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Laurent Didier, l’expérience aidant


Laurent Didier connaît son métier sur le bout des doigts. Il sait donc que dimanche, il sera très sollicité... (Photo : Trek)

Le Dippachois n’abordera pas l’Amstel Gold Race dans les meilleures conditions mais il fera évidemment le job.

Il redoutait le Tour du Pays basque où, l’année d’avant, une tendinite à un genou était venue saloper son printemps. Contrairement aux années précédentes, il n’a pas plu non plus. Mais Laurent Didier, qui est allé au bout du périple sans pépin particulier, se payant même une échappée fleuve, en est ressorti avec une rhinite, ce qui n’est pas le top avant d’aborder la trilogie des classiques ardennaises. Comme son compatriote, ami et leader chez Trek, Frank Schleck, le Dippachois se dit «en petite forme».

Évidemment, ce n’est pas une posture. Quand il dit qu’il est souffrant, il n’y a pas lieu de douter. Avec Laurent Didier, c’est toujours carré et direct. Comme lorsqu’il dit que l’Amstel Gold Race n’est pas sa classique préférée. «Je ne l’ai encore jamais terminé parce que ce n’est pas mon boulot et cette classique demande beaucoup de travail à un équipier comme moi. Les petites routes du parcours, les nombreux ronds-points font qu’il faut sans cesse replacer les leaders. Ce n’est pas comme Liège-Bastogne-Liège où tu passes les deux premières heures tranquillement au milieu du peloton sans avoir à penser à plusieurs choses à la fois», explique ainsi le Dippachois.

Mais l’enjeu refait vite surface. Laurent Didier dresse ce constat d’usage. Depuis le début de la saison, hormis deux ou trois accessits, tels la septième place de Fabian Cancellera dans Milan-Sanremo, la deuxième place de Bauke Mollema dans Tirreno-Adriatico, ou encore le succès d’étape de Fabio Felline au Tour du Pays basque, l’équipe américaine est en manque de points World Tour. «Il nous reste trois classiques pour tenter d’inverser les choses avant qu’on n’aborde une autre partie de la saison, bien plus aléatoire. Le mec qui gagne la Flèche Brabançonne par exemple, c’est bien. Mais c’est zéro point. D’où l’importance de tenter de faire un top 10 dans l’Amstel. Les chutes de Cancellara et de Devolder à Roubaix nous ont fait mal. On va donc tout faire pour propulser Bauke Mollema, notre meilleure chance, en bonne place», poursuit le champion national de chrono qu’on verra s’activer très tôt dimanche, à mesure que le peloton entamera sa boucle dans le Limbourg néerlandais.

Un coureur multifonctions

Il a vu récemment les coureurs de son équipe qui auront sans doute l’opportunité de s’illustrer si, bien sûr, les dés roulent en leur faveur. «Fabio Felline peut bien faire en cas d’arrivée groupée, prédit-il. Le seul petit problème que je vois, c’est qu’il était déjà dans le coup dans Milan-Sanremo, ce qui remonte déjà à plusieurs semaines. J’espère qu’il a gardé cette forme mais ce n’est jamais évident, ça finit toujours par partir. Il faudra que Bauke (Mollema) soit complètement remis de sa chute. Après, il restera Frank (Schleck) qui n’a pas la même forme que les années passées et Bob (Jungels) qui, lui, est très costaud. Mais s’il veut faire un coup, il faudra partir de loin…»

Laurent Didier, quoi qu’il advienne dimanche, du côté de Valkenburg et du Cauberg, aura un rôle essentiel, jamais anodin, d’homme à tout faire. Rouler, protéger, renseigner, conseiller. Même diminué, il n’a pas son pareil pour se rendre utile.

Denis Bastien