chef. Il est le club qui a utilisé, et de loin, le moins de joueurs de champ cette saison. Peut-être parce qu’il ne peut pas se le permettre malgré son style de jeu énergivore. Carlos Fangueiro ne fuit pas l’allusion. Oui, se retrouver privé sur blessure de trois Luxembourgeois potentiellement titularisables ne l’aide pas beaucoup, même s’il s’estime à raison plutôt heureux dans ses choix, en 2021. «Oui, on est peut-être moins forts quand il faut faire des changements en deuxième période, admet-il. On ne peut pas forcément faire entrer des gars costauds. C’est dérangeant pour construire une stratégie.» Surtout contre le leader de la BGL Ligue ? Comparons. Contre Pétange, samedi, le Fola a pu faire entrer… Stefano Bensi, Gauthier Caron et Gilson Delgado. Ils pèsent 524 matches de DN à eux trois. Sur les bords de la Sûre, Fangueiro a dû faire entrer deux gamins de 18 ans (Tiago Rodrigues) et 20 ans (Magnus Hansen). Cela fait une différence.
Forcément, avant ce duel, la tentation est grande de remettre de l’expérience dans l’effectif. Muratovic s’est réentraîné lundi soir mais en mode mineur, sans réelle intensité. De toute façon, c’est le onze de base des dernières semaines qui intéresse le plus le Fola et Sébastien Grandjean : «Athlétiquement, ils sont costauds, ils disposent d’une vraie force de projection et je pense qu’ils vont remettre sur le terrain une équipe qui ne sera pas loin de l’idée que se fait leur coach de l’équipe-type. Et ça a de la gueule !» Pas forcément besoin de seize costauds pour faire chuter le leader. Un onze convaincant peut suffire.
Julien Mollereau