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Le CSG devant le Tribunal


Affaire – Aujourd’hui, le Tribunal arbitral du sport (TAS) devrait rendre son jugement au sujet des éventuelles indemnités de formation réclamées à Grevenmacher par deux clubs portugais au sujet de Daniel da Silva.

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C’est au siège du TAS que les dirigeants de Grevenmacher prendront connaissance de la sanction. (Photos : DR)

Ce qui se joue aujourd’hui à Lausanne est important pour tout le football luxembourgeois. Rien moins que la légitimité de certains clubs étrangers peu scrupuleux à venir frapper à la porte de leurs homologues grand-ducaux pour leur réclamer de l’argent dès lors qu’ils estiment avoir formé, même vaguement, un joueur appelé à évoluer en Division nationale luxembourgeoise. Non seulement un succès du CSG devant le TAS face aux deux clubs que sont le Recreativa Pasteleira et Vila Real permettrait de souffler un bon coup, mais il serait bon, en plus, que sur le fond, le TAS tranche sur de nombreux points en faveur du CSG. Pour éviter que d’autres clubs ne se retrouvent vite dans la même situation à Lausanne.

> Sur quoi les espoirs du CSG sont-ils fondés ?

Dans son acte d’appel, le club mosellan a diversifié les angles d’approche, allant jusqu’à rappeler que l’avocat des clubs portugais est en plein conflit d’intérêts puisqu’il a justement travaillé pour la FIFA il y a quelques années. Derrière ce « vice caché », il a été aussi moins sournois et plein de bonne foi, rappelant l’atteinte à la libre circulation au sein de l’Union que représente le jugement de la FIFA à son encontre. Mais son argument le plus sûr, ce sont les 300 euros versés au joueur au titre de frais de déplacement. Le club a ainsi échafaudé tout un calcul pour démontrer que ce pécule ne pouvait pas être considéré comme autre chose qu’une aide pour ses déplacements. Il a aussi rappelé au passage qu’au Luxembourg, on ne peut être qualifié de joueur professionnel que si l’on reçoit le salaire social minimum.

> Les arguments portugais sont-ils forts ?

L’avocat portugais, qui cachetonne sur ce genre d’affaires, ne s’est pas présenté à l’audience, se contentant d’envoyer une lettre d’une page et demie reprenant les textes de la FIFA. Bref, Vila Real et Recreativa Pasteleira n’ont pas fourni énormément d’efforts. Comme s’ils savaient leur requête abusive. Il leur a d’ailleurs été demandé de prouver bien des choses par rapport à la formation que leur joueur est censé avoir reçue. Une requête restée lettre morte.

> Si le CSG perd, a-t-il un recours ?

Sans spéculer sur l’existence d’un échelon interne au TAS permettant une réétude du cas, le CSG peut envisager d’aller au civil au cas où la FIFA mettrait en demeure la FLF de forcer son club à payer. Ce serait alors CSG contre FLF ? La FIFA, de toute façon, pourrait toujours rétorquer que tous « ses » clubs sont d’office en accord avec le principe de la spécificité du sport et qu’un juge civil n’est pas compétent. Reste l’option de ne pas payer comme l’a fait Wilhelmshaven, avec le risque d’être relégué. Même si c’est pour finalement gagner au civil.

> Si le CSG perd, doit-il payer rapidement les 56 000 euros ?

En général, la FIFA donne 30 à 40 jours. L’avocat des clubs portugais, qui vit de ce genre d’affaires, prendra toutes les mesures possibles. La FIFA, elle, ne peut pas contraindre un club à payer, mais en général, pour faire pression, une de ces chambres est saisie et le club prend une nouvelle amende…

> Si le CSG gagne, peut-il récupérer tout ou partie des 20 000 euros engagés pour se défendre ?

Il est d’ores et déjà envisagé d’introduire une requête allant en ce sens, quitte à lancer une procédure au Portugal. Le CSG devait en effet partager les frais avec ses adversaires portugais pour avoir un arbitrage impartial, or les clubs portugais ont… refusé de payer, et c’est le CSG qui a tout pris en charge. Une indemnité de procédure a en tout cas été demandée.

> Si le CSG gagne, les autres clubs du Grand-Duché sont-ils sauvés ?

Tout va dépendre du motif sur lequel l’affaire est gagnée : si c’est le point précis des défraiements qui est retenu ou si ce sont les autres arguments qui sont entendus. Si le CSG ne gagne que sur ces fameux et décisifs 300 euros, cela ne va soulager personne. Car dès qu’un club luxembourgeois versera plus de 300 euros à un de ses éléments, il devra être en mesure de prouver que c’est seulement pour des frais de déplacement. Or au-delà de cette somme, ce sera très difficile.

De notre journaliste Julien Mollereau